Ni loi, ni travail – Rennes : Bonne idée, mais manque de bol les flics sont là [MAJ 21/5 : 20 personnes mises en examen]

Le Parisien / jeudi 19 mai 2016

Le métro de Rennes (Ille-et-Vilaine) a été la cible de casseurs jeudi matin, quelques heures avant le début d’une nouvelle manifestation contre la loi Travail. Selon Ouest France, 19 personnes ont été interpellées par la police vers 6 heures du matin dans six stations.Elles ont été arrêtées après avoir été filmées en train de dégrader des bornes de validation. Keolis, l’opérateur des transports publics, a annoncé qu’une dizaine de bornes étaient hors service et va porter plainte. Ces incidents n’ont en revanche pas eu de conséquence sur la circulation du métro rennais.
Les cinq femmes et 14 hommes ont été placés en garde à vue pour «association de malfaiteurs et dégradations volontaires de biens destinés à l’utilité publique par des personnes agissant en réunion et le visage dissimulé» et encourent jusqu’à sept ans d’emprisonnement.

Le procureur de la République de Rennes Nicolas Jacquet a précisé au cours d’une conférence de presse que la plupart d’entre eux ont refusé de décliner leur identité ou de se soumettre à la prise d’empreintes digitales. Présents à Rennes depuis plusieurs semaines, ils ont entre 20 et une trentaine d’années.

«Depuis quelques semaines, la Direction départementale de la sécurité publique est parvenue à identifier un groupe d’individus manifestement organisé et structuré, agissant ensemble sur les manifestations et se réunissant périodiquement pour évoquer ou préparer les actions violentes notamment de dégradations», a poursuivi Nicolas Jacquet. Le procureur a ainsi saisi la semaine dernière la Direction interrégionale de la police judiciaire d’une enquête concernant ce groupe pour «association de malfaiteurs en vue de commettre des violences ou des dégradations aggravées en bande organisée». Les enquêteurs ont réussi à obtenir l’information d’une action de «sabotage» prévue ce jeudi matin par ce groupe dans les stations du métro rennais. L’ensemble des stations a été placé sous surveillance et les casseurs ont pu être interpellés en flagrant délit.

Le métro rennais avait déjà été l’objet de dégradations le 29 mars dernier. A proximité de l’université où s’étaient réunis des étudiants pour protester contre la loi Travail, une rame avait heurté des chaises lancées sur les voies. La circulation avait été bloquée pendant environ deux heures.

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Vingt personnes mises en examen et placées sous contrôle judiciaire

Le Parisien / samedi 21 mai 2016

Vingt personnes ont été mises en examen samedi et placés sous contrôle judiciaire samedi à Rennes (Ille-et-Vilaine) dans le cadre d’une enquête sur des violences lors des manifestations dans la ville contre la Loi travail.

Tous les mis en examen ont été remis en liberté et placés sous contrôle judiciaire strict, avec interdiction de contacts entre eux, obligation de pointage et «pour la plupart d’entre elles, interdiction de paraître au sein et aux abords des manifestations contre la loi travail et les violences policières», a précisé le parquet.

Les quatre magistrats instructeurs n’ont pas suivi le parquet, qui avait requis leur placement en détention provisoire, «compte tenu de la nature et de la gravité des faits et de la nécessité de poursuivre des investigations auxquelles les gardés à vue font obstacle».

Dix-neuf des 20 jeunes concernés avaient été interpellés jeudi entre 6 heures et 7 heures du matin dans le cadre d’une opération coordonnée menée dans plusieurs stations de métro de la périphérie rennaise par cinquante policiers de la police judiciaire et 19 de la sûreté départementale, dont neuf de la Brigade anti-criminalité. Agissant simultanément par groupes de trois ou quatre dans chacune des stations, ils avaient été arrêtés en flagrant délit de dégradations sur les bornes de validation des titres de transport, dans lesquelles ils étaient en train d’introduire de la mousse expansive, selon la presse locale. Le 20e membre du groupe avait été interpellé un peu plus tard dans la journée de jeudi.

Lors d’une conférence de presse jeudi, le procureur de la République Nicolas Jacquet avait expliqué que la Direction départementale de la sécurité publique était «parvenue à identifier un groupe d’individus manifestement organisé et structuré, agissant ensemble sur les manifestations (contre la loi Travail – ndlr) et se réunissant périodiquement pour évoquer ou préparer les actions violentes notamment de dégradations». Selon le procureur, «certains d’entre eux sont identifiés clairement comme des individus radicalisés appartenant à la mouvance ultra-gauche» et sont présents sur Rennes depuis plusieurs semaines.

Averti de la préparation d’une action de «sabotage» prévue jeudi matin par ce groupe dans les stations du métro rennais, les enquêteurs avaient placé l’ensemble des stations sous surveillance.

Durant leur garde à vue l’ensemble des membres du groupe a gardé le silence, «refusant en outre de se soumettre aux enquêtes de personnalité et, pour la majeure partie d’entre eux, aux opérations de signalisation (empreintes, photographies et prélèvement génétique)», a encore indiqué le parquet de Rennes.

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