Yaté (Nouvelle-Calédonie) : La mine-usine brûle

Le Monde / mardi 15 décembre 2020

Le site industriel de Vale, en Nouvelle-Calédonie, à l’arrêt en raison des violences déclenchées par son rachat, a de nouveau été la cible d’incendies et de dégradations, a rapporté, mardi 15 décembre, la direction de Vale-NC.
Le feu s’est déclaré en début de soirée, lundi, et a détruit un stock de pneus, des engins, des bureaux administratifs et un stock d’huile sur le site de cette usine hydrométallurgique de cobalt et de nickel, classée Seveso 2 et située dans le sud de l’archipel.


« Ces dégradations sont organisées, préméditées et d’une extrême violence. Ce sont des actes de sabotage dont l’objectif est de nuire, détruire et blesser », a déclaré Vale NC dans un communiqué.

L’industriel brésilien a assuré que les fauteurs de troubles avaient « pris la fuite à l’arrivée des pompiers » ; la semaine dernière, des émeutiers avaient « coupé un tuyau » d’eau et creusé une « tranchée » sur la route, ce qui a compliqué l’intervention des équipes de secours. Les incendies, allumés en plusieurs endroits, ont été maîtrisés dans la nuit et ont engendré, selon la sécurité civile, une pollution aux hydrocarbures dans une rivière située en contrebas.

Des troubles qui interviennent alors que cette usine chimique, adossée au riche gisement de Goro, est à l’arrêt et sous protection des forces de l’ordre depuis jeudi après avoir été prise d’assaut avec des camions par des militants indépendantistes, opposés à sa vente à un consortium avec Trafigura, négociant en matières premières.

Le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), le collectif Usine du Sud = usine pays et l’Instance coutumière autochtone de négociations (ICAN) refusent cette transaction et prônent une nationalisation des ressources minières.

Toute la semaine dernière, ce dossier a été à l’origine d’une flambée de violences sur le Caillou, qui a ravivé les oppositions entre indépendantistes et non-indépendantistes. Lundi soir, le ministre des outre-mer, Sébastien Lecornu, s’est entretenu par visioconférence avec des responsables du FLNKS, qui lui « ont transmis [leurs] positions ». Un nouvel entretien devrait avoir lieu en fin de semaine.

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