Vert-le-Petit, un joli petit village… pas comme les autres !

Lucioles n°21 / février 2015

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Vert-le-Petit est un joli petit village de l’Essonne, situé à 34 km à vol d’oiseau de Paris.
Inconnu de la majorité, il est pourtant un centre majeur de la recherche et de la production militaire. Pendant des dizaines d’années il y a eu l’usine du Bouchet, spécialisée dans le traitement de l’uranium et du combustible nucléaire usé. L’usine a fermé en 1971, les déchets sont encore là, sous terre, il suffit de gratter un peu. Mais militaires et savants aussi sont encore là. Il y a toujours deux sites de production d’explosifs (de l’ex Société nationale des poudres et des explosifs). Plus inquiétant encore, il y a le centre de la Direction Générale de l’Armement (DGA) qui s’occupe de la « défense et la protection contre les agressions de type nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC) ». Dans leurs laboratoires, les apprentis sorciers de l’armée jouent à la guerre avec des armes chimiques hyper puissantes, des bactéries « très pathogènes », « contre lesquels il n’existe encore aucun traitement connu » (c’est-à-dire qu’ils peuvent anéantir l’espèce humaine), des radiations comparables à celles d’une explosion atomique…

Ils étaient tous fiers lors de l’inauguration, en octobre 2013, du nouveau laboratoire de type P4 : il n’y en a qu’un seul autre en France, à Lyon, qui dépend de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale. Et pour cause : ça doit être bien hermétique, car on y tripote des virus sympa comme la variole, Ebola, la fièvre de Lassa, le Marburg, la fièvre Congo-Crimée, etc.

Ils nous racontent que c’est pour nous protéger des attaques des méchants… Qui ? Mais qui, en effet, est à l’origine des recherches et de la production d’armes nucléaires, chimiques et bactériologiques, sinon les États et des abrutis en blouse blanche ? Créer des armes toujours plus puissantes, puis des défenses adaptées, puis d’autres armes… Voilà exactement ce que font les armées des États, voilà ce que font les savants en treillis de Vert-le-Petit.
Et bien sûr, lors de l’inauguration du laboratoire P4, le ministre de la défense a voulu préciser que ce secteur économique mortifère rapporte à l’industrie française un « chiffre d’affaires global de l’ordre de 500 millions d’euros, dont 40% réalisé à l’exportation. Le secteur emploie en France près de 1000 personnes ».

On l’a dit, Vert-le-Petit est à 35 km de Paris. Combien de temps faut-il pour que, en cas de fuite, le vent porte toutes ces saloperies Made in France jusqu’ici ? Et alors, on attend la brise ou bien on cherche ces docteurs Folamour (et leurs divers collabos) qui jouent avec nos vies ?

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