Le Monde / jeudi 2 juin 2016
Un Américain de 27 ans, le cinquième suspect dans l’enquête sur l’attaque d’un véhicule de police incendié alors que deux agents se trouvaient à l’intérieur le 18 mai à Paris, a été placé jeudi en détention provisoire, selon une source judiciaire. Après son interpellation, le 26 mai, au cours d’une manifestation, il avait été mis en examen lundi pour « tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique, destruction de bien en bande organisée, violences en bande organisée et participation à un attroupement armé et le visage dissimulé ».
La cour d’appel de Paris examinait jeudi après-midi le cas des quatre premiers mis en examen, âgés de 18 à 32 ans, présentés comme des militants antifascistes par le parquet de Paris. La cour a notamment ordonné l’incarcération d’un des mis en examen, qui avait été remis en liberté par une précédente décision, ce qui avait suscité la colère des syndicats de police. Elle a confirmé la détention provisoire de son frère cadet. Les deux autres mis en examen qui avaient été libérés ont vu leur contrôle judiciaire renforcé par la chambre de l’instruction.
[…] Le plus jeune des gardés à vue a fait appel de sa détention provisoire, tandis que le parquet a contesté la remise en liberté sous contrôle judiciaire des trois autres. […] Les cinq mis en examen ne contestent pas leur présence sur les lieux des violences, mais ils disent ne pas y avoir participé. Aucun des cinq suspects n’a été identifié par les enquêteurs comme étant celui qui aurait lancé le fumigène.
Les suspects ont été identifiés grâce à un témoignage anonyme, mais qui s’est avéré être celui d’un policier infiltré sur place, son nom apparaissant dans un procès-verbal par erreur. Les avocats des mis en examen dénoncent une enquête bâclée et sans preuve.
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extrait du Communiqué du groupe de défense collective (Defcol)
Paris-luttes.info / samedi 4 juin 2016
Après la manifestation du jeudi 26 mai, une jeune femme trans, Kara, a été brutalement interpellée à quelques rues de la place de la Nation. Placée en garde à vue, elle a ensuite été conduite au palais de justice et mise en examen dans l’affaire de la voiture de police brulée lors de la manifestation du 18 mai. Un communiqué du parquet, repris dans la presse, nous apprend qu’elle est accusée d’avoir jeté un poteau sur le pare-brise de la voiture.
Le 29 mai, le juge des libertés et de la détention incarcère Kara pour quatre jours, le temps pour celle-ci de préparer sa défense. Repassée jeudi 2 juin devant le JLD (juge des libertés et de la détention), Kara a été placée en détention provisoire.
Kara est de nationalité américaine. Elle a été présentée comme « un américain » par la presse et le parquet mais elle est trans et sa détention doit être adaptée à son cas. Elle doit aussi pouvoir avoir accès à son traitement hormonal. […]
A Kara, comme à tous et toutes ceux et celles qui se battent contre ce monde, va notre solidarité.
Attaque.