Cachan (Val-de-Marne) : Une interpellation pur la manif du 28 novembre

94 citoyens / jeudi 17 décembre 2020

Un homme de 30 ans, soupçonné d’être l’un des auteurs des coups sur des policiers en marge de la manifestation parisienne du 28 novembre contre la loi Sécurité globale, a été interpellé jeudi matin à Cachan (Val-de-Marne) et placé en garde à vue.

L’enquête avait été ouverte le 29 novembre pour “violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique en réunion” et confiée à la sûreté territoriale de Paris, où l’homme a été placé en garde à vue.

Les enquêteurs ont passé au crible les multiples vidéos circulant sur les réseaux sociaux et les images de vidéosurveillance montrant une colonne de policiers prise à partie par un groupe d’individus sur la place de la Bastille, envahie par des fumées de gaz lacrymogène.

A partir de ces vidéos, les enquêteurs sont parvenus à isoler un des auteurs présumés des violences contre les forces de l’ordre et à l’identifier, a appris l’AFP de source proche du dossier. Cet homme, connu pour des faits de violences contre les policiers, notamment lors d’une manifestation des “gilets jaunes” en 2019, fait partie selon cette source de “la mouvance antiétatique” [c’est nouveau ça… keufs et journaflics vont s’y retrouver, entre « ultragauche », « mouvance anarcho-autonome » et maintenant ça ? NdAtt. ].

Les enquêteurs ont reconstitué son parcours lors de cette manifestation grâce aux images qui, selon cette même source, le montrent jeter des projectiles sur les forces de l’ordre, des pierres, des bouteilles en verre, une planche de bois. Des investigations techniques [Le Parisien détaille « un travail technique important, notamment d’écoutes téléphoniques »] ont permis ensuite de le localiser à Cachan dans une ancienne caserne de gendarmerie, squattée par des membres du mouvement “Extinction Rebellion”.

L’homme a été interpellé à 6H00 et les enquêteurs ont saisi des vêtements, présentés comme ceux qu’il portait lors de la manifestation du 28 novembre, a-t-on ajouté de source proche du dossier. Il a été placé en garde à vue pour “violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique aggravées”, a-t-on appris auprès du parquet de Paris.

Lors de cette manifestation contre le texte de loi “Sécurité globale” et contre les violences policières, des policiers avaient reçu des projectiles et un homme les avait frappés avec une barre de fer. L’un des fonctionnaires de police était tombé à terre puis avait été roué de coups par plusieurs personnes, avant d’être relevé par l’un de ses collègues.

Au total dans toute la France, 98 policiers et gendarmes avaient été blessés lors de ces manifestations. Les organisateurs avaient dénombré 500 000 participants dont 200.000 à Paris.
Samedi dernier, les manifestations ont rassemblé 133.000 personnes dont 46.000 à Paris, selon le ministère de l’Intérieur.

 

Mis à jour du 11 février 2021 : Le prévenu « a honte »…

Le Parisien / mercredi 10 février 2021

Un Parisien de 32 ans a été condamné mercredi à 18 mois de prison, dont 8 avec sursis, pour avoir frappé des policiers le 28 novembre, lors d’une manifestation à Paris contre la proposition de loi sur la sécurité globale. Le tribunal correctionnel de Paris est allé en-deçà des réquisitions du parquet qui, lors du procès le 25 janvier, avait dénoncé une « attaque en règle » et réclamé trois ans de prison dont deux avec sursis.
Le jeune homme a également été condamné à verser un total de 7 000 euros de dommages et intérêts aux victimes. Déjà en détention provisoire, il restera emprisonné jusqu’à la fin de sa peine ferme, a précisé le tribunal.
A l’énoncé du jugement, Me Jérôme Andrei, avocat des policiers, a fait part de sa « déception » : « On s’attendait à des peines plus lourdes, notamment sur la prison ferme au vu de la violence des faits qui méritent une réponse judiciaire plus importante ».

L’avocat du prévenu, Me Juan Branco, a indiqué que son client ne ferait pas appel. « Les gens qui nous gouvernent utilisent les forces de l’ordre pour faire peur à la population, ce qui provoque des situations comme celle-ci (lors des manifestations)», a-t-il déploré.

Sur plusieurs vidéos de la manifestation filmées sur la place de la Bastille et diffusées à l’audience, on voyait d’abord le trentenaire donner un coup de pied à un policier pour le mettre à terre puis porter plus tard des coups à d’autres fonctionnaires. Identifié par les enquêteurs, l’homme avait été interpellé à Cachan (Val-de-Marne) dans une gendarmerie désaffectée où il vivait avec des amis proches de la mouvance écologiste.

Lors de son procès, le manifestant avait reconnu les violences qui lui étaient reprochées, expliquant s’être « laissé gagner par la colère » à la fin de la marche du 28 novembre, marquée par des heurts entre forces de l’ordre et manifestants. Tous avaient en mémoire l’interpellation musclée de Michel Zecler, un producteur de 41 ans, dans ses locaux professionnels dans le XVIIe arrondissement de Paris.

A l’audience, le prévenu a fait part, ému, de sa « honte » devant les quatre policiers à qui il avait porté des coups. Me Branco avait plaidé la clémence du tribunal en insistant sur l’indignation suscitée par l’affaire Zecler, tout comme le démantèlement musclé d’un camp de migrants place de la République, où le prévenu se trouvait en tant que bénévole d’une association.

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