Manifs suite à la mort de Rémi Fraisse : samedi 8 novembre

Contrainfo / lundi 10 novembre 2014

Toulouse 8 novembre 14 2[Toulouse ] Une semaine après la manifestation du 1er novembre, qui avait déjà fini en affrontements avec la police, une manifestation nationale contre les violences policières a été convoquée dans la ville de Toulouse, la grande ville la plus proche de la ZAD du Testet, où est mort Rémi Fraisse dans la nuit du 25 au 26 octobre au cours d’affrontements. Ce 8 novembre, la Préfecture a décidé d’interdire la manifestation, et les organisations et partis écologistes et de gauche ont appelé à ne pas venir. Malgré cela, nous étions plus d’un millier à nous rassembler sur la place Jean Jaurès, complètement encerclé-e-s par des centaines de flics. Le NPA a fini par négocier un nouveau « parcours » de quelques centaines de mètres sur les allées Jean Jaurès. Malgré les huées de la foule, tout le monde finit par suivre, pour voir s’il sera possible de sortir du piège policier. Très peu de temps après, la police bloque entièrement la route et toutes les issues, nous sommes enfermé-e-s sur ces allées. Les clowns clownisent, les pacifistes s’indignent, d’autres personnes se masquent, le NPA essaye de négocier sa sortie. Tout reste calme pendant un moment, puis les flics commencent à inonder la place de gaz lacrymogènes. Tout le monde court et les premières pierres volent, un semblant de barricade est élevée.

L’échange de gaz et de pierres dure une vingtaine de minutes, et la manifestation est plus ou moins coupée en deux, la moitié reste prisonnière du piège et les gaz continuent de tomber. Quelques molotov volent, une voiture prend feu (apparemment à cause d’une grenade lacrymogène). On commence à se demander comment on va sortir de là.

Après un moment, ce qui reste de la manifestation est de nouveau coupé en deux. L’une des deux moitiés est repoussée dans les rues autour de la place Belfort à grands renforts de lacrymogènes, tout le monde court sans ses yeux et sans respirer. Une fois sorti-e-s du nuage de gaz, cette partie du cortège (essentiellement composée de pacifistes criant “Paix, Respect, Amour”) se disperse.
L’autre moitié, beaucoup plus masquée, se retrouve du côté de Jeanne d’Arc et finit par redescendre dans les rues en direction d’Esquirol et du Palais de Justice, levant des barricades au passage et détruisant les banques, en prenant la police de court. Malgré le piège policier, les rues du centre-ville ont fini par être atteintes par les manifestants. Tenir face à la présence policière a permis de pouvoir sortir de la souricière et de mener la manifestation ailleurs. Après quelques petites échauffourées, les gens se dispersent là encore.

Finalement, une vingtaine d’arrestations, et 17 personnes sont encore en garde-à-vue le lendemain. 9 personnes passent en comparution immédiate ce lundi 10 novembre.
La manifestation s’est relativement bien tenue malgré les mauvaises conditions, et toutes les pratiques ont relativement bien coexisté, sans trop de dissociations (excepté le NPA, mais passons). Un rassemblement a ensuite eu lieu devant le commissariat pour faire libérer les personnes arrêtées.
Une nouvelle grande manifestation contre les violences policières est prévue pour le 22 novembre à Toulouse. Il est important de parvenir a conserver un niveau de conflit assez élevé dans les manifestations, dans la rue, pour que les pratiques offensives soient vécues et pratiquées ensemble, et éviter de retomber dans les classiques divisions entre “bons” et “mauvais” manifestants. Ici, tout le monde manifestait ensemble. Plus ou moins offensivement, mais ensemble et de façon autonome. Et c’est cela qu’il nous faut mener de l’avant. Afin d’éviter de retomber dans la classique séparation qui portera les gens les plus “calmes” vers la récupération par les partis et organisations d’extrême-gauche classique, et les gens les moins “calmes” vers des pratiques plus spécialisées et plus secrètes d’action directe. Tout cela est tenu ensemble par ces manifestations, par cette capacité à conserver de la force de façon publique. Si nous devons un jour nous diviser, ce sera à nous de le choisir, en toute connaissance de cause.

Il ne s’agit plus de barrage. Il s’agit de nos vies entières.

Lutter contre le capitalisme et ses grands projets, c’est lutter dans la rue, dans la tête, dans le cœur, de nuit comme de jour, contre toutes les formes de domination et d’exploitation, à chacun selon ses moyens.

Solidarité avec les arrêté-e-s !

Muerte al estado, y viva la anarquía.

Toulouse 8 novembre 14

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Caen : récit de la manif du 8 novembre

Indymedia Nantes / lundi 10 novembre 2014

manif contre les violences policières et la police tout court en fait, et les juges, et l’économie…

A l’appel de l’assemblée générale qui s’est constituée suite à la mort de Rémi Fraisse, une grosse centaine de personnes se sont retrouvées place Bouchard dès 13h30 pour la troisième manif. Un peu après 14h, le cortège part pour un trajet en centre-ville. « La police tue, la police mutile, violence d’Etat, violence du capital », « flics, juges, assassins », « à bas la répression » etc. sont scandés, pétards et fumigènes égayent le trajet. Plusieurs tags vont être effectués le long du trajet, notamment sur le tribunal et sur les banques, le cortège se montre bien solidaire pour entourer ces actions.

la police, présente, se fait bien discrète.

Prochaine AG mercredi 12 à 18h sous-sol bâtiment Lettres, campus 1, arrêt de tram Université.

Prochaine manif jeudi 13 à 18h place Bouchard.

ni oubli ni pardon, n’en déplaise aux différentes officines-armées ou non- de l’économie.

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Affrontements à Toulouse, calme à Paris et Rennes.

Libération / samedi 8 novembre 2014

Au moins deux membres des forces de l’ordre ont été blessés et 21 personnes interpellées samedi à Toulouse lors d’une manifestation contre «les violences policières» et la mort de l’écologiste Rémi Fraisse, selon la police, mais à Paris et Rennes des marches similaires se sont déroulées dans le calme. «Au moins deux blessés ont été comptés parmi les forces de l’ordre», a-t-on appris de source policière.» Il y a eu 21 interpellations, dont 16 gardes à vue, un véhicule brûlé, un établissement bancaire dégradé», a-t-on ajouté.

La manifestation de Toulouse tout comme celle de Rennes étaient interdites, tandis que celle de Paris était autorisée.

A Toulouse, ce sont 500 personnes, selon la préfecture, qui ont répondu à l’appel, émanant notamment du Nouveau parti anticapitaliste (NPA)31. Elles ont été prises en sandwich par un important dispositif des forces de l’ordre pour ne pas accéder au centre-ville. Des échauffourées ont fini par éclater en fin d’après-midi avec un noyau de quelque 150 manifestants, selon un journaliste de l’AFP. Ces jeunes essentiellement étaient munis de foulards, de masques à gaz et de casques et jetaient des projectiles contre les forces qui les quadrillaient et qui ont répondu par des gaz lacrymogènes. Dans un communiqué publié en début de soirée, la préfecture a indiqué que «plusieurs groupes d’individus masqués restaient virulents dans le centre-ville».

«Par mesure de sécurité, certaines lignes de métro et de bus ont été interrompues et des stations de métro fermées», lit-on encore dans ce texte du préfet Pascal Mailhos. Il a également fait état de «plus de 400 policiers et gendarmes mobilisés». Le 1er novembre, une manifestation dans la ville rose avait tourné aux violences avec des actes de vandalisme. 13 personnes sont aujourd’hui poursuivies, dont quatre ont déjà été condamnées.

Le PCF local a dénoncé les incidents «inacceptables» de Toulouse, dans un communiqué. Il a condamné «la minorité des manifestants qui cherchent l’affrontement» et s’interroge notamment sur «l’usage de la force dès le début de la manifestation» par les forces de l’ordre.

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Calme à Paris et à Rennes

La manifestation à Paris, rassemblant quelque 1.400 personnes, selon la police, s’est achevée en fin d’après-midi dans le calme. Au sein du cortège, reliant la place de la Bastille au cimetière du Père Lachaise, les manifestants scandaient des slogans hostiles à la police, dont «flics, porcs, assassins» et arboraient des banderoles «justice exigée pour Rémi Fraisse» ou «police sécuritaire assez». La manifestation a été émaillée de tensions, notamment lorsque certains cagoulés ont hué un cordon de CRS et leur ont jeté des projectiles. Ces derniers ont répondu avec un jet de gaz lacrymogène. Selon une source policière, aucun incident notable n’a toutefois été signalé sauf qu’un homme a été interpellé avant le départ du défilé en possession de deux couteaux.

[…]

A Rennes, environ 200 à 300 manifestants ont défilé dans le calme malgré l’interdiction de la préfecture, avec un seul blessé léger enregistré parmi les contestataires. De nombreux commerces étaient fermés et les passants rares. Plusieurs centaines d’hommes avaient été mobilisés, selon la préfecture d’Ille-et-Vilaine.

A Lille, 130 personnes selon la police, 200 selon l’AFP, ont participé à une manifestation non déclarée mais non interdite.

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