A propos de la flic infiltrée débusquée au contre-sommet du G7 (MAJ)

Indymedia Nantes / mardi 27 août 2019

Ceci est une texte rédigé en urgence afin que l’info tourne et que toutes les personnes et tous les groupes que cette personne a approchés ces derniers mois puissent s’organiser en conséquence. Il semble que cette flic infiltrée se faisait appeler « Dan », « Rose », « Rose des sables » ou « Clara » en fonction des villes et des groupes dans lesquels elle évoluait, et elle avait sûrement bien d’autres surnoms. Elle a la soixantaine, est assez fine, mesure entre 1,55 m et 1,65 m, c’est une grande fumeuse, elle a les traits tirés et porte presque tout le temps des lunettes de soleil (voir photos). Elle prétendait venir de Clermont-Ferrand auparavant et avoir eu une activité militante là-bas. Elle disait également qu’elle travaillait à Enedis [tiens… ; NdAtt.] sur Toulouse actuellement.

Sur le camp du contre-sommet, lors d’une assemblée assez sensible portant notamment sur l’organisation du départ de la manif de Bayonne, cette femme a été remarquée (par des personnes la connaissant du mouvement GJ à Toulouse) en train de prendre discrètement, avec son téléphone portable, des photos des gens participant à l’AG. Ces personnes ont décidé d’intervenir et de se confronter à elle, à l’écart de l’AG.

Lorsque son téléphone est checké, il apparaît que plusieurs centaines de photos d’actions, de manifs et d’AG ont été prises les 3 jours précédents. Par la suite, les camarades se sont rendus compte que certaines de ces photos, notamment celles de personnes prises en gros plan, donc clairement identifiables, ont été envoyées (accompagnées de rapports détaillés sur leurs activités, ainsi que des comptes-rendus de réunion en groupe restreints) à un supérieur qui lui demandait des précisions et lui donnait des consignes. Dans la confusion qu’a provoquée cette découverte, cette keuf a réussi à disparaître du camp (et il est probable qu’elle ait été exfiltrée du centre Pierre & Vacances où elle s’était sans doute réfugiée, lors de l’attaque du camp par les flics qui a eu lieu quelques heures plus tard). A noter qu’elle a tenté, juste avant, d’envoyer un message intitulé « téléphone HS » sur un groupe Telegram d’orga du G7, ce qui nous indique qu’elle était en contact avec d’autres flics présents sur ces listes.

Bien plus qu’une simple indic

Ce qui frappe dans cette histoire, c’est l’ampleur des connexions et des informations auxquelles cette personne avait accès. A ce jour, on sait qu’elle est apparue dans le mouvement Gilets Jaunes à Toulouse courant janvier, qu’elle a participé à l’organisation des parcours de manifestations, qu’elle s’est positionnée sur de nombreux groupes Telegram et Facebook (elle a à ce jour deux Facebook connus : « Dan boro » et « Rose des sables »), qu’elle a pris part aux assemblées et à différentes commissions du mouvement, qu’elle a réussi à approcher et à se connecter avec des personnes et des groupes qui pouvaient être perçus comme les plus déters du mouvement. Il faut également savoir qu’elle était dans les groupes d’organisation Telegram des hébergements GJ lors des Actes nationaux de Toulouse et qu’elle a donc pu procéder à un fichage conséquent. Nous sommes donc loin d’avoir affaire à une simple indic de la police, comme il y en a bien sûr ici et là. Cette personne organisait, impulsait et poussait à des actions ; elle mettait en relation des gens afin que la police puisse procéder à des arrestations. C’est l’État qui organisait ses coups de filet…

On a retrouvé cette situation à Toulouse, Bordeaux et Montpellier, mais également et surtout dans l’organisation du contre-sommet du G7. Pour paraître crédible, cette pourriture de flic s’appuyait sur les connexions en mettant en avant la place qu’elle occupait dans d’autres villes, dans d’autres réseaux – une technique de flic bien rodée.

Concernant le contre-sommet, elle a incité pendant des mois de nombreuses personnes de différentes villes à s’y rendre, en leur promettant une mise à disposition sur place de matériel défensif et offensif. Il est apparu qu’elle avait incité et facilité de nombreuses actions, et qu’elle était le seul contact sur place pour des personnes venant des quatre coins de la France et d’autres pays. Cette technique de flicaille, notamment de RG, est bien connue : pousser à l’infraction et ensuite interpeller… Elle organisait (et « sécurisait »…) la venue de personnes sur le camp et elle occupait une grande place dans la logistique du contre-sommet (organisation de la manif à Bayonne, autres « camps » près de Bayonne, et ouvertures possibles de squats, connexions avec des participants aux réus de la plate-forme officielle de l’anti-G7…). Le plan des keufs a sûrement été mis à mal par la découverte de l’une de leurs sales taupes. Cependant, il est aujourd’hui certain que cette infiltration a contribué à emprisonner de nombreux camarades ces derniers mois. Il reste encore difficile aujourd’hui de connaître l’ampleur des dégâts.

Malgré tout ce qui vient d’être dit ici, il s’agit de ne pas se laisser envahir par la paranoïa. Ne nous refermons pas sur nous-mêmes, notre force réside également dans nos espaces d’organisation collective ouverts. La répression que nous subissons est à la hauteur de la force de notre mouvement. Le meilleur moyen de se défendre de la flicaille reste de détruire ce qui la produit : le système qui a besoin d’elle.

Si vous avez des informations, n’hésitez pas

deratisation1312@riseup.net

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Mise à jour de mardi 3 septembre 2019

Communiqué et conseils de la Défense Collective suite à l’infiltration policière par Dan

defencecollectivetoulouse.noblogs.org / dimanche 1er septembre 2019

Lors du contre-sommet du G7 au Pays basque, une policière infiltrée a été démasquée. Cette personne (qui se faisait appeler Dan, Clara, Rose des sables, etc.), s’est implantée depuis plusieurs mois dans le mouvement des gilets jaunes. Elle a eu un certain nombre de contacts avec la Défense Collective de Toulouse.

Dan a participé à des assemblées de la défense collective des gilets jaunes de Toulouse et s’y est impliqué particulièrement depuis le mois de mars. On ne sait pas exactement quelles informations elle venait chercher mais nous tenions à être transparent.es sur les informations auxquelles elle a eu accès.

Nous pensons qu’elle a pu utiliser sa participation à la défense collective comme garantie de fiabilité pour rencontrer d’autres groupes, et également poser des questions plus individuelles à des gens qui fréquentent nos réunions.

Notre commission est un espace d’organisation public et ouvert.
Nous suivons les procès des gilets jaunes pour apporter soutien et conseils, relayer ce qu’il s’y passe.

Dans le cadre de la légal team nous pouvons rencontrer des gens qui auraient des problèmes judiciaires ou des proches des inculpé.es/emprisonné.es. Il n’est pas dans nos pratiques de demander des détails qui pourraient incriminer des gens, contrairement à ce que cette petite fouine a pu faire.

Nous apportons du soutien moral et matériel aux détenu.es GJ et dans les lettres que nous leur adressons nous savons que les courriers sont lus par les matons et/ou les juges et nous prenons toutes les précautions.

Nous ne réunissons pas de données sensibles.

Voici cependant ce à quoi elle a pu avoir accès :

* un accès administrateur à la liste mail => les mails des personnes inscrites dessus.
* un accès à une base de donnée de suivi des procès => infos dates, rendus, avocat.es, etc, qui de toute façon sont publiques.
* notre mail defensecollectivetoulouse@riseup.net => les différents échanges mails avec d’autres groupes ou des proches de personnes inculpées/emprisonnées.
* codes de notre page facebook. / !\ Dans tous les cas Facebook collabore avec les keufs, ce n’est pas une interface adaptée pour faire passer des données sensibles.

Tous ces codes d’accès ont été changés, et les mesures de sécurité sont renforcées.

Elle n’a jamais eu en main le telephone de la legal team. Globalement, les dossiers n’étaient abordés qu’en petit groupe de confiance, elle n’y a pas eu accès.

Elle a participé à l’organisation des rencontres nationales contre la répression du 6 et 7 juillet à Toulouse. Elle a voulu gérér les hébergements mais cela n’a pas abouti. Nous soupconnons que lors d’autres rencontres (manifs nationales par exemple) elle ait pu essayer de gérer les hébergements en poussant à une centralisation des adresses entrainant peut-être des arrestations préventives : nous cherchons des informations à ce sujet.

Aux groupes qui, comme la défense collective, auraient pu être infiltrés, voici commment nous avons procédé et nous vous invitons à faire de même :
1) analyser ce qu’elle a pu savoir en recoupant les infos
2) évaluer les retombées potentielles et s’y préparer => prévenir les personnes concernées, répéter les conseils de base (voir plus bas)
3) repenser notre fonctionnement pour améliorer la sécurité si nécessaire
4) communiquer publiquement, quand c’est possible, sur les failles qu’elle a pu trouver chez nous

Aux personnes qui l’ont cotoyée personnellement : si vous avez pu donner des infos sur d’autres personnes pensez à les prévenir .

Ne nous alarmons pas, appliquons les bons réflexes. Cela est d’autant plus nécessaire maintenant qu’elle est démasquée, car la police pourrait désormais utiliser ses informations sans craindre de la griller.

Si vous avez peur d’une perquisition :

– Faites le ménage. Débarrassez-vous de tout ce qui peut être incriminant, matos, vêtements portés en manif… Si vous les jetez, ne les mettez pas dans la poubelle devant chez vous.

Si vous recevez une convocation au commissariat :

– Ne vous jetez pas dans la gueule du loup, légalement rien ne vous oblige à vous y présenter. En vous y rendant, vous risquez de donner des informations sans même le faire exprès. Prévenez la défense collective, venez en discuter en amont.

– Préparez-vous à la garde à vue. Le témoignage anonyme d’une flic sous couverture, la parole d’un indic ne peuvent pas être des preuves formelles en soi. Gardons la tête froide : rien à déclarer, on ne s’incrimine pas soi-même ni les autres.

Chantages, pressions diverses, promesses d’allègement de peine contre des aveux… Tout cela peut être bidon et ne doit pas briser notre silence… préparons-nous afin de réussir à tenir ce mauvais moment.

– Vous pouvez contacter un-e avocat-e si vous vous sentez vraiment en danger, ou du moins prévoir un nom d’avocat même si vous ne l’avez pas contacté en amont.

– Même si c’est tentant, évitez de poster des messages de menaces sur les réseaux sociaux (facebook , twitter, groupe telegram). De nombreuses personnes ont eu des procès pour avoir simplement commenté un post facebook. Par contre n’hésitez pas à relayer les articles avec sa photo.

Pour éviter de sombrer dans la panique : rappelons-nous qu’on savait déjà que les mouvements sont inflitrés ou surveillés. Le fait d’y être confronté directement peut paraitre flippant mais n’oublions pas qu’elle a quand même été démasquée et que ses manigances ont été contrées. R

Continuons de lutter tout en améliorant nos pratiques collectives de sécurité.

Récapitulatif :
Mail : dan31@riseup.net ; danboro31@gmail.com
N° telephone 0628558884

+ si vous avez d’autres pseudo, adresses mail numero de téléphone, informations diverses : envoyez par mail sur deratisation1312@riseup.net

 

Ce texte mis en page pour être imprimé (page 1 et 2)

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