Grèce : Solidarité avec Dinos Giagtzoglou

Resistenze al nanomondo / s.d. (mais fin juillet 2019)

L’anarchiste Dinos Giagtzoglou a été arrêté dans le centre d’Athènes le 28 octobre 2017, jour de fête nationale ; la police anti-terrorisme lui a tendu un guet-apens lorsqu’il quittait, armé, une cache louée sous faux nom.
Au début, il a été enfermé à la prison de Larissa, ville à 355 km d’Athènes, dans le but de l’isoler de ses compas, sa famille et ses ami.e.s, de rendre extrêmement difficiles les parloirs avec son avocat et presque impossible la préparation du procès, étant donné que le dossier contient des milliers de pages au format digital.
Le 21 février 2018, il est transféré à Athènes pour un procès en cours pour une ancienne arrestation lors d’affrontements avec la police antiémeute, dans le contexte d’une grève générale contre les mesures d’austérité économique voulues par le gouvernement Grec, en mai 2011. Après le report de ce procès, il commence une grève de la faim en demandant d’être transféré définitivement à la prison de Korydallos (Athènes), proche de son lieu de résidence.
A l’aube du 24 février, pendant qu’il se trouve temporairement à la prison de Korydallos pour ce procès et qu’il est en grève de la faim, un groupe de matons et de policiers des forces spéciales prend le compagnon, alité, pour le transférer à nouveau dans la prison de Larissa. Immédiatement, les autres prisonniers se révoltent, avec l’occupation de presque toutes les sections de la prison, en demandant une rencontre avec un représentant du Ministère de la Justice, pour que Dinos soit immédiatement transféré à la prison de Korydallos. Les protestations se propagent aux prisons de Malandrino et Chania et un représentant du Ministère de la Justice rencontre les représentants des prisonniers de Korydallos.
Le 25 février, depuis Larissa, Dinos déclare le début de la grève de la soif, comme réaction à cet « enlèvement » sans précédents et comme escalade dans sa lutte. Il obtient son transfert le 2 mars, aussi grâce au soutien d’un mouvement de solidarité large et diversifié : manifestations, banderoles solidaires, interventions, occupations, barricades et attaques incendiaires ont allumé les cœurs et les nuits.

Dinos est accusé d’association terroriste, en vertu du bien connu article contre-insurrectionnel 187A, d’avoir envoyé plusieurs colis explosifs à des fonctionnaires de l’Union européenne, à des organisations économiques et des agences notation de crédit à travers l’Europe, au printemps 2017. Parmi ceux-ci il y a le colis-piégé envoyé à Lucas Papademos, ancien Premier ministre grec, ancien gouverneur de la Banque nationale grecque et ancien président adjoint de la Banque centrale européenne, qui a été gravement blessé par l’explosion ; à cause de cela Dinos est accusé aussi de tentative d’homicide.
Le premier procès, pour possession et transport d’armes et d’explosifs, commencera le 20 septembre 2019.
Pour la deuxième affaire, l’enquête est encore ouverte et des policiers français sont déjà venus à Athènes pour enquêter sur l’explosion dans le bureau du FMI, à Paris.
Dinos récuse les accusations d’être l’auteur de ces attaques ou de faire partie d’une organisation « terroriste » et déclare que la location de l’appartement et le transfert du matériel faisaient partie de sa solidarité révolutionnaire envers un.e compa emprisonné.e.

Que la solidarité puisse encore une fois devenir l’action concrète de tou.te.s celles/ceux qui luttent pour bouleverser la mega-machine qui écrase tous les corps.
Une solidarité vivante, faite de cœurs qui battent à l’unisson, avec la même détermination et la même tension vers un monde diffèrent.

« Je veux que vous soyez sûr.e.s, mes cher.e.s compas, que les valeurs de la lutte et de la solidarité sont infiniment plus intemporels que toute imposition sociale pourrie, que le mouchardage, le léchage de bottes ou la soumission. Du coup, si un combattant demande votre aide, vous ne le refuserez pas, mais l’offrirez généreusement en suivant vos instincts sauvages ; même si plane le danger inconnu d’être trahi à l’avenir, cela vaut la peine de prendre le risque pour réaliser nos idées. Ça vaut la peine de démontrer concrètement que la solidarité n’est pas seulement un joli mot vide de contenu, sans aucune base éthique et aucun contenu matériel, ni une rassurante occupation occasionnelle, sans danger et sans pic révolutionnaires, mais qu’il s’agit d’un vrai « arsenal » qui abolit dans la pratique les dichotomies artificielles de légalité-illegalité ou d’innocence-coupabilité et qui est doté d’ « armes » pour tou.te.s ceux/celles qui veulent effectivement attaquer l’existant. Ça vaut la peine parce que vous saurez que vous avez agi en accord avec vos « convictions » anarchistes et contre la norme sociale sacrée faite de narcissisme, de modération et compromis, de légalisme et de servitude volontaire… »
Dinos Giagtzoglou

 

Collettivo Resistenze al Nanomondo
www.resistenzealnanomondo.org
Spazio di documentazione La Piralide
lapiralide.noblogs.org

L’affiche à télécharger, en anglais et italien :


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