Castres (Tarn) : « Pierre Fabre = ecocide » (mais la Crem’arbre est expulsée)

La Dépêche du Midi / samedi 20 janvier 2024

« Pierre Fabre = ecocide », « Fuck Bugis »… Ce samedi 20 janvier à Castres, plusieurs tags ont été découverts sur les murs des sites Pierre Fabre, notamment sur l’avenue d’Albi et sur l’avenue du Sidobre. Une insulte visant le maire de la ville, Pascal Bugis, a également été taguée sur un panneau publicitaire situé à quelques mètres d’un tag visant le groupe pharmaceutique.

Ces tags rappellent ceux découverts le 14 janvier dernier au centre d’entraînement du Castres olympique. Des tags à l’initiative des militants anti-A69. Car à travers le Castres olympique, c’était bien le groupe pharmaceutique et dermocosmétique tarnais qui était ciblé par les zadistes.

Ces derniers avaient prévu un rassemblement ce samedi à 14h sur la place Pierre Fabre avant une « déambulation festive » dans le centre-ville de Castres. Rassemblement que la préfecture du Tarn a décidé hier soir d’interdire par arrêté préfectoral « afin de prévenir un risque grave de troubles à l’ordre public ». Néanmoins, les collectifs organisateurs de l’événement ont tout de même décidé de maintenir ce rendez-vous. « Nous prenons acte de cette interdiction et appelons en lieu et place à une conférence de presse grand public à 14 heures place Pierre Fabre. Nous serons déguisés dans la pure tradition carnavalesque », ont-ils déclaré.

Au vu des premiers incidents relevés quelques heures avant l’événement, les forces de l’ordre ont déployé un important dispositif de sécurité autour et dans le centre-ville.

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L’arret préfectoral n’arrête pas le ressemblement en ville

Le Journal d’ici / samedi 20 janvier 2024

L’arrêté préfectoral ne les a pas… arrêtés : une cinquantaine d’opposants à l’autoroute A69 se sont rassemblés, ce samedi 20 janvier 2024, place Pierre-Fabre, à Castres. Leur manifestation avait pourtant été interdite la veille par Michel Vilbois, le préfet du Tarn.

Après quelques prises de parole prenant principalement pour cible le groupe Pierre Fabre, les manifestants se sont dispersés par petits groupes dans le centre-ville. Un important dispositif olicier a été constaté sur place, avec des contrôles autour des halles entre autres.

Les manifestants, dont beaucoup étaient costumés pour une « déambulation » qui aurait dû donner le coup d’envoi de leur « Grand carnaval contre la MafiA69 », ont donné deux rendez-vous à leurs sympathisants : mercredi 24 janvier, pour l’annonce du prochain lieu de rassemblement ; puis le 10 février, pour une manifestation annoncée sur le tracé de la future autoroute reliant Castres à Toulouse.

D’ici là, des Écureuils (ces opposants au chantier qui s’étaient postés dans les arbres fin 2023) ont un autre rendez-vous à honorer. Celui-ci a lieu avec la justice. Mardi 23 janvier, plusieurs d’entre eux sont convoqués devant le tribunal judiciaire de Castres, pour une audience programmée à 14 heures.

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Saïx : La ZAD de la Crem’arbre se fait expulser

France 3 / samedi 20 janvier 2024

Environ 200 gendarmes sont actuellement aux abords de la ZAD baptisée la Crem’arbre sur la commune de Saix pour expulser les occupants. Une opération d’envergure pour déloger les opposants au projet d’A69 qui s’étaient installés sur ce terrain privé boisé au mois de novembre 2023.

Le lieu abriterait 70 personnes, dont une trentaine perchées dans des arbres, qui se relayeraient jour et nuit, pour protéger les arbres. 

Cette évacuation intervient alors qu’une manifestation des opposants était prévue dans le centre ville de Castres pour s’opposer au projet autoroutier. Une manifestation interdite par la préfecture du Tarn.

Pour l’instant, l’évacuation se déroule dans le calme. Selon un porte-parole des opposants, sept personnes auraient été placées en garde à vue. Contacté par une équipe de France 3 Occitanie, le parquet de Castres confirme qu’une opération judiciaire est en cours au motif d’une occupation illégale du terrain d’autrui. 

Les opposants ont prévu un rassemblement demain dimanche 21 janvier 2024 à partir de 14 heures au départ d’un autre camp situé à une centaine de mètres de la ZAD de la Crem’arbre.

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Mise à jour du 22 janvier

La ZAD est vivante face à une répression abjecte

Indymedia Lille / lundi 22 janvier 2024

Retour sur un weekend où la répression ne nous désarma pas de notre joie, notre rage et notre déter

Samedi

13h : Il fait grand soleil, une nouvelle cuisine et un bar finissent de se construire à la Crém’arbre en prévision de la soirée prévue sur place le soir même.

14h : Une petite foule carnavalesque se rassemble place Pierre Fabre (multinationale inititatrice du projet d’autoroute) à Castres pour démasquer la MAFIA69. Alors que cette dernière tente de museler l’opposition à coup d’arrêté préfectoraux, elle se prépare à une attaque abjecte.

14h15 : 200 flics se positionnent Route de la Crémade, profitant de l’absence d’une partie du camp pour prendre d’assaut et surprendre les écureuils au sol. Tous les arbres sont protégés. Les barricades sont enfoncées et le sol, dépourvu d’une bonne partie de ses habitant.es, est vite assailli.

15h :
Un tractopelle entre sur zone, fracasse les installations au sol et retourne méthodiquement tout le pré, anéantissant deux mois et demi d’efforts. Les flics lacèrent les tentes, détruisent les cabanes à la masse, enterrent canapés, cuisinières, livres, pharmacie, vêtements et affaires personnelles sous des tonnes de terre, Tout ce qu’ils n’ont pas détruit ou enfoui à été saisi : téléphones portables, matériel de grimpe, outils éléctroportatifs, groupe éléctrogène … Des personnes présentes sont retenues pour des contrôles d’identité et convoquées en audition libre.

17h58 : Le tractopelle quitte la zone et la gendarmerie se replie après une descente aussi bien illégale que destructrice.

18h00 : Les habitant.es constatent les dégâts. Sombre vision que ce champs de ruines. Et pourtant… l’énergie collective reprend vite le dessus ! Une petite foule se réunit et s’affaire. Un grand feu de joie jaillit des décombres. Il brûle vivement, à l’image de la rage ambiante.

21h30 : Deux voitures de gendarmerie bloquent la route de la Crémade afin d’en couper l’accès. Ils déguerpissent enfin, poussés par une foule joyeusement persuasive.

Dimanche

Matin : Après avoir assuré une vigie tout au long de la nuit, les habitant.e.s sont de nouveau sur le qui-vive. : des fourgons de gendarmes mobiles sont en route pour la Crém’arbre. Peu de temps après, une première lignée se déploie tandis que des barricades se montent avec entrain.

Quelques précipitations d’objets non-identifiés s’abattent de-ci de-là en direction des uniformes. Ils ripostent en lançant des lacrymos de façon hésitante. Charges, ripostes, ce balai dure un certain temps avant que les forces de l’ordre élargissent leur rang et prennent finalement possession de la route.

Midi : Résiliente, la foule se réunit sur un champ voisin. Un appel à rassemblement et chantier de construction avait été lancé pour 14h00. Les soutiens se réunissent, un grand repas se prépare.

Après-midi : Les gendarmes mobiles se trouvent toujours sur la route de la Crémade mais la foule retourne malgré tout sur le site. Une crépière s’installe entre les décombres et le repas est servi. Petit à petit les objets éparses sont triés, ce qui peut l’être est déterré et sauvegardé. La cabane dortoir, brisée la veille à coups de masse, est reconstruite. Malgrès la fatigue, une assemblée se reunit en fin de journée autour du feu.

Il semble qu’une entente ait été établie entre les propriétaires du terrain (bientôt expropriés) et les autorités afin que ceux-ci ne déposent pas plainte en cas d’intervention sur la zone. C’est ainsi que la préfecture aurait réalisé sans crainte cette intervention aussi bien illégale qu’humiliante.

Les autorités souhaitent abattre les esprits : une guerre de moral et d’usure comme ils l’ont eux-même nommé. Pourtant, la volonté n’est pas entachée et chaque coup porté semble réaffirmer la determination. Déjà, la ZAD se reconstruit et reprend vie. Les masques commencent à tomber et la chute n’en sera que plus grande pour la MAFIA69.

Ils pensaient nous fragiliser mais leurs attaques ont renforcé notre entraide. Nous n’avons pas peur des ruines, le printemps est bientôt là et nous repoussons plus vite.

Nous avons besoin de forces vives très nombreuses. Appel à toutes les personnes disponibles pour défendre le lieu, persister dans le bois, tenir les barricades, grimper dans les arbres, faire de la vigilance, du soin, construire, à manger, proposer et réinventer des moyens de lutte et de vie collective. La ZAD à besoin de toi, entre en résistance.

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