Des locaux du CROUS visés un peu partout

France Inter / mercredi 20 novembre

Depuis la tentative de suicide par immolation d’un étudiant à Lyon, devant le Crous, sept des 26 centre régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous) ont été vandalisés, dont celui de Caen, dans le Calvados, et celui du Rhône […]

Depuis dix jours, plus d’un Crous sur cinq a été vandalisé. Ce sont les chiffres fournis par le Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous), transmis à France Inter. Cela porte à sept bâtiments sur 26 antennes régionales du Crous – implantés, en métropole, sur la même carte que les académies – qui ont donc été visés par des dégradations ou des faits plus graves. Tandis que les locaux de Lyon, Lille, Nantes, Poitiers, Rennes ont, selon le Cnous, subis des tags ou des bris de glace, ceux de l’antenne de Caen ont été incendiés volontairement dans la nuit de dimanche à lundi. […]

Dans la nuit de mardi à mercredi, la façade du Crous de Lyon a également été dégradée par des jets de projectiles et des tags, visant, là encore, à dénoncer la précarité étudiante, comme le détaille Franceinfo. C’est là que, le 8 novembre, un étudiant de l’Université Lyon-2 s’immolait par le feu, en pleine rue, devant le bâtiment du Crous. Gravement blessé, il est toujours aujourd’hui plongé dans un coma artificiel, “stabilisé” mais “très gravement atteint” et “toujours dans un état critique” selon la ministre de l’Enseignement supérieur. Le jeune homme de 22 ans justifiait son geste dans un texte, évoquant ses difficultés financières et la précarité dans laquelle sont plongés de nombreux étudiants.

Cet acte avait fait descendre de nombreux étudiants dans les rues, le 12 novembre, à Paris, Lyon, Saint-Étienne, Poitiers, Amiens, Annecy. La grille du ministère de l’Enseignement supérieur avait été endommagée en début de soirée.

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Lyon : CROUS Assassin

France3 / mercredi 20 novembre 2019

« Le Crous assassine », « le Crous tue »… Les tags retrouvés ce mercredi 20 novembre sur la façade du bâtiment sont sans équivoque. Le CROUS (Centre Régional des Œuvres Universitaires et Scolaires) de Lyon a subi des dégradations dans la nuit, visant à dénoncer la précarité étudiante, moins de 15 jours après qu’un étudiant a tenté de mettre fin à ses jours en s’immolant par le feu devant ce même lieu.
Le personnel du CROUS a constaté les dégâts ce mercredi matin. Les vitres du service d’accueil des boursiers du Crous ont été visées par des jets de projectiles, et des tags ont recouvert la façade. […] L’accueil a été hébergé temporairement dans le service voisin social et général, le temps des premières constatations. Au total, une centaine de salariés travaille sur le site du centre situé rue Camille-Roy, dans le 7e arrondissement.

Sur le site collaboratif Rebellyon.info, une lettre ouverte revendique l’acte comme faisant suite à « l’acte politique de notre camarade le 8 novembre » dernier. Regrettant que le gouvernement n’aie pas annoncé d’« augmentation des APL, des bourses ou encore une diminution des loyers » suite à l’immolation par le feu d’un étudiant le 8 novembre dernier, les auteurs de la lettre dénoncent une précarité étudiante qui « s’aggrave de réforme en réforme ». Ils concluent en appelant à reprendre « le sabotage », relancer « les grèves », et à « attaquer l’état et ses lieux de pouvoirs ».  Des photographies prises dans la nuit montrent trois individus habillés en noir, en train de dégrader la façade du bâtiment.

L’acte intervient dans un contexte de tensions dans le monde étudiant, après divers rassemblements organisés pour dénoncer la précarité étudiante. Le 8 novembre dernier, un étudiant de 22 ans, originaire de Saint-Etienne, avait été grièvement brûlé après s’être immolé par le feu devant ce site. Hospitalisé au centre des brûlés de l’hôpital Edouard Herriot de Lyon, il reste dans un état très grave. Une enquête a été ouverte pour déterminer les raisons de son geste, mais dans un long message publié sur Facebook, il avait évoqué ses difficultés financières et justifié son geste par des revendications politiques. Il a notamment accusé  « Macron, Hollande, Sarkozy et l’UE » de « [l’avoir] tué ». Le jeune homme ne percevait plus sa bourse du Crous car il triplait sa 2e année de licence.

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