Gaillac (Tarn) : La paix sociale au travail suite à la mort d’un manifestant anti-barrage

letarnlibre / dimanche 26 octobre 2014

tumblr_nc58zbCvUL1tz6s8uo1_1280Près d’un millier de personnes se sont rassemblées dans le centre de Gaillac ce dimanche 26 octobre à  partir de 18 h pour rendre hommage à Rémy, 21 ans, le jeune opposant mort dans la nuit de samedi à dimanche aux abords du chantier du barrage de Sivens alors que se déroulaient des affrontements entre gendarmes mobiles et opposants les plus radicaux. Le collectif des opposants présents à Sivens pour la 2e journée de la manifestation nationale d’opposition au projet de barrage avait appelé en milieu d’après midi à participer à une marche blanche au départ de la place de Libération. Le rassemblement s’est tenu aux abords du monument aux morts sur lequel une main anonyme avait inscrit les mots « Ni oubli, ni pardon ». Après une minute de silence que beaucoup ont observée poing levé, c’est dans une ambiance électrique et alors qu’un hélicoptère de la gendarmerie survolait la ville, que s’est amorcée une forme de forum à propos de la tonalité à donner à l’hommage, entre proposition de « die in » dans les rues ou sur la place et appels à aller s’en prendre aux bâtiments de la gendarmerie ou à la police. Pendant  presque trois quarts d’heure l’assemblée a ainsi écouté les argumentaires se succéder au micro. Cependant entre 60 et 70 personnes cagoulées, ou le visage dissimulé par un foulard se positionnaient en bordure de place, au rond point de la Caisse d’Epargne, signifiant bruyamment ou en allumant des fumigène leur volonté d’en découdre. Des militants soucieux de garder à la protestation son caractère pacifique, s’interposaient à plusieurs reprises pour éviter des dégradations de vitrines, avec succès.

Peu avant 19 h, des gendarmes mobiles en nombre se sont positionnés à l’entrée du Boulevard Gambetta. Le temps du « forum » était fini. Le petit groupe de militants au visage dissimulé déversait des pierres sur la chaussée, lançait des fumigènes en direction des forces de l’ordre, allumait des feux. Des tirs de grenades assourdissantes et des jets de lacrymogènes suivaient de la part des gendarmes mobiles enfumant toute la place de la Libération, un grand nombre de personnes refluant dans les voies adjacentes coté rue de la Madeleine et des frères Delga notamment. Opposants au barrage et Gaillacois qui passaient à ce moment là ou « voulaient voir » cherchent à fuir, s’arrêtent pour tenter de se dégager les bronches en crachant, ont les yeux rougis, tentent de se protéger avec mouchoir ou revers de la veste, ne parvenant plus à respirer.

A 19 h 15, les forces de l’ordre ont pratiquement repris la place de la Libération. Des détonations sporadiques résonnent encore. L’hélicoptère braque son projecteur sur le petit groupe d’opposants radicaux encagoulés qui tente encore de tenir la confrontation. Vers 19 h 25, cinq véhicules supplémentaires de gendarmerie gagnent le centre par l’avenue  Jean Calvet pour renforcer avec une cinquantaine d’hommes supplémentaire le dispositif des forces de l’ordre. Eclairé par leurs phares, un panneau d’affichages apparaît, saturé d’affiches appelant au rassemblement national de samedi contre le barrage de Sivens.

Peu après 20  h, le calme était totalement revenu dans le centre ville.

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