Des mauvais moments pour les bleus (mi-septembre 2018)

Saint Louis (Nouvelle-Calédonie) : Les gendarmes ciblés avec un tir d’arme à feu

FranceInfo / mercredi 5 septembre 2018

Les forces de l’ordre de nouveau la cible d’un tir d’arme à feu. Les faits se sont produits ce mardi soir au niveau de la tribu de St Louis, à hauteur de Thabor. Un véhicule non blindé de gendarmerie était visé. Un impact est visible sur la carrosserie mais on ne déplore heureusement aucun blessé.
[MÀJ MERCREDI SOIR]
Plus de précisions sur ce tir sur des gendarmes avec un communiqué du procureur de la République.
Les faits se sont produits à 21h35 ce mardi.
Les gendarmes intervenaient dans le secteur « dans le cadre d’investigations sur des vols de véhicules. »
« A l’occasion de leur déplacement sur la RP1, ils ont été alors la cible d’un tir atteignant la jonction de la porte arrière de leur véhicule avec le toit. L’auteur des faits se trouvait être le passager d’un véhicule Renault Clio signalé volé plus tôt par la police municipale de Mont Dore. »
Les premières investigations, indique le procureur, établissent que les gendarmes ont été délibérément visés afin notamment de favoriser la fuite des malfaiteurs.
Une enquête est ouverte pour tentative de meurtre sur agent dépositaire de l’autorité publique.
Le calibre de l’arme n’est pas connue pour le moment mais probablement de grande chasse.

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Houilles (Yvelines) : Deux flics blessés, trois interpellations

Le Parisien / mercredi 5 septembre 2018

Deux policiers ont été blessés, mardi soir à Houilles, après avoir été pris à partie par une trentaine de trublions. Vers 19 h 15 rue Hoche, la patrouille vient de constater une série de dégradations lorsque une trentaine d’hommes hostiles leur foncent dessus. L’un des fonctionnaires encaisse un coup de poing à la mâchoire. Un voyou arrache la bombe lacrymogène d’un autre policier, cassant l’objet en deux parties. Des renforts arrivent rapidement et trois suspects, âgés de 16 à 20 ans, sont interpellés. La première victime s’est fait déboîter la mâchoire. Les yeux de la seconde ont été atteints par le gaz lacrymogène.

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Quimper : Voleurs de tous les pays, unissez-vous !

Le Télégramme / lundi 10 septembre 2018

Les fonctionnaires de police ont dû faire face à une interpellation mouvementée, dimanche après-midi, après un vol à l’étalage à Gourvily. Une enquête est ouverte.
Le magasin la Foir’Fouille, de la zone de Gourvily, a rouvert ce lundi après avoir fait appel à des agents de sécurité. La conséquence d’un après-midi mouvementé, dimanche, pour le gérant du magasin et sa femme. Vers 15 h, ils ont appelé la police pour signaler un vol à l’étalage : le portique de sécurité venait de sonner au passage d’une adolescente âgée de 17 ans accompagnée d’une femme. À l’arrivée de la police, rapidement sur place, la femme avait pris la fuite. Elle était ensuite revenue sur les lieux : « Elle était accompagnée d’une douzaine de personnes », explique le gérant du magasin.
Non sans difficulté, les policiers étaient parvenus à interpeller l’adolescente pour la transporter au commissariat. « Les gens tapaient sur le véhicule de police », poursuit le commerçant qui, comme les policiers, dit avoir été menacé. Le groupe est reparti après avoir renversé un rayon dans le magasin en signe de représailles à l’interpellation. Permettant au couple de commerçants de raccompagner les clients médusés par la violence de la scène, avant de baisser le rideau.
Une plainte, accompagnée des images de la vidéo protection du magasin, a été déposée pour menaces et dégradations. Remise à ses parents, la jeune fille est convoquée pour être entendue par la police.

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Les Mureaux (Yvelines) : Attention à pas se faire choper !

Le Parisien / mercredi 5 septembre 2018

Trois adolescents âgés de 17 ans ont été interpellés durant la nuit de mardi à mercredi dans le quartier des Musiciens, aux Mureaux. Ils sont soupçonnés d’avoir jeté une pierre sur une voiture de police rue Georges-Bizet. L’un d’eux avait des cailloux dans ses poches lors de son arrestation. Un impact a été relevé sur le toit de la voiture. Les trois mineurs ont été placés en garde à vue au commissariat.

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Et les mairies de la Seine-Saint-Denis se plaignent de ne pas avoir assez de municipaux

Le Parisien / mardi 11 septembre 2018

Près de 25 % des postes sont vacants dans le département, selon nos informations. Face à l’insuffisance de candidats en Ile-de-France, un concours supplémentaire de policiers municipaux est programmé en septembre 2019.

Le policier municipal est une perle rare, si l’on en croit les maires de Seine-Saint-Denis et d’Ile-de-France. La sonnette d’alarme a été tirée au début de l’été concernant les difficultés de recrutement de policiers municipaux en région parisienne. Après les attentats de 2015, les demandes des collectivités ont en effet fortement augmenté. Et la pénurie, avec.

Sylvine Thomassin, secrétaire générale de l’Association des maires d’Ile-de-France (Amif) et maire (PS) de Bondy ainsi que Stéphane Beaudet, le président de l’association et maire (ex-LR) de Courcouronnes (Essonne) ont adressé un courrier au ministre de l’Intérieur, pour demander le retour d’un concours annuel afin de pallier le manque de candidats. « Il a lieu tous les deux ans et ce rythme ne suffit même pas à remplacer les départs en retraite en Seine-Saint-Denis », estime Sylvine Thomassin. Dès la mi-mars, le maire (PCF) de Saint-Denis, Laurent Russier, sonnait le tocsin auprès du ministère de l’Intérieur, demandant « l’augmentation forte du nombre de postes ouverts au concours de gardien de police municipale ».

Les maires de la région parisienne affirment constater également une disparité géographique. « En France, sur les six dernières années, une hausse de plus de 20 % des effectifs a été observée. Toutefois, en Ile-de-France, les besoins augmentent et nous constatons un déséquilibre sécuritaire territorial, dû à une mauvaise répartition des effectifs et un mode de recrutement inadapté à la réalité francilienne. »

L’appel de détresse a été entendu par les trois centres de gestion des personnels territoriaux chargés d’organiser le concours national à l’échelle de l’Ile-de-France, puisqu’une session sera exceptionnellement programmée pour la région en septembre 2019. « Nous sommes là pour répondre aux besoins de nos collectivités », indique Martine Barberoux, directrice des concours du centre interdépartemental de petite couronne. Pour cette date supplémentaire qui sera la seule de France, les organisateurs s’attendent en conséquence à un afflux de candidats.

Malgré cet effort, la situation ne va pas se régler en deux coups de cuillère à pot, comme le confirme Alain Dal, du Syndicat de défense des policiers municipaux (SDPM). « Sur toute la France, on estime qu’il en manque 2 000 à 3 000 sur un effectif total d’environ 22 000. » En Seine-Saint-Denis, selon le décompte des mairies que nous avons contactées cet été, il y a près de 25 % de postes vacants : 176 sur 733 ne sont pas pourvus. Or, les organisateurs du concours petite couronne 2018 n’en ont recensés « que » 81, sur la base des déclarations des collectivités.

Sur les 40 communes de Seine-Saint-Denis, seules 6 d’entre elles n’ont pas de police municipale : Bagnolet, Gagny, L’Ile-Saint-Denis, Neuilly-sur-Marne, Villemomble et Villetaneuse. Sur les 33 villes déjà dotées de leur propre service (la 34e, Clichy-sous-Bois est en train de la créer), 31 d’entre elles confirment avoir des difficultés de recrutement. Les deux exceptions sont Bobigny et Rosny-sous-Bois.

Ce tableau est une photographie du département, mais elle est néanmoins le reflet d’une tendance profonde. « La pénurie entraîne des mercatos réguliers. Pour 150 euros de plus par mois, des policiers municipaux peuvent changer de commune, confirme le responsable d’un service municipal. Certains sont très bien rémunérés parce qu’ils sont une denrée rare. Mais ils ne valent pas le prix qu’on les paie. Il y a une surcote. »

Dans le tableau, nous avons également pointé les villes qui ont fait le choix de se doter en armes à feu : c’est en effet l’un des critères d’attractivité pour les candidats aux postes d’agents. De façon générale, l’équipement (tasers, gilets tactiques, moyens informatiques, véhicules d’interventions…) est un élément déterminant aux yeux des agents. « Dans certaines villes, quand on croise la police municipale, on a l’impression que c’est la BAC départementale qui arrive tellement elle est bien équipée », note d’ailleurs le chef d’une petite structure d’une collectivité locale de Seine-Saint-Denis.

Après la phase de recrutement, vient celle de l’apprentissage. « Les lauréats sont astreints à une formation initiale d’application de 121 jours. Ces délais sont excessivement longs », remarque encore l’Amif, dans sa lettre au ministère de l’Intérieur. Le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) forme chaque année en moyenne 1 500 agents en France. Pour les villes de Seine-Saint-Denis, 79 ont suivi les cours du CNFPT et décroché en 2017, la qualification de policier municipal.

Cette année, 25 candidats du département sont en cours d’apprentissage et neuf autres sont inscrits aux sessions prévues par le CNFPT dans la seconde moitié de 2018. Et si l’on en croit l’expérience de Sylvine Thomassin, c’est un peu la foire d’empoigne entre les maires pour étoffer leurs équipes. « Le grand jeu des communes, c’est de se piquer les policiers municipaux entre elles », confirme-t-elle. Un des agents de Bondy a choisi par exemple il y a quelques mois de rejoindre une ville des Yvelines qui lui offrait un logement de fonction.

La possibilité d’être armé, les primes qui viennent arrondir le salaire et l’intérêt des missions sont les trois principaux arguments qui font la différence et peuvent rendre une ville attractive aux yeux d’agents nouvellement formés. « Nous sommes sur la voie publique, 95 % de notre temps et confrontés à tout et n’importe quoi. Les policiers veulent qu’on leur donne les moyens d’assurer leur propre sécurité et celle de leurs concitoyens. L’armement en fait partie », détaille Alain Dal qui a déjà dû, lui-même, faire face à des personnes munies d’un couteau de cuisine ou d’une arme à feu, dans le cadre de son métier.

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