Thessalonique (Grèce) : Revendication de la casse de banques et DAB

Dark Nights / jeudi 4 novembre 2021

Dans la soirée de vendredi 22 octobre, à Athènes, les policiers de la DIAS (unité à moto) ont pris en chasse un véhicule qui passait, car il ne s’était pas arrêté au signal correspondant. Trois Roms se trouvaient dans le véhicule. La poursuite a commencé dans le secteur d’Aigáleo et s’est terminée dans les rues de Pérama [la première est une ville de la banlieue ouest d’Athènes, la deuxième est près du Pirée ; NdAtt.]. Malheureusement, la course-poursuite s’est terminée avec la voiture en fuite criblée de 38 balles. Le résultat a été qu’un passager de 18 ans, Nikos Sampanis, est mort et que le troisième passager a été blessé, tandis que le conducteur a réussi à s’échapper pour sauver sa vie, pendant que les balles pleuvaient derrière lui.

Les premiers gestes de l’État, des médias et des flics sont sortis d’un manuel, dans le but de disculper les flics, de désamorcer toute réaction. Face à cet incident, l’État a d’abord adopté une attitude « prudente » avec l’arrestation des policiers, mais sans grand succès, puisque le soutien qu’ils ont reçu de la part de nombreux politiciens ne pouvait pas être caché trop longtemps. Les médias ont déclenché un tir de barrage raciste contre les victimes, des Roms, pour souligner à quel point ces personnes sont dangereuses et justifier les actions des policiers. Cependant, les occupants de la voiture n’étaient pas armés et il n’y avait aucun soupçon en ce sens. Leur seule « arme » était leur couleur et leur position en bas de la société. Quant aux policiers, pour justifier leurs actions ils ont employé la tactique du mensonge et de la victimisation, affirmant que, en essayant de se dégager, le véhicule les a enfoncés dans le but, clairement, de les tuer et que cela était prouvé par le fait que 7 d’entre eux étaient blessés. Bien entendu, des séquences audiovisuelles sont venues contredire catégoriquement ces déclarations.

Dans les jours suivants, nous avons assisté à des tentatives d’établir un profil de voleurs chevronnés, en ce qui concerne les trois Roms, mais toutes ces tentatives, étant des mensonges, sont tombées dans l’oreille d’un sourd. La vérité, la seule vérité était et est une seule. Les flics et l’État ont assassiné un jeune. Ce sont le racisme, la bigoterie et le pouvoir, non pas la peur pour leurs vies, qui ont armé les mains des flics qui ont tiré, cette nuit-là. Après tout, depuis quand le fait de ne pas arrêter un véhicule au signal d’un policier est-il passible de la peine de mort sur le champ ? Mais aussi dure que soit la vérité, nous ne tombons malheureusement pas des nuages. Ce n’est pas la première fois que l’État et le capital laissent derrière eux des corps froids. Que cela arrive à cause des balles des flics ou à cause de l’arbitraire des patrons, à cause de l’exploitation et de l’oppression, comme lors du dernier exemple, celui du travailleur Dimitris Daggli, 45 ans, mort démembré par un pont roulant sur les quais de Cosco, dans le port du Pirée. Toutes ces personnes ne retourneront jamais à leur famille et elles ont payé de leur vies pour un morceau de pain, pour un salaire de misère. Elles ont payé le prix d’être nées pauvres dans un monde qui appartient aux riches. Et ce ne sera pas la dernière fois que l’État et le capital assassinent, à moins qu’ils ne cessent d’exister. A moins que les personnes d’en bas, les exploité.e.s et les opprimé.e.s, ne lèvent les barrière de classe. A moins que nous ne renversons ce système qui sème mort et tristesse.

Alors, nous aussi, nous avons voulu mettre une petite pierre dans la mosaïque de la résistance et de la solidarité de classe, en menant des attaques coordonnées, avec des marteaux, contre des banques et des distributeurs automatiques de billets, dans la nuit de mardi 26 octobre : 2 dans la rue Lagada, dans la partie ouest de Thessalonique, et une dans la rue Karamanlis, dans les quartiers est.

NE PAS S’HABITUER À LA MORT
S’ORGANISER ET LUTTER POUR L’ÉGALITÉ ET LA LIBERTÉ

Brigade Nikos Sampanis

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