Besançon (Doubs) : 30 jeunes attaquent les flics
L’Est Républicain / Samedi 18 novembre 2017
Tout a commencé aux alentours de 20 h ce vendredi soir, dans le quartier de Planoise à Besançon. Une patrouille de police se rend Square Van-Gogh après avoir reçu une alerte cambriolage. Les forces de l’ordre garent leur voiture et vont faire leur enquête. Quelques jeunes gens encagoulés en profitent alors pour lancer des projectiles contre eux et s’acharnent à caillasser le véhicule. L’attroupement gonfle jusqu’à une trentaine d’individus bien résolus à en découdre. Une majorité d’entre eux est mineure. Selon le parquet, des pétards et cocktails Molotov auraient même été utilisés. Les hommes du Groupe départemental d’intervention (GDI) sont appelés en renfort. Vers 21 h, les policiers parviennent à interpeller trois mineurs, aussitôt emmenés au commissariat et placés en garde à vue. Ce samedi après-midi, les prévenus niaient toujours toute participation aux faits qui leur sont reprochés. Ils ont été libérés en soirée, faute d’éléments à charge suffisants. Une enquête est ouverte pour définir les responsabilités de chacun d’entre eux.
Le jeu du chat et de la souris se poursuit à travers la rue du Luxembourg et quelques commerçants aux alentours de la place Cassin aperçoivent des patrouilles à la recherche de quelques groupes. Le dispositif d’alerte a été maintenu jusqu’après minuit alors que des feux de poubelles se déclaraient un peu partout. Les pompiers, ciblés eux aussi, ont eu quelques peines à intervenir.
« Les dégradations et agressions de ce type, sur ce secteur, sont récurrentes », note l’une de nos sources. « Mais elles ne concernent généralement pas un aussi grand nombre d’auteurs. Les dernières, impliquant un attroupement d’adolescents, remontent au caillassage du tram , à la destruction de l’abri bus Europe-Allende début novembre et aux événements du 14-juillet. »
Le maire, Jean-Louis Fousseret, joint par téléphone, considère ces derniers faits « insupportables. Les forces de police ont rapidement interpellé les meneurs présumés et je les en félicite. Je suis consterné par leur âge, entre 13 et 17 ans. Je réfléchis à une manière de responsabiliser les familles qui laissent leurs enfants traîner aussi tard dans les rues, sans les surveiller. Il y a un manque flagrant d’éducation. J’en parlerai très certainement à une prochaine réunion sur la sécurité. » Le maire de Besançon évoquera ce dernier débordement avec le préfet du Doubs lundi. Il doit également revoir Gérard Collomb, le ministre de l’intérieur, dans la semaine. « Je renouvellerai ma demande urgente de renforts et la candidature de notre ville pour expérimenter la police de proximité voulue par le président Emmanuel Macron. »
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Antony (Hauts-de-Seine) : Tout le quartier déteste la police
Le Parisien / Jeudi 16 novembre 2017
Trois voitures de police stationnées devant le commissariat d’Antony ont brûlé ce jeudi matin. La première, un véhicule sérigraphié, a été incendiée vers 5 h 30. Le feu s’est rapidement propagé à deux autres garées juste à côté, une également sérigraphiée, la seconde, banalisée, était utilisée par la brigade anticriminalité. Une heure après le départ de feu, les sapeurs-pompiers l’avaient circonscrit. Les spécialistes du laboratoire central de la préfecture de police s’attachent maintenant à prélever, dans les débris, les traces des produits utilisés pour embraser la première voiture.
La Sûreté territoriale est chargée de retrouver le ou les incendiaire(s). Le lien avec la descente de police menée mardi soir dans le quartier des Baconnets sera sans doute la première piste des enquêteurs.
Échauffourées de la veille contre le coup de force policier
Le Parisien / Mercredi 15 novembre 2017
« On se serait cru dans un film américain ! » Jamal, commerçant dans le quartier des Baconnets sourit derrière le comptoir de son épicerie. Mardi soir, les forces de police ont bouclé le quartier et un hélicoptère a survolé les lieux. « Ça a duré plus de deux heures, et j’ai pu apercevoir au moins une quarantaine de policiers », explique l’épicier.
Lors de cette opération d’envergure, véritable coup de pression de la police locale pour gêner la vente de drogue, les policiers ont saisi quelques barrettes de résine de cannabis planquées aux abords du square devenu lieu de deal. Sept personnes ont été interpellées au cours de la soirée mais trois seulement placées en garde à vue pour un petit trafic de stupéfiants. Un quatrième suspect a été arrêté ce mercredi.
L’opération a toutefois marqué les esprits par l’ampleur des moyens déployés : outre l’hélicoptère de la gendarmerie, une cinquantaine de policiers ont investi le quartier. Et la tension est rapidement montée entre les agents et certains jeunes. « Je jouais avec mes copains dans le square de la Tamise vers 18 h 30 et là, les policiers sont sortis de nulle part, relate Junior, 15 ans. Ça nous a fait assez peur. Ensuite ils se sont mis à contrôler tout le monde, même les petits de 10 ans qui pleuraient. » Version démentie par les policiers sur place mardi. « Comment imaginer qu’on contrôle des gamins de 10 ans et qu’on les fasse pleurer ? » balaie l’un d’eux avec quelque agacement.
Le copain de Junior, Christopher, 16 ans, a un pansement sur le nez. « J’ai reçu un coup hier dans les bousculades, justifie l’adolescent. Les flics ont sorti les matraques télescopiques donc on s’est mis face à eux et on leur a jeté des trucs. »
Valérie, la quarantaine, s’est retrouvée au beau milieu du chaos en rentrant chez elle. « J’ai vu les jeunes jeter des objets aux policiers puis brûler des poubelles (NDLR : une seule a été retrouvée incendiée). »
La quadragénaire assure cependant ne pas vivre dans l’insécurité. « Fut un temps, quand il y avait encore le Grand L (NDLR : bâtiment détruit en 2001), les habitants se plaignaient d’insécurité, assure Jamal. Mais maintenant il n’y a plus de problème ici. » Sinon « quelques petits trafics », comme le reconnaissent Junior et Christopher, les deux adolescents. Qui se disent tout de même surpris par « une si grosse opération ». « La configuration du quartier nécessite qu’on se déploie en nombre pour intervenir », justifie la commissaire à la manœuvre mardi soir. Et d’ajouter : « La population doit savoir aussi qu’il n’y aucune zone de non-droit à Antony. »
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Les flics tombent dans un guet-apens à Mantes-la-Jolie, et prennent des projectiles à Sartrouville et aux Mureaux (Yvelines)
Infonormandie / mardi 14 novembre 2017
Soirée mouvementée hier lundi dans certains quartiers « sensibles » des Yvelines, où des violences urbaines se sont produites. En particulier à Mantes-la-Jolie, Sartrouville et aux Mureaux. Dans tous les cas, c’est la police qui a été visée.
Les premiers incident ont eu lieu vers 20 heures à Sartrouville. De passage rue Lakanal, dans le quartier des Indes, un équipage de la brigade anti-criminalité (BAC) a été la cible d’un jet de projectiles. Le véhicule a été endommagé sur le capot et la portière côté conducteur. Pas de blessé.
Plusieurs équipages ont été déployés et ont patrouillé dans le secteur en sécurisation. Malgré la description précise fournie par les policiers en civil de la BAC, les auteurs n’ont pas été retrouvés.
Aux Mureaux, vers 20h30, deux véhicules de l’unité de sécurisation et d’intervention (Usi) en patrouille rue des Bougimonts, en zone de sécurité prioritaire, ont été endommagés par des jets de projectiles. Six impacts ont été relevés sur l’un des véhicules, trois sur le second. Aucun blessé n’a été déploré.
Enfin, un peu plus tard, à 21h20, dans le quartier du Val Fourré à Mantes-la-Jolie, les sapeurs-pompiers appelés à intervenir pour éteindre un feu sous la protection de policiers ont été victimes d’une tentative d’embuscade rue Marie Laurencin.
Plusieurs groupes d’individus, munis de pierres à la main, attendaient leur l’arrivée. A la vue des forces de l’ordre, les assaillants ont pris la fuite. Le local incendié a été entièrement détruit. Constatant qu’il n’y avait aucun risque de propagation, les sapeurs-pompiers ne sont pas intervenus.
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Caillassages antikeuf à Andrésy et La Verrière (Yvelines)
Infonormandie / mercredi 15 novembre 2017
Les forces de l’ordre ont été à nouveau la cible de jets de projectiles dans les Yvelines, au cours de la soirée d’hier mardi.
A la Verrière, vers 18h30, une voiture de police de passage devant la gare, boulevard Guy Schuller, a été touchée par un projectile dont la provenance n’a pu être établie. Le toit du véhicule a été endommagé. Il n’y a pas eu de blessé.
Plus tard, peu avant 19h30, avenue des Robaresses à Andrésy, les forces de l’ordre ont été contraintes de faire usage d’un lanceur de balles de défense pour disperser un groupe d’une quinzaine d’assaillants rassemblés sur leur passage. Victimes d’insultes et de jets de projectiles, les policiers ont riposté sans faire de blessé. Le calme est ensuite revenu.
Vers 21h15, toujours avenue des Robaresses, c’est cette fois un équipage de l’Unité de sécurisation et d’intervention (USI) qui a essuyé un jet de pierre par cinq individus qui n’ont pas été interpellés. Les policiers ont également tiré à deux reprises des balles de défense en caoutchouc, afin de disperser le groupe.
Enfin, à Mantes-la-Jolie, lors d’une patrouille dans le quartier du Val Fourré, des policiers ont découvert aux alentours de 22 heures un tas d’une dizaine de grosses pierres, une dizaine de bouteilles de verres vides ainsi qu’un gros poteau en bois. Autant d’objets susceptibles d’être utilisés à l’occasion de violences urbaines, selon la police.
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Pierres et pisse contre les uniformes à Chanteloup-les-Vignes et Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines)
La Gazette en Yvelines / mercredi 8 novembre 2017
Plusieurs faits de violences urbaines ont émaillé la semaine dans différentes villes de la vallée de Seine. A Chanteloup-les-Vignes, c’est un guet-apens qui a été tendu aux policiers dans la nuit du 30 au 31 octobre, des voitures et des poubelles ont été incendiées durant la nuit d’Halloween et dans la nuit du jeudi 2 au vendredi 3 novembre, c’est à Conflans-Sainte-Honorine que les forces de l’ordre et caillasseurs se sont affrontés pendant six heures.
Mardi 31 octobre, il est minuit quand les fonctionnaires sont appelés pour une intervention rue des Feucherets, dans la cité de la Noé. On leur signale qu’une voiture, une Mégane noire, vient de percuter volontairement une autre voiture stationnée dans la rue. Une fois sur place, ils découvrent que la voiture signalée bloque l’accès de la rue tandis qu’une trentaine de personnes commencent à encercler la voiture de police et lui lancer des pierres, brisant le pare-brise.
La patrouille n’aura pas d’autre choix que de faire demi-tour mais reviendra sur les lieux une trentaine de minutes plus tard pour sécuriser une intervention des sapeurs-pompiers sur une voiture en feu. Les policiers identifieront plus tard la voiture comme la Mégane noire, signalée volée depuis le mois de septembre dernier.
Dans les Yvelines, la nuit d’Halloween a été animée pour les forces de l’ordre. Au total, dix voitures ont été incendiées et environ 20 poubelles ont été détruites. Trois incendiaires, âgés de 15 à 17 ans ont notamment été arrêtés à Gargenville alors qu’ils mettaient le feu à une poubelle rue Danielle Casanova. Treize équipages de police ont également été visés par des jets de projectiles durant leurs patrouilles et leurs interventions. Des violences majoritairement le fait de mineurs.
Enfin, c’est à Conflans-Sainte-Honorine, que s’est déroulé le plus important affrontement, dans la nuit du jeudi 2 au vendredi 3 novembre. Vers 3 h 30 du matin, plusieurs patrouilles sont visées par des jets de pierres et des bouteilles d’urine, lancées depuis le toit d’un immeuble de neuf étages de l’avenue Paul Brard, à proximité du commissariat.
Alors qu’ils veulent interpeller les auteurs des faits, les policiers s’aperçoivent qu’ils ont bloqué l’accès au toit à l’aide de plusieurs parpaings. Un dispositif de surveillance se met alors en place et les forces de l’ordre bloquent à leur tour l’accès au toit pour les empêcher de prendre la fuite.
Un jeu de patience s’installe alors. « On s’est dit qu’ils finiraient par sortir », détaille une source proche de l’affaire. Il est finalement 9 h quand les policiers investissent le toit et arrêtent les six Conflanais à l’origine de ces jets de projectiles. Agés de 18 à 24 ans, les jeunes Conflanais ont été placés en garde à vue au commissariat. Ils devaient comparaître devant le tribunal de Versailles ce week-end.
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Moissy-Cramayel (Seine-et-Marne) : Tentative d’empêcher l’interpellation
La République de Seine et Marne / mardi 7 novembre 2017
Dans la nuit du lundi 6 au mardi 7 novembre, les policiers ont été victimes de violences urbaines alors qu’il patrouillaient avenue de l’Europe, à Moissy-Cramayel. Ils ont d’abord été copieusement insultés par un mineur de 16 qui a pris la fuite, et s’est réfugié au sein d’un groupe d’individus hostiles. Lors de son interpellation pour outrages, les forces de l’ordre ont reçu des jets de projectiles divers : cailloux, planches en bois, chaussures et même une plaque d’égout.
Les renforts de police ont pu interpeller quatre autres individus, âgé de 24 à 28 ans.
Ce sont donc cinq suspects, tous Moisséens, qui se retrouvent actuellement en garde à vue, notamment pour violences.
Par chance, aucun policier n’a été blessé et il n’y a pas eu dégâts matériels.
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Toulouse : Encore des voitures brûlées
actu.fr / dimanche 5 novembre 2017
La nuit du samedi 4 au dimanche 5 novembre 2017 a été une fois de plus mouvementée à Toulouse. Les policiers ont dû intervenir à deux reprises sur trois incendies de véhicules : deux à Jolimont et un rue Paul-Estival, près de l’avenue d’Atlanta, entre les quartiers Croix-Daurade et Argoulets, au nord-est de la ville. « C’est un phénomène assez habituel, dont on a du mal à expliquer les motivations », explique une source policière.
Cette nouvelle nuit marquée par des voitures brûlées, si elle s’inscrit dans la moyenne des interventions des forces de police à Toulouse, vient après une triste loi des séries en la matière. Dans la nuit du 23 au 24 octobre 2017, pas moins de 19 véhicules avaient été incendiés dans les quartiers de la Reynerie et d’Empalot.
Et la nuit d’Halloween, du 31 octobre au 1er novembre, n’a pas été de tout repos avec 25 faits de violences urbaines dénombrés à Toulouse (Bagatelle, Empalot) et dans le Muretain (Muret, Eaunes, Labastidette).
Une mauvaise série qui ne doit pas occulter que « le phénomène des voitures brûlées existe depuis plus de 30 ans dans les très grandes villes et qu’il est en train, de manière générale, de baisser, voire de se tarir », conclut la même source policière.
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Et tout le monde déteste les pompiers aussi !
Le Parisien / mercredi 15 novembre 2017
2 280 pompiers ont déclaré avoir été agressés pendant des interventions l’an dernier. C’est 17 % de plus qu’en 2015, pointe le rapport de l’Observatoire national de la délinquance.
Ils dénoncent régulièrement les agressions qu’ils peuvent subir lors des interventions. Un rapport de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) chiffre le problème : en 2016, les sapeurs-pompiers professionnels et volontaires ont subi 2 280 agressions, contre 1 939 en 2015, soit une augmentation de 17,6 % en un an. L’ONDRP résume : « En 2016, pour 10 000 interventions effectuées, cinq pompiers ont été agressés au niveau national ».
Selon ce rapport « purement déclaratif », ils sont aussi moins nombreux à porter plainte : 1 337 plaintes ont été déposées l’an dernier, ce qui représente 58,6 % des sapeurs-pompiers agressés. En 2015, 65 % des victimes avaient eu cette démarche.
C’est dans la région Nouvelle-Aquitaine que les agressions sont les plus nombreuses : 11,3 faits pour 10 000 interventions. Suivent les Hauts-de-France (8,4 agressions pour 10 000 interventions), la région Grand-Est (7,8) et l’Auvergne-Rhône-Alpes (6). La Corse n’a déclaré aucune agression l’an dernier.
Paradoxalement, en Nouvelle-Aquitaine, palme du plus grand nombre d’agressions, les pompiers sont les moins nombreux à porter plainte (6,9 %). Sans doute est-ce lié à l’absence de blessures ou de traumatismes conséquents : seulement sept jours d’arrêt de travail ont été délivrés pour les 406 agressions subies par les professionnels cette région.
A l’inverse, c’est dans le Grand-Est que les agressions semblent les plus violentes : 483 jours d’arrêt de travail ont été délivrés l’an dernier à 267 pompiers.
Les pompiers eux-mêmes ne sont pas les seules cibles. Egalement 414 de leurs véhicules ont été détériorés pour un préjudice de 283 442 €. C’est un bond de 184,3 % par rapport à l’année précédente, puisqu’en 2015 la facture n’était que de 99 695 €.