Cramchaban (Charente-Maritime) : Contre les bassines de l’agriculture industrielle

France Bleu / samedi 6 novembre 2021

Des pompes ont été déconnectées et emportées par les manifestants, des bouts de bâche brulés : une retenue d’eau pour l’irrigation de 180 000 M3 selon les manifestants (250 000 M3 selon la FNSEA 17) située à Cram-Chaban au nord de la Charente-Maritime a fait les frais du rassemblement national des anti-bassines dans la commune voisine de Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sêvres) ce samedi. La retenue d’eau a été vidée selon le reporter de France Bleu sur place.

Les dégradations se sont produites dans un contexte très tendu entre manifestants et forces de l’ordre qui ont lancé des bombes lacrymogènes. Les manifestants ont réussi à rentrer dans la zone interdite par la préfecture des Deux-Sêvres en passant par les champs et les voies ferrées.

2 000 à 2 500 personnes étaient rassemblées ce samedi à Mauzé-sur-le-Mignon à l’appel de plusieurs collectifs et associations de défense pour la biodiversité afin de dénoncer la construction de 19 bassines (retenues d’eau pour l’irrigation) mais n’ont pas pu approcher du chantier où étaient rassemblé 500 agriculteurs de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs.

Au mois de septembre 2021, lors d’une précédente manifestation les anti-bassines avaient pénétré sur le site, et interrompu les travaux de construction de ses retenues d’eau qu’ils estiment illégales parce qu’elles enfreignent des directives européennes sur les nitrates et l’eau notamment. […]

La pompe qui a été démontée puise « directement dans la nappe phréatique ». Un débâchage a été effectué « pour la mettre hors d’état de nuire » et l’eau de la bassine « a été rendue à la nappe ». Auparavant, les manifestants avaient constaté que la rivière du Mignon était totalement assêchée. « Une situation qui deviendrait permanente si les projets de bassines voient le jour » affirment le collectif « Bassines non merci », la Ligue de Protection des Oiseaux, la Confédération Paysane et « Soulèvements de la terre » qui appellent à lutter contre ces projets. Ils affirment qu’ils sont prêt à agir à nouveau si les constructions de bassines continuent.

Dans un communiqué la préfecture des Deux-Sêvres « condamne ce recours unilatéral à la violence et souhaite un retour au calme ». Elle affirme que trois gendarmes ont été blessés dans les heurts avec les manifestants.

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