Allemagne : Antifascisme, prison et illégalité – Une tentative de classification

Kontrapolis / mardi 21 novembre 2023

Depuis fin septembre, un camarade, accusé de participation à une association de malfaiteurs et d’attaques contre des nazis, est recherché par le biais d’avis publics. Cet avis publique de recherche, lancé par la police judiciaire fédérale (Bundeskriminalamt, BKA) et la police judiciaire (Landeskriminalamt, LKA) du Land de Saxe, a été largement relayé dans les médias. Dans des articles de presse publiés peu de temps auparavant, il était question de 20 personnes issues de la « mouvance d’ultragauche » en clandestinité ; des parallèles ont été établis avec la RAF et on parlait d’une cellule agissant dans la clandestinité. Tout cela s’inscrit dans le cadre de l’enquête contre une prétendue association de malfaiteurs, l’affaire Antifa Ost*. En plus d’avoir publié plusieurs photos et informations personnelles sur le camarade, les forces de l’ordre ont promis une récompense de 10 000 euros pour toute information, comme une prime sur sa tête. Ce n’est pas surprenant que cette chasse à l’homme, soutenue par les médias bourgeois, ait été accueillie avec gratitude aussi par les nazis et relayée dans le milieu de droite. Cette recherche publique de grade envergure, son accompagnement médiatique et la presque complète absence de critique publique sont l’expression de l’ambiance sociale actuelle. Cela se situe sur la toile de fond d’un renforcement de la droite et d’un climat social toujours plus autoritaire, dans le sillage duquel un parti ouvertement fasciste développe de plus en plus d’ambitions concrètes d’accession au gouvernement.

Ce n’est pas un secret que, en raison des actuelles poursuites, différents camarades aient décidé d’éluder la répression et d’entrer dans la clandestinité. La raison de ce texte est de reconnaître ce fait et de lancer un débat à ce sujet au sein du mouvement de gauche. Nous avons remarqué que pour de nombreuses personnes la condition de clandestinité est très éloignée de leur réalité de vie et de leur pratique politique et que, par conséquent, dans le mouvement dans son ensemble, dans ses structures et ses cercles, aucune prise de conscience n’a encore pu émerger à ce sujet. Nous écrivons ce texte en tant que personnes qui ont un lien plus ou moins direct avec la vie dans l’illégalité. Nous sommes conscient.es que des telles discussions doivent avoir comme condition préalable le fait d’être lancées et réclamées de manière ciblée. Ce texte doit donc être un premier coup d’envoi pour discuter de la répression actuelle, des peines de prison et de la possibilité de la clandestinité.

Avis public de recherche – Une nouvelle dimension et pourtant seulement la pointe de l’iceberg.
La méthode de l’avis public de recherche n’est pas complètement nouvelle, en ce qui concerne la gauche. Dans le cadre des attaques contre des fascistes, dans la période de la « journée de l’honneur » [le 11 février 2023 ; NdAtt.], à Budapest, il y a déjà eu plusieurs avis de recherche non officiels, depuis février, par lesquels le journal Bild, entre autres, a diffusé des noms, ainsi que les image des avis de recherche qui avaient été publiés auparavant par la police hongroise. Des images du camarade actuellement recherché circulent dans les médias de droite depuis des années, après qu’elles aient été passées par le Soko LinX** à la revue fasciste Compact. Cependant, ce dernier avis de recherche, publié dans presque tous les grands journaux et sur pas mal de panneaux publicitaires, a une ampleur et une diffusion qui n’ont plus été vus, pour la gauche, depuis leur utilisation contre les groupes combattants des années 70, 80 et 90. L’effort déployé est comparable à la recherche, il y a environs deux ans, de Marsalek, le manager de Wirecard impliqué dans des scandales liés aux services secrets, qui a volé des milliards d’euros. Cela montre que cet effort est inhabituel non seulement par rapport à d’autres affaires concernant la gauche, mais aussi plus en général. De manière partiellement similaire, à l’heure actuelle le BKA recherche 20 personnes en tout.
L’objectif de tout cet effort est, en plus de la recherche effective du camarade, aussi la diffamation publique de l’antifascisme conséquent. Les comparaisons avec la RAF et l’affirmation sans cesse répétée que dans les « cercles de la sécurité » on ne peut plus exclure qu’il puisse un jour y avoir des morts [c.-à-d. que des antifascistes pourraient commettre des meurtres ; NdAtt.] dessinent un scénario de menace qui devrait conduire à la désolidarisation et à l’isolement des camarades en cavale. Dans ce but, avec l’avis public de recherche, le LKA de Saxe et le BKA essayent de délégitimer publiquement les actions qui sont reprochées aux camarades en clandestinité et ils appellent publiquement à dénoncer un camarade antifasciste. Il faut attiser dans la population la peur d’une gauche prétendument dangereuse, qui commet des délits graves et pourrait bien se radicaliser davantage. Le fait que les interventions qui leur sont reprochées n’aient pas touché des personnes au hasard, mais que ce soient des fascistes qui ont été attaqués, semble jouer un rôle négligeable ou bien est parfois activement nié.
L’avis public de recherche est pour l’instant l’expression la plus claire de la répression contre le mouvement antifasciste et plus largement de gauche, mais il est loin d’être le seul. En particulier, dans le cas du procès Antifa Ost et des enquêtes sur les attaques contre des fascistes, à Budapest, on voit toujours plus souvent des tentatives d’intimidation qui visent non seulement les inculpé.es, mais aussi leurs entourages solidaires et leurs familles. Le LKA du Land de Saxe et son Soko LinX se font remarquer, depuis des années, pour une régularité dans les perquisitions domiciliaires qui est unique en Allemagne, souvent avec des motivations cousues de fil blanc et menées de la manière la plus brutale et humiliante possible. En plus, des nouveaux cas de surveillance s’ajoutent constamment, avec des caméras cachées et la menace constante d’autres inculpations en vertu de l’article 129.
Mais cette répression accrue ne se montre pas seulement à Leipzig. On la voit de plus en plus clairement, partout en Allemagne, avec des formes différentes et diverses priorités locales. Il y a quelques années, les peines de prison étaient encore rares, mais, dans plusieurs cas, nous sommes toujours plus souvent confronté.es à la possibilité de condamnations à des peines de prison ferme et à des séjours effectifs en taule. Ces dernières années, rien que dans le sud de l’Allemagne, il y a eu six condamnations à des peines de prison, pour des militant.es de gauche.
De même, ces derniers temps la répression contre des structures de gauche augmente de plus en plus. Le premier gros coup, même selon les critères d’une justice de classe bourgeoise assez bancale, a été l’interdiction, en 2017, du site internet Indymedia Linksunten, en tant qu’association. Ensuite, plusieurs autres procédures pour association de malfaiteurs ont suivi, une accusation, celle-ci, qui est désormais utilisée sans cesse, alors que par le passé elle touchait surtout les organisations révolutionnaires turques et kurdes. En plus du procès Antifa Ost, où les premières jugements sont déjà tombés, des procédures en vertu des articles 129 [association de malfaiteurs ; NdAtt.] ou 129a [association à caractère terroriste ; NdAtt.] sont en cours contre des personnes de Francfort, de Leipzig et de Berlin. Une procédure de ce type, contre le groupe Roter Aufbau, a été classée récemment, après trois ans d’enquêtes. Les perquisitions contre Radio Dreyeckland [une radio associative de Fribourg-en-Brisgau ; NdAtt.], parce qu’elle est soupçonnée d’être le porte-parole de l’association dissoute Indymedia Linksunten, ainsi qu’une nouvelle procédure pour association de malfaiteurs contre des personnes de Nuremberg, qui sont accusées de « glorification du mouvement antifa », à cause de tags solidaires, s’inscrivent dans ce contexte.
En outre, l’expression autodéterminée dans la rue est de plus en plus restreinte ou empêchée par la force, comme cela a été montré à l’occasion du Tag X***, à Leipzig, ou des protestations contre le Salon de l’automobile de Munich. D’innombrables procédures pour des petites affaires bloquent des capacités et des ressources et épuisent les personnes visées.

À la recherche des traces : d’où vient la répression ?
Il y a actuellement différentes explications bien connues à l’intensification de la répression. Entre autres, dans le procès Antifa Ost, des déclaration de désolidarisation ont été faites par des cercles (prétendument) de gauche. Une fois encore, on a jacassé à propos d’un nouveau degré de violence qui ferait monter le niveau de la répression.
C’est vrai : plus l’antifascisme agit de manière conséquente et plus des fascistes et d’autres personnes d’extrême droite sont atteints de manière durable, d’autant plus l’État poursuit les responsables présumé.es. Ce qui est vrai aussi est que celui/celle qui agit contre les nazis d’une manière qui n’est pas seulement ponctuellement ou spontanée, mais organisée et cachée, pendant une longue période, se place en opposition vis-à-vis de l’État bourgeois – il/elle met concrètement en question le monopole étatique de la violence – et sera combattu par ce dernier. Mais cela ne suffit pas pour expliquer le durcissement de la répression, à différents niveaux. Nous devons plutôt regarder les conditions sociales dans lesquelles la répression produit actuellement ses effets. Depuis quelques années, on peut observer en Allemagne un développement de la droite, qui exprime moins un essor des groupes traditionnels de l’extrême droite qu’un ancrage en profondeur dans les partis bourgeois. Certes, c’est l’AfD qui attise ouvertement la haine contre les migrant.es et ce sont souvent des criminels de droite ou des nazis classiques qui attaquent les centres d’hébergement pour migrant.es et qui font que dans certaines zones les personnes qui ne correspondent pas à leur vision du monde ont peur. Mais ce sont les partis bourgeois, de la CDU [parti de centre-droite ; NdAtt.] jusqu’aux Verts, qui durcissent les lois sur l’asile. C’est la coalition de gouvernement [formée par trois partis de centre-gauche : libéraux (FDP), social-démocrates (SPD) et verts (Grünen) ; NdAtt.] qui, dans son projet de bilan pour 2024, veut supprimer jusqu’à 30 % des dépenses sociales. C’est la ministre de l’Intérieur Nancy Fraeser, de la SPD, qui met en pratique les slogans électoraux de l’AfD, quand elle veut appliquer des mesures de détention collective aux migrant.es et expulser des « membres de clans criminels » qui, individuellement, n’ont pas fait l’objet d’accusations concrètes. Il y a quelques années encore, c’étaient les partis et les organisation fascistes qui s’empressaient de s’aligner sur les programmes politiques des partis bourgeois. Désormais, ce qui se passe est plutôt l’inverse : les partis bourgeois essayent de s’aligner sur les positions et les revendications de la droite et se laissent pousser par cette dernière.
La répression développe parfois ses propres dynamiques, qui s’opposent à tout ce qui est considéré comme de gauche, dans un contexte donné. En conséquence ce ne sont pas seulement le mouvement antifasciste, le mouvement pour le climat, les révolutionnaires, qui sont visés, mais aussi des mouvement d’orientation parlementaires et réformistes comme « La dernière génération ». L’augmentation des interdictions et des procédures répressives ne suit pas une évolution uniforme. En parallèle, une partie des autorités poursuit toujours une stratégie de pacification, qui a pour but d’intégrer les mouvements de résistance et de les priver ainsi de leur force.
Le virage à droite des partis bourgeois n’est pourtant pas seulement un replis opportuniste et électoraliste face à l’AfD, même si des telles considérations y jouent certainement un rôle. L’extension des coupes dans les dépenses sociales, du ressentiment contre les migrant.es ou tel qu’il s’exprime dans la militarisation de plus en plus ouverte de l’Allemagne, est une réponse aux crises capitalistes et à la croissante concurrence impérialiste.

Aggravation des contradictions et réponse de droite.
Le mode de production capitaliste aggrave toujours plus la crise climatique ; il y a les premiers signes d’une récession économique en Allemagne, qui s’exprime par des prévisions de baisse de la croissance et des atteintes au système des retraites et de la sécurité sociale. On peut prévoir que, dans le cadre de la reconversion vers des « énergies vertes », comme la voiture électrique – qui, bien entendu, ne constitue pas un moyen efficace pour affronter la crise climatique – des dizaines de milliers de postes de travail seront supprimés. Au niveau global, les contradictions entre les différents blocs de pouvoir s’aggravent davantage, en ce qui concerne l’accès aux matières premières et aux sphères d’influence politique, et elles se manifestent au grand jour sous la forme de guerres. Les capitalistes sont obligés, dans un cadre de concurrence internationale, d’augmenter sans cesse leurs profits. Celui qui perd sombre. En conséquence, l’exploitation de la classe ouvrière s’intensifie davantage. Ces trois dernières années, aussi à la suite de la pandémie, le nombre de personnes qui vivent dans une pauvreté extrême a grandi de façon brutale et les salaires réels ont continué de baisser, alors que, de l’autre côté, des nombreuses entreprises ont annoncé des bénéfices record.
Par l’exploitation des pays économiquement plus faibles, il est aujourd’hui possible de permettre une relative aisance à une partie de la classe ouvrière et de pacifier les luttes de classe dans les pays politiquement, économiquement et militairement plus forts, comme l’Allemagne. Mais il semble qu’actuellement le capitalisme soit de plus en plus en train de perdre cette possibilité. Les conséquences sont le militarisme et une intensification de la concurrence vers l’extérieur, pour imposer ses propres intérêts à d’autres pays et blocs de puissances. À l’intérieur, cela se manifeste par l’austérité et une répression croissante, ainsi que par une lutte contre-insurrectionnelle préventive qui se manifeste par de nouvelles lois sur la police, son armement et un durcissement général des lois. Tout cela s’inscrit dans un rapport d’interdépendance avec le virage à droite de la société, les campagnes d’opinion racistes et les tendances autoritaires – d’un côté ils en constituent le fondement, d’autre part ce virage à droite est encore renforcé par ces choix politiques. En même temps, on se prépare déjà à contrer d’éventuelles perspectives de gauche, ou révolutionnaires, au sujet de l’exploitation et de l’oppression.
Alors qu’une partie de la gauche réformiste n’a même pas la prétention de changer cette situation, la gauche anticapitaliste n’est pas non plus en mesure, en ce moment, d’y apporter des réponses progressistes. Là où on y essaye, et où la prétention au pouvoir de la part de l’État n’est pas acceptée, nous sommes socialement isolé.es, voire insignifiant.es. Souvent, à côté de la pratique militante, il manque une organisation qui puisse aller au-delà de la lutte contre l’adversaire politique et qui puisse développer ses propres perspectives.
La vérité est aussi que la répression ne touche pas seulement les organisations de gauche ou antifascistes, mais ces dernières années l’État s’en est pris aussi aux groupes de droite, du moins ponctuellement. Les récentes interdictions prononcées contre des structures fascistes et terroristes de droite montrent qu’une partie importante de la classe dominante, en Allemagne, n’a pour l’instant aucun intérêt à une prise du pouvoir par le fascisme. Les réponses de droite et réactionnaires à la crise ne remettent jamais en question le capitalisme, au contraire elles le renforcent. En revanche, une gauche anticapitaliste et antifasciste reste toujours, malgré son isolement social, un danger pour l’État bourgeois – même si plutôt abstrait, pour l’instant.

Et après ?
L’absence de grandes luttes de classe et de mouvements sociaux en Allemagne renforce le risque d’isolement, pour les forces progressistes qui remettent en question, aussi en pratique, le monopole étatique de la violence. Nous pouvons faire face à ce problème seulement avec un travail de construction constant et persévérant, qui repose sur la lucidité et sur la visibilité dans la société, qui agit en fonction des contradictions sociales et des luttes en cours, qui en fait partie et qui montre déjà, à petite échelle, des perspectives progressistes. Très concrètement, le fait que des perspectives de gauche deviennent populaires permettrait aussi que moins de monde participe à des campagnes de délation, comme l’avis public de recherche déjà mentionné, et ouvrirait la possibilité d’une base sociale et d’un soutien plus larges.
En même temps, en raison de la dureté de la répression, il y a aussi une tendance à isoler les camarades en clandestinité du reste du mouvement. Pratiquement aucune organisation de gauche, aucun groupe du milieu s’est solidarisé publiquement avec les personnes en cavale, bien que, depuis des mois, les médias bourgeois soient pleins de campagnes de diffamation et de calomnies. La formation d’expériences collectives et la prise de conscience de cette situation est ainsi rendue plus difficile. Cela vaut également dans le cas des prisonnier.es politiques, où garder des liens est moins dangereux, donc plus facile, mais qui peuvent aussi être séparé.es les un.es des autres dans différentes prisons d’Allemagne ou, dès qu’il y a un rapport trop étroit avec des prisonnier.es social.es, être simplement transféré.es.
Le fait que le degré de répression dépasse qualitativement le niveau de nos luttes crée une disproportion dans laquelle la répression s’imposera sans action ni choix conscients. La conscience politique se développe entre autres à partir de nos conditions de vie concrètes et des luttes que nous menons. Les luttes en Allemagne, en grande partie légales, ne préparent pratiquement pas leurs participant.es au contact avec la répression que l’État exerce en ce moment contre les personnes en cavale et leurs milieux supposés. Ce n’est donc pas vraiment surprenant que le mouvement de gauche en Allemagne soit intimidé par l’actuelle répression étatique. Mais cette constatation, à elle seule, ne nous fait pas avancer non plus. Pour pouvoir résister à la répression actuelle, il faut un choix actif de solidarité avec les personnes en cavale et avec les pratiques pour lesquelles ils/elles sont persécuté.es par l’État, il faut une opposition claire à l’État bourgeois et à sa justice de classe.
Même si les cas de répression, les procédures pour association de malfaiteurs, les avis publics de recherche et les peines de prison que nous avons cité ne sont pas encore la règle, ils ne constituent pas non plus des cas isolés, mais la pointe qualitative d’une tendance qui risque de s’aggraver dans les prochaines années. Les avis publics de recherche, des méthodes de surveillance tel que l’utilisation massive de caméras, de micros ou de traceurs GPS, ainsi que la répression contre les milieux auxquels on reproche leur soutien, se poursuivront. C’est le cas en particulier quand il y a des peines de prison qui tombent et des personnes choisissent de s’y soustraire. Il est nécessaire de l’admettre et, par conséquent, de créer un espace pour en discuter. Cela implique aussi de reconnaître que la répression – notamment en l’absence d’une approche constructive – suscite de l’angoisse chez les gens et conduit à un repli dans des pratiques tolérées, jusqu’au retrait complet de l’activisme politique.
Des nouveaux durcissements exigent aussi une nouvelle approche, face à une répression qui change. Une possibilité est celle de se soustraire à la répression. Par la clandestinité, nous pouvons créer une nouvelle capacité d’action et une nouvelle perspective quant aux peines de prison. Aujourd’hui la clandestinité semble si lointaine aussi parce qu’il y a moins d’expériences et d’exemples contemporains à ce sujet. Pour des nombreuses personnes, l’idée de passer une période donnée en prison est plus tangible.
Avec le temps et les expériences qui se feront, ce point sera relativisé lui aussi, mais ce n’est pas gagné d’avance. Il faut donc aborder de manière plus active l’échange d’expériences et la discussion consciente sur les approches et les perspectives stratégiques, sur les erreurs et les problèmes – tant en ce qui concerne la prison que la clandestinité – afin d’affronter la tendance à l’isolement. Cela implique de prendre conscience de la raison pour laquelle nous luttons vraiment et pour laquelle nous sommes aussi prêt.es à assumer certaines conséquences.
Contre toute adversité, contre la répression et la prison, le soutien et la solidarité avec les personnes en clandestinité existent et nous combattons ensemble pour une perspective – malgré tout.

Liberté et bonheur pour tou.tes les camarades en prison et en cavale !

20 novembre 2023
Commission sur la clandestinité

 

Notes d’Attaque :
* une affaire répressive par laquelle la justice du Land de Saxe (dans l’est du pays) accuse quatre antifascistes d’une série d’agressions contre des nazis, entre 2018 et 2020. Le procès en première instance s’est soldé en mai 2023 avec des peines allant de deux ans et demi à cinq ans et trois mois de prison.
** Service du LKA de Saxe, crée en 2019 et chargé des enquêtes sur ce que politiciens, flics et journalistes appellent le « milieu extrémiste de gauche ».
*** « Jour J » – appel pour une grande manifestation solidaire, le premier samedi après que les sentences du procès Antifa Ost soient tombées. Elle aurait du se tenir le 3 juin 2023, mais elle a été interdite et la ville placée sous stricte surveillance policière.

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