G7 de Biarritz : Ça commence (MAJ 29/08)

Urrugne (Pyrénées-Atlantiques) : La tentative de monter sur l’autoroute échoue, puis les flics attaquent le camp des manifestants

Behobia, frontière franco-espagnole, le 23/08. Internationalisme policier.

Le Parisien / samedi 24 août 2019

Dix-sept personnes ont été interpellées et quatre policiers ont été légèrement blessés vendredi soir à Urrugne (Pyrénées-Atlantiques) lors de heurts entre manifestants et forces de l’ordre près du camp où résident une partie des opposants au sommet du G7, a-t-on appris auprès de la préfecture.
Les policiers ont été légèrement blessés par un tir de mortier d’artifice, selon la préfecture, qui a précisé que la situation était stabilisée un peu après 22h00. La préfecture n’a dans un premier temps pas fait état de blessés parmi les manifestants.
Les personnes interpellées l’ont été pour dissimulation de visage et attroupement après sommations, selon la même source. Elles ont été placées en garde à vue.

Dans l’après-midi à Urrugne, 100 à 200 personnes avaient tenté d’accéder à un rond-point menant à l’autoroute A63 qui relie Biarritz à la frontière espagnole, avant d’être repoussées par les forces de l’ordre, a précisé la préfecture. Les policiers ont alors essuyé des jets de projectiles venant des manifestants et, après sommations, ont effectué deux tirs de lanceurs de balles de défense (LBD), selon la même source. Durant le repli de certains manifestants vers le lieu de vie des anti-G7, un ancien camp de vacances, des journalistes de l’AFP ont assisté à plusieurs interpellations sur la route de la Corniche, qui longe la côte.
Des manifestants ont ensuite tenté de bloquer l’accès de leur camp en montant de petites barricades de fortune. Les forces de l’ordre ont reçu des projectiles, sont entrées dans le camp, et ont fait usage de grenades lacrymogènes et de LBD […]

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De la prison ferme parce que… ils sont fichés

Europe1 / samedi 24 août 2019

Trois Allemands de 18 à 22 ans, soupçonnés d’appartenir à la mouvance d' »ultra-gauche » et interpellés à trois jours du G7 de Biarritz en France, ont été condamnés vendredi à deux et trois mois de prison ferme, avec interdiction du territoire français.
Les trois jeunes hommes étaient jugés par le tribunal correctionnel de Bayonne, dans le sud-ouest de la France, pour détention d’armes et participation à un groupement en vue de la préparation de violences volontaires ou de dégradations. Ils avaient été arrêtés – le conducteur de 22 ans et deux passagers de 18 et 22 ans – dans un véhicule immatriculé en Allemagne, en provenance de Nuremberg, lors d’un contrôle mercredi sur l’autoroute à hauteur du péage de Biarritz.
La fouille du véhicule a permis aux enquêteurs de trouver des cagoules, une bombe lacrymogène, un marteau brise-glace, des clés à molette, ainsi que des documents « relatifs à l’extrême gauche », a détaillé le substitut du procureur de la République, Sébastien Baraldi.
Les trois jeunes, sans mention à leur casier judiciaire en Allemagne, faisaient l’objet de fiches « actives » pour appartenance à un mouvement considéré comme violent. Silencieux à l’audience, ils avaient assuré en audition vouloir se rendre en Espagne pour faire du camping, et non pas à Biarritz, où se déroule le G7 de samedi à lundi. Ils étaient les premiers à comparaître à Bayonne dans le cadre du dispositif judiciaire exceptionnel déployé durant le sommet du G7, avec 70 avocats, 17 procureurs mobilisés, et plus de 300 places de cellule pour d’éventuelles gardes à vue.
Relaxés du chef de détention d’armes, les prévenus ont été reconnus coupables de participation à un groupement en vue de violences, et condamnés à trois mois ferme pour les deux de 22 ans, deux mois pour celui de 18 ans, et cinq ans d’interdiction du territoire français pour les trois. Ils ont été écroués à l’issue de l’audience.

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Mise à jour du 27 août 2019 : un autre compte-rendu (des journaflics) du procès contre les trois ressortissant.e.s allemand.e.s

Libération / samedi 24 août 2019

Rassemblés à la barre, ils écoutent, en silence. Trois allemands étaient jugés vendredi en fin de journée au tribunal de grande instance de Bayonne pour participation à un groupement en vue de commettre des violences, en lien avec le G7, et transport d’armes de catégorie B, en l’occurence des aérosols incapacitants ou lacrymogènes. Âgés pour deux d’entre eux de 22 ans, et le dernier de 18 ans, ils sont suspectés d’avoir voulu perturber le sommet qui se déroule de samedi à lundi. Ils étaient les premiers à comparaitre pour des événements liés au contre-sommet.

Mercredi en fin d’après-midi, les trois jeunes hommes sont contrôlés en voiture, au niveau du péage de Biarritz. Les agents fouillent alors le véhicule. On y trouve notamment «des autocollants relatifs à l’extrême gauche allemande», «un livre de stratégie sur la violence internationale», «un brise vitre», «6 cagoules», «deux bombes lacrymogènes», «deux clés à molette», «un talkie-walkie», et «du matériel de protection», détaille le procureur de la République Sébastien Baraldi.

Lors de leur garde à vue, les trois jeunes hommes avaient déclaré vouloir simplement se rendre en Espagne pour faire du camping. Inconnus en France, ils étaient fichés en Allemagne pour leur appartenance à des mouvements d’extrême gauche mais n’ont jamais été condamnés. Le conducteur du véhicule avait notamment participé au contre-sommet du G20 à Hambourg en 2017 où de violents affrontements avaient eu lieu avec la police.

Pour le procureur de la République, il existe alors des «risques latents d’atteinte aux personnes et d’atteintes aux biens». Le représentant du ministère public requiert trois mois d’emprisonnement ferme avec mandat de dépôt, «eu égard au danger que peuvent représenter ces trois personnes».

Les avocats de la défense tonnent contre une procédure bâclée. «C’est le G7 mais enfin quand même. Y’a des scellés ? Y’a pas de scellé, y’a pas d’arme», s’agace Géraldine Pousson. Les enquêteurs se sont effectivement contentés d’une simple planche photographique. «Nous ne sommes pas le bras armé de Trump, de Macron. Non, on fait du droit. Vous êtes le bras armé de la justice, pas du gouvernement. Quand on regarde ces éléments aucune infraction ne tient», poursuit l’avocate.

Pour sa consoeur Floriane Herran, les «fouilles» réalisées sont «parfaitement illégales» et relève qu’«aucun message de violences ou d’informations par rapport au G7» n’ont été découverts par les agents lorsqu’ils ont épluchés la téléphonie des trois prévenus. L’avocat du conducteur du véhicule, Sebastien Binet, fustige lui une «volonté ferme de montrer l’exemple» car «l’accusation a la peur au ventre par rapport à ce G7».

Le tribunal a finalement retenu la nullité des auditions pour non respect de la confidentialité avec les avocats, relaxe les prévenus sur la détention d’armes en l’absence de scellés mais s’est aligné sur les réquisitions du procureur en prononçant des peines avec mandat de dépôt pour participation à un groupement en vue de commettre des violences. Les deux plus âgés sont condamnés à trois mois de prison ferme, le plus jeune a deux mois de prison ferme. Leurs avocats vont faire appel de la décision.

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Mise à jour du 29 août 2019 : Les flics à moto choqués… changeront-ils de métier ?

Le Point / mercredi 28 août 2019

[…] Ce 23 août, vers 19 heures, les deux policiers ne se trouvaient pourtant pas en position de maintien de l’ordre. Ils sortaient du camping qui les hébergeait pour rejoindre leur commissaire divisionnaire, qui souhaitait leur confier une mission. Au bout de 2 kilomètres de route, à Urrugne, base arrière des opposants au sommet des chefs d’État, ils tombent fortuitement sur un groupe d’une cinquantaine de personnes du contre-G7. Ils sont empêchés de continuer leur chemin. Les plus radicaux leur ordonnent de faire demi-tour. Plusieurs d’entre eux, masqués, crient « Police, assassins ». Ils se jettent à cinq sur les motards et les font chuter. L’un tombe sous sa moto et reste coincé. [les manifestants] en profitent pour lui asséner des coups. En position accroupie, alors qu’il tente de se dégager de sa moto puis de la relever, il reçoit des coups de pied dans le dos et dans le casque. Son collègue lâche sa moto et lui vient en aide. Entre-temps, il a reçu une giclée de gaz lacrymogène. L’autre est attaqué avec son propre extincteur, dérobé par les assaillants sur sa moto.

Au final, d’autres manifestants, en désaccord avec ce lynchage, leur viennent en aide et leur permettent de se dégager de cette furie. [v’là les pompiers à la rescousse ! NdAtt.] Chacun des policiers s’est vu prescrire 10 jours de ITT. Six suspects ont été rapidement interpellés. Ils ont été mis hors de cause dans l’agression des policiers. L’enquête se poursuit.

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