Espagne : La solidarité n’est pas seulement un mot écrit

reçu par mail / mercredi 24 mars 2021

Brochure (en langue espagnole) : La solidarité n’est pas seulement un mot écrit. Bilan de la répression contre des anarchistes, dans l’État espagnol

Sommaire :

– Introduction. La solidarité n’est pas seulement un mot écrit – p.4
– Notes sur la façon dont nous faisons face (et comment faire face) à la répression – p.6
– Affaire Bankia : solidarité, distributeurs de billets incendiés et répression – p.16
– Opération Arca, les suites du G20 et les braquages d’Aachen – p.18
– Squat, résistance et action directe dans le quartier de Grácia : bilan répressif – p.23
– L’État de droit – Dans le labyrinthe de la prison, par Gabriel Pombo Da Silva – p.26
– S’il faut que ça brûle, alors que ça brûle – p.37
– Quelques réflexions qur les manifestations des derniers jour, à Madrid – p.40
– Adresses utiles – p.48

Tous les bénéfices seront destinés aux compas emprisonné.e.s à cause des émeutes qui ont suivi l’incarcération de Pablo Hasél.
Pour toute commande, vous pouvez écrire à : localanarquistamotin@riseup.net

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Introduction. La solidarité n’est pas seulement un mot écrit

Le bilan répressif des protestations qui ont éclaté à la suite de l’emprisonnement de Pablo Hasel, qui, en Catalogne et plus particulièrement à Barcelone, ont atteint le niveau d’une petite révolte, ou la flambée de répercussions importantes qui ont amené à plusieurs jours consécutifs d’émeutes à différents endroits de la péninsule, a porté à des centaines d’arrestations dans tout l’État. Il y a eu des centaines de personnes blessées et arrêtées dans tout l’État, lors des révoltes de la fin février. A Grenade, deux compagnons sont allés en prison, puis sont sortis en liberté conditionnelle. À Barcelone, 8 anarchistes ont été placé.e.s en détention provisoire, accusé.e.s de tentative de meurtre, car elles/ils sont accusé.e.s de la tentative d’incendie d’un fourgon de police, pendant les émeutes.
À Madrid et en Catalogne, les arrestations ont continué des semaines après les événements, suivant la stratégie étatique d’une « répression différée ».

La répression a été focalisées sur de nombreux secteurs sociaux, et bien entendu sur les anarchistes, qui ont pris une part active à ces révoltes, tout en sachant que ce qui sous-tend ce déchaînement n’est pas seulement une simple protestation pour la liberté d’expression et les droits démocratiques, que nous ne reconnaissons pas ni ne soutenons. Il s’agit d’un sursaut provoqué par le virage autoritaire que les États ont pris, dans le monde entier, sous couvert de gestion de la pandémie, et au tour de vis des conditions d’exploitation et de misère auxquelles le capitalisme nous soumet, des processus qui s’accélèrent lors de ses crises cycliques.

Nous avons fait une compilation de plusieurs textes où l’on réfléchit à la répression et à la nécessité de continuer la lutte et d’être conscient.e.s que de l’ennemi, de l’État, nous ne pouvons que nous attendre à des coups, et que la défense contre ceux-ci doit être la continuation de la lutte et le fait de ne pas tomber dans des catégories qui appartiennent à la répression (innocence/culpabilité) ou dans la victimisation. Ici, une guerre est en cours ; nous ne nous attendons pas à recevoir de la pitié de la part des journalistes, des politiciens, des patrons, des juges ou de la police. Et ces réflexions sont apparues à la suite du cycle répressif de la décennie passée (entre 2011 et 2015, il y a eu plusieurs opérations antiterroristes contre des milieux anarchistes, dans tout l’État espagnol). Plusieurs textes à propos de cas de répression survenus récemment, dans lesquels les compas réprimé.e.s et leurs milieux, loin de se plier au confort de la figure de la personne « victime » de la répression, ont opté pour la continuation de la lutte, en interprétant la répression comme une conséquence de ce conflit. Nous ne nous attendons pas à être toléré.e.s par l’État, ni par ses porte-paroles. La Démocratie, c’est cela et rien d’autre.

Nous ne partons pas de zéro, nous avons des expériences collectives et communes qui, loin d’être un fardeau ou un dogme, sont des coordonnées en plus sur la carte de la révolte, de petites « lignes tracées » dans la mer des possibilités, que nous utilisons comme un soutien et un aide, dans le but de continuer la lutte.
Tous les bénéfices de cette brochure iront au soutien des compas emprisonné.e.s à Barcelone et accusé.e.s de l’incendie du fourgon de police.

La solidarité ne peut toutefois se réduire au soutien et à l’accompagnement des compas réprimé.e.s, ni aux belles paroles. La solidarité active exige de poursuivre la lutte jusqu’à ses conséquences ultimes et de montrer à l’État que s’il emprisonne des anarchistes, il en payera le prix.

Solidarité et lutte
Péninsule ibérique, mars 2021

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