Act for freedom now ! / samedi 7 novembre 2020
Avec le temps, nous voyons l’autorité d’État s’armer, dans le but de limiter autant que possible les actions des personnes potentiellement dangereuses, qui s’opposent à elle et à ses intérêts. Cela se voit dans l’élaboration des lois anti-terrorisme et dans l’introduction de nouvelles lois répressives, dans la modernisation de ses infrastructures de sécurité, dans le recrutement continu de flics et dans l’introduction de nouvelles forces prêtes à faire respecter la paix et l’ordre dans les rues de la métropole.
Pendant ce temps, elle prépare des coups répressifs et les met en œuvre afin de remettre en question les réflexes et la force des milieux auxquels elle est confrontée aujourd’hui, alors qu’en d’autres occasions elle ne cherche qu’à les éliminer physiquement, éthiquement et politiquement. C’est la leçon qu’on tire de l’attitude provocatrice des flics dans les manifestations, des arrestations ponctuelles et des énormes dossiers qui sont constitués, des descentes dans les espaces hors la loi et de l’expulsion des occupations. De leur côté, les journalistes, en coopération avec leurs patrons, relayent la rhétorique de l’autorité, confirmant ainsi leur rôle de moyen de la propagande d’État au sein du système social.
Tout cela donne l’image d’une scène politique façonnée par les forces de Néa Dimokratía, qui ont maintenant la machine d’État entre leurs mains. Cela semble être leur plan pour renforcer les mécanismes de l’État et du pouvoir économique contre celles/ceux qui réagissent. Cet objectif, le renforcement du monde de l’autorité, va de pair avec tout type de gestion de l’autorité de l’État. Un pouvoir politique ne peut pas, et ne pourrait pas, exister si cet but ne faisait pas partie de son programme.
Par conséquent, indépendamment de l’orientation d’un gouvernement donné, du visage qu’il montre et des postures qu’il prend, qu’ils soient patients ou pressés, ils viseront toujours à atteindre cet objectif.
Le mouvement opposé des idées révolutionnaires libres, qui prend pour cible le fondement sur lequel l’État et les autorités financières sont construits, est par nature ennemi de ces deux. Le monde qu’il met en avant à travers ses idées, celui d’associations libres par lesquels se construisent les relations, mettra fin à toute forme de pouvoir. Ils savent qu’un tel monde ne leur convient pas. Ce qu’ils craignent par-dessus tout, c’est qu’un petit avant-goût d’anarchie et de vie libre signifie la fin du monde de l’autorité et de tout espoir de revenir à ce qui existait auparavant. Du coup, les forces du mouvement révolutionnaire, et bien sûr les anarchistes, sont une menace sérieuse pour l’existant, et cela se voit dans la stratégie que l’État applique à leur encontre.
Les zones libérées de la lutte anarchiste, les squats, ont été visées dès le premier moment que Néa Dimokratía a été au pouvoir, alors qu’aujourd’hui, depuis que la période de préparation de l’État est terminée – avec les annonces du ministère de l’ordre public et du fameux ultimatum aux squats – nous voyons l’application d’un plan répressif auquel toutes les forces révolutionnaires devront faire face. Nous ne devons pas penser que la familiarisation avec ces moyens se fera grâce aux positions que le mouvement anarchiste a adopté depuis des décennies, et pour sa part l’État nous aide à prendre conscience de la vérité universelle du temps présent. Rien n’est donné sans combat.
Il y a tout un monde, là dehors, qui est prêt à défendre les racines de l’autorité institutionnalisée. Prêt à défendre les composantes structurelles qui lui donnent son souffle, prêt à défendre l’imposition de l’esclavage salarié, de la propriété, de l’armée, des nations, de la famille, l’imposition de la ségrégation sociale, du patriarcat, des comportements machistes, de la marginalisation, de toutes les formes d’oppression auxquelles on peut être confronté.e, petites ou grandes. Il existe un monde qui accepte le pouvoir comme un élément naturel de l’humanité, comme quelque chose que personne ne peut nier.
Mais certaines personnes refusent que le pouvoir soit la norme sur laquelle se construisent les relations. Elles/eux tou.te.s, combattant.e.s d’une vie libre et non autoritaire, participent à la guerre en cours entre ces deux mondes ; nous travaillons sur nos contradictions, nous dépassons nos limites, en réalisant à quel point la défense de nos aspirations est cruciale : elle n’a pas de prix.
Aux premières heures du 12 octobre, nous avons mis le feu à deux véhicules d’une entreprise de sécurité, garés rue Makedonias, dans le secteur est de la ville, en renforçant le caractère diversifié de la lutte anarchiste et en répondant à l’appel à la défense de nos infrastructures.
Solidarité avec le squat Terra Incognita, et avec toute autre infrastructure de lutte qui a été ou qui sera confrontée à la répression.
Solidarité avec le compagnon P. Georgiadis, qui a été arrêté le 23 septembre lors d’une opération de l’unité anti-terroriste,
aux compas G.Michailidis, D.Valavani et K.Athanasopoulou, qui ont été arrêté.e.s dans le cadre d’une opération antiterroriste le 29 janvier dernier
et à tous les compas enfermé.e.s dans des prisons.
Cellule incendiaire solidaire