Budapest (Hongrie) : Tobi condamné à 22 mois de prison

Budapest Antifascist Solidarity Committee / mercredi 29 mai 2024

Six mois après le premier jour du procès contre trois antifas d’Allemagne et d’Italie, la peine pour Tobi a été fixée, en deuxième instance, à 22 mois de prison. En plus de Tobi, une autre camarade allemande est accusée de faire partie d’une association de malfaiteurs ayant pour but d’attaquer des nazis et Ilaria est accusée de participation à un crime et elle risque, dans le pire des cas, une période de détention à deux chiffres.

Tobi, comme Ilaria, est en détention préventive depuis près de seize mois, dans des conditions inhumaines.

Lors d’une procédure préliminaire, le premier jour du procès, Tobi a accepté le chef d’inculpation, sachant qu’aucun procès équitable ne lui serait assuré. Ensuite, il y a eu un désaccord entre le tribunal, le procureur et son avocat défenseur à propos de la durée de la peine pour Tobi. Au tribunal, une peine de trois ans de prison a été prononcée, contre laquelle l’avocat de Tobi a fait appel. Le procureur, en revanche, a exigé une peine plus élevée. Le jugement d’aujourd’hui est donc, de facto, bien en deçà de ce qu’on pouvait craindre. Comme Tobi a déjà purgé plus des deux tiers de sa peine, lors d’une longue détention préventive, il y a une chance qu’il puisse demander une libération conditionnelle. La décision appartient à un autre tribunal hongrois. À l’heure actuelle, nous ne savons pas quand elle sera prise.

Dans l’exposé des motivations de la condamnation, de la part de la juge, ressortent aujourd’hui encore la volonté de persécution des autorités hongroises et le caractère politique de cette procédure. En substance, elle y dit qu’aucune activité allant dans le sens d’une association de malfaiteurs ne peut être prouvée, à l’encontre de Tobi, en Hongrie. Le jugement se fonde donc uniquement sur les conclusions de l’enquête allemande de l’affaire Antifa Ost. L’objectif est la répression des antifas.

Nous sommes soulagé.es que, de cette façon, la libération prochaine de Tobi de la prison hongroise devienne probable. Ilaria aussi peut souffler un peu, car elle a récemment obtenu un aménagement de sa détention préventive, à condition de rester aux arrestations domiciliaires en Hongrie, jusqu’au verdict. Dans le cas de son élection au Parlement européen, pour lequel Ilaria s’est candidatée [elle est tête de liste dans l’une des cinq circonscriptions italiennes, pour la coalition AVS, formée par deux petits partis d’extrême gauche/écologistes… NdAtt.] pour cette raison, il y aurait même la possibilité pour elle de se soustraire au procès en cours. Néanmoins, à Budapest le procès-spectacle de droite continue. Les deux camarades inculpées avaient opté, contrairement à Tobi, pour une procédure avec examen des preuves. On ne peut pas encore prévoir quand le procès finira. Le troisième jour du procès, le tribunal a annoncé son intention de rendre son jugement en septembre ou en octobre, mais il reste à savoir si ce délai sera respecté.

Pendant ce temps, Maja est toujours en détention préventive à Dresde et attend le verdict de la cour d’appel de Berlin. Maja, étant une personne non binaire, s’attend à être livré.e à un système judiciaire étatique hostile. Tout comme Hanna, arrêtée au début du mois de mai, les camarades en clandestinité sont menacé.es d’un procès pour l’affaire des antifas de Budapest, en Hongrie, et de persécutions ultérieures en Allemagne.

Pour cette rauison : nous sommes ensemble. Personne n’est libre jusqu’à ce que tout le monde soit libre ! Free all Antifas!

Ce contenu a été publié dans International, Nique la justice, avec comme mot(s)-clé(s) , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.