Anarquia.info (traduction assez libre) / lundi 25 novembre 2019
Le vendredi 22 novembre, nous avons tenu une réunion informative au domicile du procureur Evangelos Michailos, à Kalamaria [dans l’agglomération de Thessalonique ; NdAtt.] à l’occasion de la dernière opération anti-terroriste contre les anarchistes Vangelis Stathopoulos et Dimitris Chatzivasileiadis, accusés de participation présumée à l’« Organisation d’autodéfense révolutionnaire ».
La diffusion de la terreur et de la crainte au sein de la communauté des combattant.e.s continue. Cette fois-ci, c’est le tour du spectacle antiterroriste et de la prétendue opération de désarmement de l’ « Organisation d’autodéfense révolutionnaire », qui fait suite à un braquage dans un bureau de paris OPAP à Cholargos [dans la banlieue d’Athène s; NdAtt.], le 21 octobre 2019. Les 8 et 9 novembre, nous avons tou.te.s assisté à l’énième démonstration de répression et de représailles, avec l’enlèvement des dizaines de compas et des perquisitions de maisons pour les nécessités de l’enquête. Les informations diffusées parlent de terrorisme intérieur, d’explosions, de l’assassinat de policiers et de bien d’autres choses encore, afin de mousser les flics de l’antiterrorisme et de justifier les représailles de la police contre les militant.e.s. La volonté étatique d’en finir avec l’anarchie est synonyme de guerre. Et dans la guerre de l’État, tout est permis.
Jusqu’à présent, les informations font état de trois arrestations, d’un mandat d’arrêt toujours et de la découverte d’armes et de quelques communiqués présumés de l’organisation. Il reste toujours à prouver comment ces différentes parties ne se montent dans un seul et même puzzle. Les personnes arrêtées deviennent des membres, les foyers deviennent des centres de conspiration et les relations de solidarité sont criminalisées.
Parmi les personnes visées, il y a deux anarchistes qui ont à leur actif des années de présence dans les projets et les moments de lutte. Les anarchistes Vangelis Stathopoulos et Dimitris Chatzivasiliadis font l’objet de répression depuis des décennies. L’anarchiste Vangelis Stathopoulos a été arrêté le vendredi 8 novembre par les gros bras de l’antiterrorisme. À première vue, la police et les médias ont trouvé le profil parfait du terroriste, en arrêtent une vieille connaissance. Il est actuellement en détention à la prison de Larissa, et la police le charge de la moitié du Code pénal pour des actes qu’ils savent très bien qu’il n’a pas commis. Un exemple typique en est l’admission de fonctionnaires de l’antiterrorisme eux-mêmes qui, tout en affirmant que Vangelis était membre de l’organisation, disent qu’ils n’a pas pu être physiquement présents lors des attentats, car il était emprisonné pour le procès de Lutte révolutionnaire, qui se déroulait au même moment.
Quant à l’anarchiste Dimitris Chatzivasiliadis, c’est une histoire vieille et bien connue. Les autorités avaient récemment déclaré qu’une nouvelle condamnation l’attendait, après son expulsion du squat Gare ; lorsqu’il avait été arrêté, les policiers l’ont emmené dans un bâtiment abandonnée, prétextant qu’il y cachait des armes et de la drogue. Le compagnon, actuellement recherché, est une cible de choix pour la police. C’est pourquoi il est accusé d’être l’un des dirigeants de l’organisation et de bien plus encore. La même recette utilisée contre des dizaines de compas qui ont choisi la lutte illégale pour la liberté et qui sont pointé.e.s du doigt comme des monstres impitoyables prêt.e.s à tout et qui seraient derrière chaque acte de violence armée ; cela pour justifier une éventuelle arrestation sanglante (ou même une exécution, peut-être déjà prévue). La même technique a été appliquée lors des cavales des compas Gregory Tsironis, Mariou et Simos Seisidis, Kostas Sakka, Pola Roupa, Yiannis Michailides, Konstantina Athanasopoulis et maintenant Dimitris Syzidrios. Syzidi que l’antiterroriste accuse de tous les crimes.
En arrière, les délateurs ; en avant compas
En fait, l’antiterrorisme, dans ce cas comme dans tous les autres, n’a qu’un seul élément : l’action constante de combattant.e.s qui défient la répression et continuent par tous les moyens à s’opposer à l’exploitation et à l’oppression. Et c’est suffisant pour enterrer derrière des murs en béton pendant des décennies des personnes libres. Pour dénigrer leur personnalité et leurs valeurs dans les médias.
Mais nous savons que nous avons raison. C’est pour ça qu’on ne se plie pas, peu importe à quel point ils nous frappent. C’est pourquoi, chaque fois nous passons par les portes des théâtres de la justice, nous gardons la tête haute. C’est pourquoi nous ne collaborons pas avec les bourreaux de ce monde, mais nous leur tenons fermement tête. C’est pourquoi notre haine et notre colère pour l’injustice brûlent dans nos yeux. C’est cela qui les effraie, c’est à cause de cela qu’ils nous combattent, mais ils ne feront pas verser des larmes à des yeux qui ont l’habitude de regarder des incendies.
Liberté pour le compagnon emprisonné Vangelis Stathopoulos.
Solidarité avec l’anarchiste recherché Dimitris Chatzivasiliadis.
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