Belfort : Les incendies de pelleteuses ont repris avec le printemps

estrepublicain / jeudi 12 juin 2014

http://s-www.estrepublicain.fr/images/9F284634-0294-4A4F-BB56-7EC15077E2D2/LER_LBOX/depuis-debut-avril-belfort-froideval-sevenans-meroux-essert-et-trevenans-ont-ete-touchees-par-l-un-des-huit-feux-d-engins-photo-er-le-pays.jpgAprès une accalmie, les incendies de pelleteuses ont repris avec le printemps. […] Le gérant de la Sarl d’Étueffont a passé le week-end dans des démarches administratives après l’incendie d’une de ses pelleteuses, dans la nuit du 5 au 6 juin, sur le chantier du restaurant Pizza Del Arte, à l’entrée sud de Belfort. Avec, bien sûr, dépôt de plainte et déclaration à l’assurance ! « Nous aimerions une indemnisation rapide pour remplacer notre engin », souligne-t-il. « Au mieux, nous ne percevrons rien avant deux mois. Après l’expertise ! Nous savons déjà que la machine, d’un coût de 85.000 euros hors taxe, ne sera pas indemnisée intégralement. L’assurance nous soustraira la franchise et un coefficient de dépréciation. Ensuite, il nous faudra mettre au bout pour racheter un engin. Et nous n’aurons pas d’autre choix que d’en prendre un neuf. »

Ce discours se renouvelle depuis la reprise des destructions d’engins de chantier. Il était apparu, en 2013, lors des travaux Optymo phase II, de la ville de Belfort ou de donneurs d’ordres privés. Une quinzaine de faits ont été enregistrés, dont les principaux au printemps et à l’automne. Après une période d’accalmie, le phénomène a repris dans la nuit du 8 au 9 avril sur les travaux d’assainissement de la rue Jean-de-Lafontaine à Belfort.

Puis il s’est déplacé dans le Territoire, en privilégiant les sites isolés. Depuis, huit faits (selon nos chiffres, dont trois à Belfort et cinq dans le reste du Territoire) ont été enregistrés. Pour chacun d’eux, le feu a été allumé dans la cabine, ce qui a détruit les commandes, rendant la machine inutilisable.

Motivations obscures [sic]

Pour le moment, les motivations des auteurs paraissent obscures. Les enquêteurs sont très prudents sur cet aspect. Principalement parce qu’aucun auteur n’a été identifié et interpellé. Par conséquent, ils ignorent si les actes sont liés à des concurrents irrités ou s’il s’agit de malveillance, de vandalisme ou d’une nouvelle forme de jeux incendiaires. Cette absence d’élucidation rend sceptique M. Trommenschlager sur la volonté des forces de l’ordre à rechercher les auteurs.

« Tant que personne n’aura été identifiée », ajoute-t-il, « ils auront un sentiment d’impunité. Cela les encouragera à continuer. »

Patrick Robert, le président de la fédération régionale des travaux publics, comprend parfaitement les doutes, la colère et le désespoir des chefs d’entreprises.

« Ils sont démunis et désemparés dans une période où ils subissent déjà la réduction des chantiers liée à une conjoncture difficile et à une concurrence déloyale », explique-t-il. « Ils sont aussi victimes des vols sur les chantiers dont le préjudice est estimé, chaque année dans l’Hexagone, à deux milliards d’euros. Perdre un engin fragilise encore les entreprises qui sont déjà en difficultés. Il aura inévitablement des conséquences négatives sur l’emploi. »

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