Maule (Chili) : Attaque incendiaire contre les entreprises Áridos Bullileo et Asfaltos Maule

Contra Info / mardi 14 décembre 2021

Nous revendiquons le sabotage réalisé dans la nuit du 18 septembre contre les entreprises Áridos [granulats ; NdAtt.] Bullileo et Asfaltos Maule, qui appartiennent à la famille Vega-Ruiz. Cette famille a accumulé sa richesse au prix de la destruction de l’écosystème et de la précarisation de nos vies. Nous déclarons solennellement qu’il n’existe pas de richesse innocente, que quiconque soit en possession de capitaux est passé par un chemin fait d’abus et de prévarications, ce qui en fait une cible. Nous savons que cette famille a à son actif une longue liste d’exactions contre ses travailleurs et contre l’écosystème de la région ; sa participation à la destruction de la rivière Achibueno et de son écosystème est chose connue.


Nous dénonçons sa complicité dans le pillage de l’environnement, dans tous les domaines et dans tous les coins de ce territoire appelé Chili.

Le résultat de cette action a été la destruction totale de :
3 camions toupies
2 camions-trémies
1 tracteur de camion
1 tracteur
1 installation mobile de tri  [celle dans la photo en haut ; NdAtt.]
1 tractopelle

Pour faire court, un montant de 800 millions de pesos [environ 835 000 euros au change d’aujourd’hui ; NdAtt.] de dégâts.

Avant le 18 octobre 2019 [date de début de la grande révolte sociale au Chili ; NdAtt.], les travailleurs des entreprises citées se sont mobilisés pour exiger de meilleurs salaires et un meilleur traitement de la part des propriétaires. Après un mois de lutte, la famille Vega-Ruiz a résolu le conflit en achetant le chef du syndicat, un traître, ce qui a porté à la démobilisation des travailleurs, et ensuite elle a procédé à des licenciements massifs injustifiés. Les pratiques antisyndicales de la part de ces personnes sont constantes et s’insèrent dans la corruption entretenue par l’inspection du travail et les grandes entreprises de la région.

Le développement de l’exploitation environnementale dans cette région ne se limite pas à la production de granulats, que nous avons attaqué, nous pouvons le voir aussi dans l’entreprise COEXCA, dans l’installation de l’entreprise forestière Arauco – responsable de la dévastation des forêts dans le WALLMAPU – et dans la destruction de la zone humide d’Ayuwün par l’entreprise immobilière Alborada. Cela représente un véritable plan structuré pour détruire nos territoires, de la part des entrepreneurs. Les propriétaires du pays, ceux qui ne voient dans notre territoire qu’une opportunité pour accroître leurs richesses. C’était peut-être diffèrent dans la zone centre-nord (à Petorca, par exemple), mais nous ne pouvons pas continuer à contempler passivement la destruction de notre environnement, c’est pour cela que, en tant que groupe, nous voyons dans l’immensité du territoire dominé par l’État chilien une zone sacrifiée ; du nord au sud et de la mer aux Andes, partout où des gens vivent, un processus d’extractivisme brutal est en cours et il donne la priorité aux bénéfices du capital aux dépenses des vies des personnes et de l’écosystème ; nous nous trouvons à un point de non-retour, où notre seul chemin possible, en tant que peuple, est de s’organiser et lutter, passer à l’action, former des groupes de combat et mener des sabotages.

Dans cette logique, le sabotage des entreprises de granulat « Bullileo » et « Asfaltos Maule » répond à une initiative que nous voudrions voire se répandre et se multiplier dans tous les coins où l’État-capital menace la vie. Le fait que cette action ait été reproduite dans le secteur de La Obra, à Linares, où il y a eu un sabotage contre une entreprise agricole extractiviste la veille du début des travaux de récolte, nous remplit d’espoir.

Nous faisons partie de la jeunesse militante qui a vu la façon dont les vieilles structures révolutionnaires n’ont pas été capables de répondre à ce scénario : la politique, obsolète, et sa planification, la recherche d’accords et l’abandon se mélangent à un discours subversif qui n’aboutit à rien ; c’est pourquoi nous parions sur la nécessité de former de VRAIS groupes d’action, qui passent à l’offensive dans le feu de l’autonomie. Notre détermination doit être orientée vers l’aiguisement de la confrontation, en des termes concrets, face à ceux qui croient être les patrons du pays et qui nous entraînent, avec leurs affaires, dans une spirale de misère et de précarité : que le spéculateurs de la démocratie que sachent nous ne reculerons pas : nos principes ne sont pas négociables, nos projets ne tomberont pas dans le piège du moindre mal.

Honneur et gloire pour José Miguel Uribe Antipán, tombé lors de la révolte d’octobre. Une accolade chaleureuse aussi aux frères Avaca Mancilla, prisonniers irréductibles de la guerre des pauvres.
Liberté pour les prisonnier.e.s politiques de la révolte, les prisonnier.e.s subversif.ve.s et la nation mapuche.

LE MAULE S’ORGANISE ET RÉSISTE À L’EXTRACTIVISME !

Groupe autonome révolutionnaire du Maule

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