Des mauvais moments pour les bleus (fin juin 2021)

Redon (Ille-et-Vilaine) : Pas de fête ? Alors l’émeute !

Le Parisien / samedi 19 juin 2021

De violents affrontements ont éclaté entre 1500 teufeurs qui tentaient d’installer une free party dans un champ et la gendarmerie, dans la nuit de vendredi à samedi à Redon (Ille-et-Vilaine). Ce samedi, des centaines de participants étaient encore sur place. Une intervention des forces de l’ordre avec des gaz lacrymogènes pour évacuer le site a commencé vers 17 heures. « Les militaires de la gendarmerie mettent tout en œuvre pour préserver la sécurité des participants en les invitant à évacuer la zone dans le calme », précise la gendarmerie nationale dans un tweet.

Un épais nuage de gaz lacrymogène a recouvert le site où des affrontements avaient eu lieu dans la nuit entre gendarmes et teufeurs. Au moins 25 cars de gendarmes mobiles et de CRS étaient positionnés aux abords du principal accès au site. L’évacuation s’est terminée vers 19 heures a annoncé la préfecture. Il y a eu, « une dizaine d’interpellations », six blessés légers parmi les forces de l’ordre et un blessé léger côté participant, en plus de ceux de la nuit.

Ce Teknival avait été annoncé sur les réseaux sociaux et faisait l’objet d’un arrêté préfectoral d’interdiction. Quelque 1500 fêtards ont malgré tout tenté de s’installer près de Redon vendredi soir. Ils ont jeté leur dévolu sur un parking de supermarché, puis se dont dirigés vers le secteur de l’hippodrome de cette ville. Les gendarmes étaient sur place pour empêcher et disperser ce rassemblement. Mais des tensions ont rapidement éclaté avec les forces de l’ordre, visées par divers projectiles : boules de pétanque, morceaux de parpaing, pétards…

Le journaliste Rémy Buisine évoque lui l’utilisation, côté forces de l’ordre, de nombreux gaz lacrymogènes pour évacuer les lieux.

Les affrontements ont duré toute la nuit, « pendant plus de 7 heures », avance le préfet d’Ille-et-Vilaine. 400 gendarmes ont été mobilisés.

Ces affrontements particulièrement tendus ont fait sept blessés, selon un premier bilan. Soit cinq gendarmes, dont deux ont été transférés à l’hôpital de Redon, et deux fêtards, dont l’un, âgé de 22 ans, a été grièvement atteint puisqu’il a perdu une main, dans des circonstances qui restent à déterminer. Le procureur de la République de Rennes a indiqué que ce jeune homme, inconnu de la justice, « subit actuellement une intervention chirurgicale tendant à une amputation ». Une enquête a été ouverte pour « blessures involontaires avec ITT supérieure à 3 mois », confiée à la Section de recherches de Rennes, qui « doit permettre de déterminer les circonstances exactes et l’origine de ces blessures ».

Cinq hommes âgés de 20 à 37 ans ont été placés en garde à vue, a aussi annoncé samedi après-midi le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc. Un seul a des antécédents judiciaires. Une enquête a été ouverte liée aux « violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique », et une autre relative à l’organisation de la free party.

[…] La situation s’est apaisée ce samedi matin, mais plusieurs escadrons de gendarmes sont encore sur place pour évacuer les lieux. « Les opérations d’évacuation sont en cours. L’objectif, c’est qu’on puisse évacuer la zone sans déplorer de nouveaux blessés » rapporte la porte-parole de la gendarmerie nationale.
De nombreux participants à la rave-party sont encore sur place ce samedi matin.

Le maire de la ville évoque en « un millier de personnes » encore sur place, le préfet d’Ille-et-Vilaine en évoque « plusieurs centaines ». « Je demande de façon très claire aux participants de quitter les lieux », enjoint-il.

« Il est possible qu’il y ait une suite d’événements, il faut être très prudents, ce qui explique cette présence forte de la gendarmerie. Les pompiers sont en base retranchée au cas où », précise le maire, qui souligne aussi le travail des services de la ville, qui ont « disposé des blocs de béton ». […]

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21 juin : la musique, pas les keufs

Le Parisien / lundi 21 juin 2021

Déconfinés, libérés du masque et du couvre-feu, certains Français ont pu profiter à fond de la Fête de la musique, ce lundi soir. Des milliers de fêtards – surtout des jeunes – se sont réunis autour de la musique, faisant fi des mesures sanitaires. Un parfum de goût d’avant alors que l’épidémie recule. Invitée sur BFM ce mardi matin, Roselyne Bachelot a évoqué « certains débordements », « dans l’extase de la fête ». Mais la ministre de la Culture a surtout appelé à « la responsabilité » de chacun après avoir « lâché les freins ».

À Paris, notamment dans le centre de la capitale, ce sont des rues bondées qui ont accueilli les fêtards. Les forces de l’ordre sont intervenues à plusieurs reprises pour disperser des rassemblements de plusieurs centaines de personnes, notamment devant l’Hôtel de Ville et au niveau du jardin des Invalides. À 23 heures, les quais de Seine étaient pleins de milliers de personnes, sans masque ni distanciation sociale.

Plusieurs centaines de jeunes s’étaient aussi retrouvés en début de soirée dans le Jardin des Tuileries (Ier arrondissement) avant d’être dispersées par la police. La foule a ensuite pris la direction de l’Hôtel de Ville (IVe arrondissement), avant d’être une nouvelle fois évacuée.

Le protocole sanitaire de la Fête de la musique prévu par le gouvernement interdisait « de créer un attroupement à plus de 10 personnes dans l’espace public », empêchant de fait la tenue de concert à l’extérieur, comme c’est le cas d’habitude. Seuls les concerts à l’intérieur des bars et restaurants, sous réserve de respecter la jauge, et les concerts assis en extérieur étaient autorisés [en gros, était autorisé seulement ce qui était lié à la consommation marchande ; NdAtt.].

Au final, 25 personnes ont été interpellées pour « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique et outrage », et « vol et participation à un groupement en vue de commettre des violences ». 46 établissements se sont vus dresser des procès-verbaux pour mise en demeure, a-t-on ajouté.

À Nantes (Loire-Atlantique), la Fête de la musique a rapidement dégénéré. Après une marche pacifique d’un millier de personnes en hommage à Steve Maia Caniço, tombé dans la Loire durant une intervention policière lors de la Fête de la musique en 2019, un autre rassemblement était organisé en son honneur plus tard dans la soirée. Cette manifestation, place du Bouffay, s’est finalement transformée en une free party autour d’une centaine de personnes. Des heurts ont éclaté entre les teufeurs et les forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes.

En Haute-Savoie, France Bleu évoque de son côté des « scènes d’émeutes » à Annecy, en marge de la Fête de la musique, où le préfet a qualifié les faits d’« inadmissibles et lamentables », sur les ondes de la radio locale. Un regroupement de « collégiens et lycéens » qui a débuté vers 21 heures au bord du lac d’Annecy, au niveau de l’esplanade du Pâquier et du centre Bonlieu, où ils étaient « plus de 2000 », a précisé à l’AFP la Direction départementale de la sécurité publique de la Haute-Savoie, a effectivement dégénéré. « Au début, c’était un pique-nique dans une très bonne ambiance et puis, petit à petit, ils ont fait des battles de danse qui ont dégénéré visiblement. S’en sont suivi des altercations », a-t-on ajouté.

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Aubervilliers (Seine-Sait-Denis) : Caillassage solidaire

France Bleu / mardi 22 juin 2021

Plusieurs agents de la police municipale d’Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, ont été attaqués, ce mardi 22 juin 2021. L’un d’entre eux est blessé.
L’équipe, composé de quatre agents, intervenait à la sortie du métro du Fort d’Aubervilliers, pour demander à des vendeurs de brochettes de quitter les lieux. C’est à ce moment-là, qu’un « groupe de jeunes », qui n’ont rien à voir avec les vendeurs a priori et qui se trouvaient à côté, s’est approché., selon la mairie. Une dizaine d’individus ont lancé plusieurs projectiles, notamment des palettes, sur les policiers.
L’un des agents municipaux a été blessé à la tête, affirme la maire Karine Franclet (UDI). Des agents de la police nationale, qui étaient à proximité, sont intervenus en renfort et ont réussi à interpeller une personne. La mairie annonce qu’elle va déposer plainte.

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Tours : « Sale keuf »

France Bleu / vendredi 25 juin 2021

[…] Un policier municipal de Tours, vivant à une vingtaine de kilomètres de Tours, est sous le choc depuis la nuit de mercredi à jeudi où l’on a tenté de mettre le feu à sa voiture personnelle, vers 2h du matin. Un « tag » a également été laissé sur son capot, « sale keuf », une inscription « sous forme de rayure avec une clé, ou un tournevis » explique-t-il. *Rémi dormait lorsque son épouse a été réveillée par des bruits venant de l’extérieur de sa maison, vers 2h du matin. Elle a d’abord aperçu une vive couleur orange, semblable à des flammes. En sortant, *Rémi ne voit personne, mais sent une forte odeur d’essence. Il voit ensuite des traces de tentative d’incendie sur son véhicule, ainsi que des impacts sur la vitre, preuve que la vitre passager a été forcé, sans résultat également. […]

Ce policier municipal de 39 ans est en arrêt jusqu’à la fin de semaine et a déposé plainte à la gendarmerie pour « tentative ou destruction d’un bien d’autrui par un moyen dangereux » et « dégradation ou détérioration d’un bien d’autrui par inscription, signe ou dessin ».
*Son prénom a été changé pour des raisons d’anonymat, au même titre que la ville qui n’est pas précisée.

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Grigny (Essonne) : La mairie perd trois véhicules

Le Parisien / samedi 19 juin 2021

[…] Dans la nuit de vendredi à samedi, deux voitures utilisées par la mairie de Grigny dans l’Essonne ont été volontairement incendiées sur le parking de la Ferme Neuve. Selon la mairie, « l’un de ces véhicules livre tous les jours les repas dans les écoles et l’autre est dédié aux fêtes et aux cérémonies ». « Ce véhicule sert également à la municipalité pour accomplir sa mission de service public auprès des retraités ou pour des animations en direction des familles » précise la municipalité.

Une enquête a été ouverte suite à ces incendies, « dont l’origine semble manifestement criminelle », note la mairie de Grigny. Dans la nuit de mercredi à jeudi, un autre véhicule municipal avait été incendié, toujours sur le parking de la Ferme Neuve.

La municipalité dénonce un « acte d’intimidation envers les agents du service public » pour « semer la terreur et les faire renoncer à accomplir leur mission de service public ». Les véhicules brûlés ont notamment été utilisés pour le portage de repas à domicile et la livraison de 130 000 masques durant la crise du Covid-19.

Ces incendies volontaires pourraient être liés à de multiples rénovations urbaines dans les quartiers sensibles de Grigny 2 et de la Grande Borne. La mairie met actuellement en place de la vidéo-protection et développe sa police municipale. « Certains vieux démons resurgissent », remarque-t-on en mairie.

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Calais (Pas-de-Calais) : Contre les frontières et leurs larbins

La Voix du Nord / 18 juin 2021

Dans la nuit de jeudi à vendredi, les locaux de la police municipale basés dans le parc Saint-Pierre au centre-ville de Calais ont été tagués. On peut y lire des insultes à la police mais également des références à l’abolition des frontières. [article payant ; NdAtt.]

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