Chili : Quelques mots, plus de deux ans après l’attentat contre la direction de l’Administration pénitentiaire

Informativo Anarquista / dimanche 4 février 2024

Quelques mots, plus de deux ans après l’attentat contre la direction de l’Administration pénitentiaire et treize mois après l’incarcération des compagnons anarchistes Aldo et Lucas Hernández

Ces jours-ci, la nostalgie nous assaille, la privation de l’air libre nous cerne, dans ces cellules, au réveil. Cela fait maintenant 12 mois que le GOPE [groupe des opérations spéciales des Carabineros ; NdAtt.] est arrivé, en défonçant les portes de plusieurs endroits par où nous sommes parfois passés.

Nous regrettons profondément que ces bâtards de policiers aient exposé à tant de violence ces beaux petits êtres et que les yeux de ces dernier.es aient vu leurs ignobles uniformes et leurs armes, dégainées dans le but de trouver et capturer Aldo, jusqu’ici le seul inculpé pour l’attentat à la bombe contre la Direction nationale de l’administration pénitentiaire du Chili, et Lucas, inculpé pour la possession de différentes armes et explosifs.

La police ne s’est pas préoccupée le moins du monde de violer les droits fondamentaux des enfants présent.es dans les différents endroits perquisitionnés.

Nous avons vécu les conséquences et les vicissitudes du monde carcéral, où nos convictions restent inébranlables et où nous avons encore plus envie qu’avant de voir cette société s’effondrer après un coup bien porté dans cette répugnante paix sociale. Pendant cette année, nous avons été séparés, bien que frères, et nous avons vécu des parcours pénitentiaires distincts. Aldo dans une section de haute sécurité de la prison-centre d’extermination La Gonzalina, où il est le seul prisonnier politique. Lucas a été dans différents sections de la prison-entreprise de Santiago I. Le fait d’être habitués à la rue, à l’illégalité, et la raison de notre enfermement aujourd’hui ont influencé nos façons de nous comporter et de nous positionner dans nos parcours de prisonniers, pendant lesquels on a dû faire face à différentes situations carcérales.

Nous pensons que, dans de telles situations, il est extrêmement important de défendre notre position contre la société et la prison, contre la prison et la société : contre la société carcérale.

Malgré tout, on a appris à être attentifs aux différents codes et fréquentations, ici où les lames et les poinçons parlent par eux-mêmes. Toujours dans le but que les armes visent les matons et ne soient pas utilisées entre prisonniers.

Nous continuons à garder intacte notre intégrité, nos pas illégaux ont résonné fortement dans la rue, avec l’intention d’aller toujours plus loin, sans jamais nous contenter du moindre mal ni du simple confort, nous avons rompu avec celui-ci et c’est ainsi que nous nous aventurons dans l’audace des faits.

A l’heure actuelle, ils continuent à enquêter sur nous, en essayant de trouver plus de choses encore ; ils essayeront de nous condamner aux peines les plus longues possibles, en fonction de nos différents délits ; des condamnations exemplaires comme cela s’est passé récemment avec le compagnon Francisco Solar.

Pour nous, le seul exemple est la cohérence de continuer à s’opposer à la domination, à partir de la tanière même des geôliers.

Qu’ils sachent que les idées et l’action révolutionnaire sont à l’épreuve des balles et des entraves. Tout cela est la conséquence de notre existence anarchiste et libre, nous en assumons les frais sans peur, aucun procureur ou tribunal ne nous fera ressentir du désespoir, encore moins ne nous fera plier. Ce sont eux qui nous craignent, pas le contraire.

Ce sont eux les lâches, non pas ceux/celles d’entre nous qui ont décidé de marcher avec nos mort.es à nos côtés et avec la mort qui souvent nous accompagne, dans chaque geste illégal et dans chaque action.

Des centaines de projets personnels et politiques ont été mis en pause, mais malgré cela, depuis ces cachots, nous restons clairs et disposés à continuer à contribuer à la lutte anarchiste, qui avance ferme et déterminée pour la destruction du pouvoir, de ses serviteurs et de toute l’actuelle société carcérale.

La vie est fragile, aucune ne fait exception.

Une salutation fraternelle aux différent.es compas qui font dignement face à leurs journées passées dans les différentes prisons du monde.

Feu à la prison et à ses matons !
Mort au mensonge dominant !
Avec des idées claires et aiguisées, rien n’est fini, la guerre continue.
Vive l’anarchie.

Aldo Hernández Valdés,
centre d’extermination La Gonzalina.
Lucas Hernández Valdés,
prison-entreprise Santiago I.
Prisonniers anarchistes.

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