Athènes (Grèce) : Revendication de l’attaque du commissariat du quartier Zografou

athens.indymedia.org (mille mercis aux traducteur.e.s !) / mercredi 3 novembre 2021

Encore une fois le Dogme « Loi et Ordre » démontre qu’il est une toile qui attrape et exécute les corps qui ne bougent pas au rythme de rouages d’un ORDRE qui piétine des rêves brisés, des valeurs et des libertés. Leur désir de guerre nous rend plus assoiffés de ce qu’ils nous arrachent par toutes les formes de violence. Quiconque traîne dans les rues voit, sent touche chaque extension d’une décomposition sociale. Refusant d’adhérer à la troupe du silence et de la soumission, nous serons ses passions en véritables enfants de ce monde pourri. En choisissant l’espace et le temps, nous rendrons une par une les parts de violence, de totalitarisme que nous recevons quotidiennement.

C’est pourquoi nous avons choisi, le mercredi 27/10/2021 à minuit d’attaquer le commissariat du quartier Zografou avec des engins explosifs que nous avons fabriqués (petites bouteilles de gaz, essence) et des pétards [pas de molotov ;-)]

Quand les rebuts en uniforme des flics motards DI.AS. qui se prélassaient insouciants, nous ont vus, les hurlements, la peur dans leurs yeux et leur fuite rapide vers l’intérieur du commissariat, ont montré qu’il suffit d’un instant pour que la peur change de camp et qu’un peu d’organisation et de volonté suffisent pour leur rendre une petite part de la violence exercée quotidiennement et à de multiples niveaux contre le monde de la lutte – et pas que – par le mécanisme de l’État, blanchi de manière éhontée par les médias, les pourritures en uniforme et une grande partie de la société cannibale.

À la dure répression des manifestations dans le centre de la métropole jusqu’aux brimades des groupes sociaux les plus marginalisés dans les quartiers, est venu s’ajouter le meurtre d’État de Nikos Sambanis. C’était un meurtre annoncé et le point culminant de la gestion politique qui a eu lieu ces dernières années, mais plus intensément ces derniers temps. Et nous disons annoncé parce qu’avant l’exécution de Nikos Sambanis à Perama*, il y a eu des tirs de flics dans les quartiers de la place Vathis et Agios Pantéléimonas et à dans la ville de Kalabaka contre des voitures qui ne se sont pas arrêtées aux contrôles policiers. Quand, en un mois, principalement pour des délits, le bilan tragique des 4 incidents est de plus de 50 balles, 2 blessés, dont un dans un état critique, et un mort, alors pour une partie du mouvement qui a appris à vivre avec dignité, c’est un casus belli.

« [..] Nous devons aiguiser la lame de la solidarité et la sortir de ses stéréotypes récurrents qui la déplacent dans le cercle vicieux du « liberté pour tel camarade ». Parce c’est ainsi que des noms sont ajoutés, d’autres oubliés, et que la solidarité stagne et reste souvent le privilège de rapports amicaux, personnels et relations « publiques ». Mais au moment où les noms des militants emprisonnés et leurs affaires seront feuilletés avec indifférence comme les pages d’un prospectus publicitaire, le pouvoir aura gagné. [..] ».
Membres emprisonnés de la Conspiration des Cellules du Feu

Notre arme la plus importante en tant que combattant.es, ce sont nos relations, surtout à une époque où le mot solidarité a perdu son véritable sens. Écrite dans des textes, des banderoles, des flyers, elle s’efface lentement de notre conscience. Pour éviter toute confusion, nous sommes pour l’action à tous les niveaux, mais nous restons fortement partisans d’une solidarité agressive. Chaque camarade menacé par l’État, chaque opprimée assassinée, chaque camarade emprisonné est gravé avec la lame rougeoyante du pouvoir dans nos esprits. Et nous, de notre position, nous répondons, nous attaquons, nous devenons violents, d’une belle violence. Pour que le pouvoir, ce concept le plus cruel qui fouette nos consciences nuit et jour, n’oublie pas que nous sommes là, plus vivants que jamais, plus ardents, plus prêts et d’un pas plus près. Pour réchauffer avec nos flammes le cœur de nos camarades qui subissent la fureur des attaques de l’État (affaire B. Stathopoulos – D. Chatzivasileiadis, affaire des 14 de l’université N.M., affaire de Kostas K. et de Ch. M., affaire Mataragas et G. Kalaïtzidis, refus de permission à Nikos Maziotis, membre de Lutte Révolutionnaire, rejet de la demande de D. Koufontinas, affaire de Polykarpos Géorgiadis), nous nous tenons à côté de vous, nous hurlons et nous hurlerons jusqu’à ce que nos poumons s’enflamment. Nous ne laissons aucun et aucune seul.e entre les mains de l’État.

Nous appelons toute personne qui se bat à créer seule les événements, s’attaquant à l’État, diffusant la flamme de la désobéissance de la camaraderie.

PS : Nous avons choisi le commissariat du quartier Zografou symboliquement pour l’affaire des 14 camarades arrêtés à l’espace occupé de la doyenné de l’université N. M., le 13/11/20, et à qui on impose le prélèvement forcé d’ADN.

Nous envoyons de signaux enflammés de solidarité aux camarades chiliens qui ont fait exploser les bureaux de l’ΑΝΕΡΕ.

Force et solidarité à Boris, poursuivi pour la destruction de deux antennes 5G, ainsi qu’à Alfredo Cospito pour la censure de trois mois que l’État italien lui a imposé.

Nous portons dans notre mémoire les camarades tombés au combat, ainsi que toutes les invisibles assassinées par la propriété, le racisme et le patriarcat.

Solidarité aux camarades poursuivis, emprisonnés, en cavale.

RIEN NE FINIT, TOUT CONTINUE…

Contre-violence enflammée
Fraction « Nikos Sambanis »

 

* Note d’Attaque : jeune Rom assassiné par les flics le 23 octobre à Perama, quartier du Pirée. Il était dans une voiture volée, qui ne s’est pas arrêté au contrôle. Des flics à moto on poursuivi la voiture, en tirant : deux autres personnes qui étaient avec Nikos sont gravement blessées.

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