Brême (Allemagne) – Encore une étincelle : une voiture banalisée de la police incendiée dans le centre-ville

Kontrapolis / mercredi 5 mai 2021

Contre le couvre-feu ! Contre le monde de l’ordre ! Une voiture banalisée de la police incendiée dans le centre-ville !

Nous rejoignons le groupe autonome qui a déclenché un incendie sur l’Osterdeich, la première nuit du couvre-feu.
Le couvre-feu est imposé par un déploiement massif de flics et d’agences de sécurité privée, ce qui nous fait penser de plus en plus à un état policier.
Si t’es encore dans la rue après 22 heures, t’es suspect.e. Jusqu’à 24 heures, tu es soumis à l’arbitraire de la police, sans témoins. Les flics décident si t’as l’air de faire du sport ou de rentrer chez toi. Après 24h, on ne peut plus y échapper.
Le couvre-feu signifie une détention préventive à la maison. Un rêve pour tous les fans du Law and Order, et les partisans de la nouvelle loi sur la police, ici à Brême.

Qui se sent en sécurité et en santé quand dehors il n’y a que des gens en uniforme qui sont à l’affût ?
Qu’arrive-t-il aux personnes qui n’ont pas de maison ? Et si je dois consommer la nuit ? Avec qui faire front ensemble contre la violence policière et le profilage racial ? Qu’en est-il des taux élevés de violence domestique et sexuelle et qui porte la responsabilité de toutes les personnes qui deviennent mentalement malades ou qui empirent à cause de l’isolement ?
Le couvre-feu est une étape logique dans le développement de la sécurité d’un État autoritaire. Qu’est-ce qui laisse penser leur capacité d’intervention rapide et impressionnante ? Face à la pandémie, cet instrument n’aidera personne à long terme.
Cette présence de flics est impressionnante, aucun doute. Et c’est effrayant que très probablement personne ne sera témoin des harcèlements, des intimidations ou des arrestations.
Pourtant, aujourd’hui et même avant le couvre-feu, nous décidons par nous-mêmes quand et où nous voyageons et qui nous fréquentons. Nous sommes capables d’assumer la responsabilité de nous-mêmes et de notre milieu. Depuis quand avons-nous besoin de flics, de la police municipale ou d’un État pour nous dire comment traiter nos ami.e.s, notre famille ou nos collègues de travail ?
Une voiture de police banalisée en feu dans le centre-ville est pour nous le signe que nous sommes vivant.e.s et résistant.e.s. Nous n’acceptons pas les actions du pouvoir et les menaces de la part des flics et de leurs supérieurs, à qui l’on donne de plus en plus d’autorité. Une bagnole en moins que ces flics de merde auront sous leurs culs pour fouiner, dénoncer, menacer, observer…

En même temps, nous combattons le flic dans notre tête et le contrôle social qui veut nous faire croire qu’il suffit d’attendre un peu et de tenir bon jusqu’à ce que tout revienne à la « normale ».
Nous détestons cette normalité !
Voyez cette action directe aussi comme une vengeance. Pour les ami.e.s de Francfort, Hambourg et Berlin, qui ont été gravement blessés par des flics ! Nous sommes à vos côtés !
All Cops Are Targets

Opération Qosay K.*

 

* Note d’Attaque : jeune mort pendant sa garde à vue, dans la ville allemande de Delmenhorst, près de Brême.

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