Chili : Quelques brefs récits de la révolte

Noticias de la guerra social (première et deuxième partie) / dimanche 10 novembre 2019
(Récits rédigés et diffusés sur les réseaux sociaux)

Santiago du Chili
18 octobre 2019

La ville est en flammes, à cause de l’augmentation du ticket des transports en commun ! Le paradis du capitalisme en Amérique du Sud brûle ! Des heures d’affrontements entre la police et les manifestant.e.s, des centaines de locaux saccagés, 20 stations de métro et 16 bus en feu, le bâtiment de la compagnie électrique Enel (qui, elle aussi, a augmenté ses tarifs) en feu. Un jour historique et magnifique de révolte sans chefs, sans partis politiques ni dirigeants. Le président chilien décrète l’état d’urgence et envoie les militaires dans les rues.
Et toi, de quel côté du tourniquet es-tu ?

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19 octobre 2019
2ème jour de révolte sociale

Malgré la présence des militaires dans les rues, des milliers de manifestant.e.s font face aux chars de combat et aux uniformes. La ville est toujours paralysée ; depuis les hauteurs on peut voir de nombreux foyers d’incendies et d’explosions. Les écoles et les universités suspendent leurs cours pour la semaine suivante.
Malgré l’état d’urgence, il y a des centaines de pillages ; 78 stations de métro, des trains, des péages et un nombre indéterminé de bus sont incendiés.
Dans les rues, on peut voir le sourire sur les visages de tou.te.s celles/ceux qui protestent, dansent au rythme des barricades et profitent du chaos, sont solidaires entre eux/elles et s’organisent sans chefs ni dirigeants. De nombreuses personnes ont attendu ce moment toute leur vie et elles ne le gâchent pas.
Les protestations s’étendent à d’autres villes du Chili, la rage accumulée a explosé avec une violence incontrôlable.
Le couvre-feu est décrété de 22 h à 7 h.
Et toi, de quel côté du tourniquet es-tu ?
FRAUDER LE CAPITALISME !
C’EST NOTRE JOUR ! SI CE N’EST PAS NOUS, QUI ? SI CE N’EST PAS MAINTENANT, QUAND ? LES RUES SONT AUX REBELLES !

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20 octobre 2019
3ème jour de révolte sociale

Pendant la nuit de couvre-feu, les manifestant.e.s ont défié cette décision du pouvoir et ont continué à protester dans les rues. Militaires, policiers et tueurs à gages dans des voitures privées tirent pour tuer. La presse du capital a caché des informations à propos des personnes blessées et assassinées par les militaires, des utilisateur.trice.s dénoncent le fait que les réseaux sociaux seraient en train d’effacer leurs vidéos où l’on montre la violence des institutions.
Pendant la journée, les affrontements se sont poursuivis : des heures durant, de jeunes cagoulé.e.s ont jeté des pierres sur des véhicules blindés, pendant que des grands-parents de 90 ans tapaient sur leurs casseroles. Des milliers d’insurgé.e.s se sont emparé.e.s de plusieurs points du centre de la capitale ; toutes les villes du pays participent à ce mouvement de mécontentement social. A ce jour, il y a déjà eu 1500 arrestations.
Les chaînes de supermarchés (principalement la chaîne Wallmart) ferment, à cause des nombreux pillages et des incendies.
Le Parlement abandonne l’augmentation du tarif du métro, mais plus personne ne s’en soucie. La stratégie du gouvernement est de semer la confusion, avec l’intention de diviser les « gentil.le.s » manifestants des « mauvais.e.s ». Des rumeurs courent sur une pénuries de nourriture, de carburant et même d’eau.
On auto-organise des groupes d’infirmières, d’avocat.e.s, ainsi que des pots communs pour répondre à certaines des nécessités de base.
Le couvre-feu est avancé à 19 heures. Cependant, dans les rues les barricades continuent de brûler. Certaines organisations ont appelé à une grève générale pour le lendemain, lundi 21 octobre.
Et toi ? De quel côté du tourniquet est-tu ? Du côté des exploiteurs ou des exploité.e.s ?

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21 octobre 2019
4ème jour de révolte sociale

La poudrière de l’« oasis sud-américaine » [le 8 octobre 2019, le président Sebastián Piñera avait déclaré que « le Chili est une oasis de stabilité dans une Amérique latine en proie à des violentes convulsions » ; NdAtt.] continue à brûler ! […]
Le pouvoir voulait faire croire que le début de la semaine de travail serait un jour normal, mais ça n’a pas été le cas. De nombreuses manifestations dans tout le Chili ont bloqué les plus importantes rues du pays.
« Ils ont volé notre eau, ils ont volé nos forêts, ils ont volé notre santé, ils ont volé nos retraites, ils nous ont tout volé, mais pas notre dignité », ont commenté des groupes de femmes en bas de chez elles, en tapant sur des casseroles, en riant et en partageant la nourriture.
Il y a la fatigue physique et, pourquoi le cacher, aussi la peur. Les chiffres parlent de 12 femmes violées, 42 personnes assassinées et 121 disparues à cause de la police et des tueurs à gages, qui agissent principalement pendant le couvre-feu. Pendant la journée, la police tire à la chevrotine et il est impossible de quantifier les blessé.e.s. Beaucoup d’irréductibles ont perdu des yeux à cause des coups donnés par le bras armé du Capital.
Des groupes d’insurgé.e.s protestent et tentent d’entrer dans les studios de la télévision, accusée de créer une situation de paranoïa et de cacher la réalité. Aux studios de la chaîne Mega, les manifestant.e.s ont viré une partie de la clôture, tout en se faisant gazer par la police. L’émission d’information de la télévision nationale « Special Report » accuse les anarchistes et les nihilistes d’avoir allumé la mèche de la révolte sociale.
L’appel à s’emparer des quartiers des riches et y porter la rage devient viral.
Aux groupes auto-organisés de pots communs, de soins et d’avocat.e.s s’ajoutent des groupes de soins pour les animaux non-humains, des groupes de réparation de vélos et d’hébergement.
Dans tout le monde, il y a une cinquantaine de belles manifestations de solidarité, devant les ambassades et consulats chiliens, comme à Buenos Aires, Mendoza et Lima, où elles se terminent par des incidents et des arrestations.
La rue demande la tête du roi !
Il n’y a pas de retour en arrière !

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22 octobre 2019
5ème jour de révolte sociale

LE PEUPLE EXIGE LA TÊTE DU ROI ET LE RENVERSEMENT DE SON SYSTÈME !
On pensait que la « révolte des 30 pesos » [le montant de l’augmentation du ticket du métro de Santiago ; NdAtt.] allait diminuer en intensité, rien n’est plus loin de la vérité. Pour la cinquième journée consécutive, des manifestant.e.s occupent le centre de la capitale, en s’affrontant aux uniformes et à leurs blindés.
Pierres, bombes incendiaires, bombes de peinture, chlore et acide sont lancées sur les keufs, qui répondent par des coups de feu. Des groupes d’ultras de foot se joignent au combat. Commencent timidement à apparaître boucliers, casques et lunettes pour la protection des insurgé.e.s.
Des groupes d’affinité appellent à l’autodéfense des quartiers populaires ; il y a des récits d’enlèvements, chez eux/elles, de leaders sociaux et du mouvement lycéen.
Dans la commune de San Bernardo, des inconnu.e.s tirent sur un poste de police.
La télévision n’arrive pas à filtrer et transmet en direct la façon dont les militaires tirent sur des « dangereux.ses » manifestant.e.s armé.e.s de pots et de cuillères. Des vidéos circulent à propos d’exactions intentionnelles commises par des agents des forces de l’ordre.
Dans son discours à la télévision publique, le président du Chili annonce plusieurs mesures, mais personne n’est satisfait.e. Personne ne veut de miettes, ce qui se passe est quelque chose d’autre.
Les centrales syndicales appellent à la grève générale les mercredi 23 et jeudi 24, à partir du matin, et à un défilé dans le centre-ville à 11 heures.
Il y a un climat d’incertitude, il n’y a pas de revendication concrète ni d’interlocuteur.trice.s valables. Parmi les anarchistes, il y a de l’autocritique : peut-être qu’avec plus d’unité, de coordination, d’organisation et de propagande, cela aurait pu prendre une autre tournure.
Nous n’avons aucune certitude sur la façon dont la révolte finira, mais le sourire sur notre visage ne pourra jamais être effacé. Nous sommes en train de vivre l’un des plus beaux moments de la guerre sociale dans le territoire dominé par l’État chilien.
Continuons à propager la révolte sociale !
On se voit dans la rue !

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23 octobre 2019
6ème jour de révolte sociale

Piñera à la guillotine !
Selon les informations officiels, 300.000 personnes ont manifesté sur la Plaza Italia, le centre névralgique des affrontements dans la capitale. Le fait d’être en masse entraîne avec soi des attitudes qui donnent la nausée à beaucoup d’entre nous.
Ils essayent d’éteindre la révolte en faisant recours à des appels citoyens et au patriotisme, la télévision se réjouit de montrer des images de manifestant.e.s pacifiques qui embrassant des policiers, jouent au ballon avec les soldats, ou bien dansent dans des raves, sans se soucier de la gravité de la situation actuelle… Ils/elles dansent sur nos morts !
Le matin, les « enfants bien comme il le faut », ceux/celles très blond.e.s, plein.e.s de privilèges et pro-vie, sortent pour nettoyer et balayer les décombres dans les rues. Les rebelles coupent les rues avec des câbles de fer, et faute de matériel pour allumer les barricades et à jeter sur les agents de la répression, les insurgé.e.s prennent des burins pour casser l’asphalte.
Dans la ville de Coyhaique, on attaque un poste de police avec des engins incendiaires.
Il y a des dénonciations de tortures horribles à l’intérieur de commissariats de police et d’une station de métro.
Le sous-secrétaire à l’Intérieur appelle les réservistes de l’armée et, du Wallmapu [le territoire des Mapuches, dans le sud du Chili ; NdAtt.], arrivent des blindés, ainsi que les policiers du « commando jungle », formée pour la guerre en Colombie.
Dans le cyberespace, on pirate des sites étatiques avec des slogans en faveur de la rébellion.
Le gouvernement annule l’augmentation de 9,2% des factures d’électricité et les partis de gauche tentent de diriger la révolte, pour leurs intérêts électoraux égoïstes.
Le couvre-feu continue, maintenant de 22 heures à 4 heures du matin.
Les sommets de l’APEC [Asia Pacific Economic Cooperation – Coopération économique pour l’Asie-Pacifique une organisation économique internationale à la con; NdAtt.] et de la COP25, qui devraient se tenir au Chili, sont en danger.
Un appel tourne pour une manifestation d’ampleur historique, pour le vendredi 25 octobre à 17h.
Les anarchistes du monde entier appellent à une semaine de solidarité internationale avec la révolte, du 24 octobre au 1er novembre.
Une semaine de conflit est presque terminée….
Nous ne voulons pas la paix, MAIS LA VICTOIRE !

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24 octobre 2019
7ème jour de la Révolte Sociale

SEPT JOURS EN FLAMMES !
La force de la Révolte est impressionnante ; une semaine de rêve se termine. Il y a l’épuisement, beaucoup de nous dorment très peu, à cause du mélange d’inquiétude et d’anxiété. Mais il n’y a aucun doute que nous avons encore beaucoup de force pour continuer à lutter.
Une autre journée de protestations, lors de laquelle la tendance a été à la massification ; continuent les foyer d’affrontements entre les rebelles d’un côté et police et armée de l’autre. Les anarchistes et les antifascistes sont en état d’alerte à cause des déclarations des membres des groupes d’extrême droite, qui appellent à soutenir les mobilisations.
Dans la commune de Peñalolen, il y a des affrontements devant un commissariat dans lequel, selon les voisin.e.s, la police a crucifié des détenu.e.s aux antennes du toit de l’enceinte. Dans le centre de la ville [de Santiago ; NdAtt.], des personnes cagoulées attaquent la station de métro Baquedano, endroit qu’on dit être un triste centre de torture.
Les chauffeurs de la compagnie de transport public « SuBus », dont dépendent les lignes 200 et 300, arrêtent leur travail, en solidarité avec un collègue abattu dans des circonstances peu claires.
Suivent les chauffeur.euse.s de camions, des chauffeurs de taxi, des collectifs et des propriétaires de voitures. Exigeant que le prix des des autoroutes soit réduit, ils/elles appellent à faire des opérations escargot.
L’ami de Bolsonaro et candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle, Kast, tente de profiter politiquement d’un mouvement appelé « gilets jaunes » : un groupe de citoyen.ne.s qui, plein.e.s de paranoïa, organisent la défense de leurs maisons et patrouillent leurs quartiers, se protégeant des ennemis imaginaires et des pillages (à ce jour, aucune maison n’a été pillée). La vérité est qu’il s’agit de personnes fonctionnelles au système, qui protègent « leurs » supermarchés et critiquent l’usage de la violence. Le fasciste Kast appelle aussi à une marche, dimanche.
Les partis politiques et les parlementaires soutiennent le président chilien, face au peuple qui veut sa tête, et détournent la colère vers le ministre de l’Intérieur, le psychopathe Andrés Chadwick Piñera (cousin du président), en le blâmant pour les meurtres et en exigeant sa démission.
Au Congrès, ils approuvent l’idée de légiférer pour réduire le temps de travail hebdomadaire à 40 heures. Il y a une semaine, le gouvernement, la droite et les hommes d’affaires se sont vivement opposés à cette idée.
Dans les quartiers, les voisin.e.s se reconnaissent à nouveau, elles/ils ont le temps de jouer avec les enfants et de partager entre elles/eux. On organise des conseils et des assemblées ouvertes, pour discuter de l’avenir de la rébellion, parler de ses désirs et s’organiser de façon autonome.
Les gestes de solidarité, comme un barrage d’une route, quelque part au Mexique, provoquent les sourires et l’amour des rebelles.
On appelle à la plus grande manifestation de l’histoire, vendredi 25 à 17 heures, sur la Plaza Italia.
NOUS SOMMES TOUJOURS IRRÉDUCTIBLES !
LES RUES SONT À NOUS !

L’erreur était de penser que ce que l’on avait était la paix, tandis qu’en réalité c’était un terrible silence

DEUXIÈME PARTIE

28 octobre 2019
11ème jour de la Révolte Sociale

FEU À LA NORMALITÉ ! Ils ont essayé de nous « normaliser », mais nous sommes revenu.e.s plus fort.e.s !
Ils pensaient qu’en levant le couvre-feu, tout le monde serait allé dans des discothèques et des fêtes, qu’ils allaient endormir les jeunes avec l’alcool, la drogue […]… Ça n’a pas marché.
Une fois de plus, « les enfants bien comme il le faut », les blond.e.s et les pro-vie, sortent à l’aube pour nettoyer la ville, ils sont rejoints par des groupes catholiques et chrétiens, en t-shirts blancs. Ça n’a pas très bien marché.
De nombreuses routes du pays ont été bloquées, s’en sont suivies des evacuations, et les manifestant.e.s continuent de se rassembler en de façon autonome, sans partis ni dirigeants.
Le nombre des viols, des abus sexuels, des détenu.e.s, des personnes torturées, disparues et assassinées augmente de jour en jour. Il n’y a aucune certitude par rapport à leur nombre exact.
Dans la rue, la propagande anarchiste commence à se multiplier, au-delà des milliers de tags et de slogans criés. Les villes de Valparaiso et Concepción enregistrent des niveaux élevés de conflit et de combativité.
Dans la capitale, des inconnu.e.s attaquent avec le feu (pour la troisième fois) les studios de la chaîne de télévision « Mega », l’une des nombreuses qui continuent à servir de porte-parole de l’élite.
Dans la commune de Lo Barnechea, on prend une statue en l’honneur de la police, on la décapite et on en montre la tête comme un trophée, parmi les cris de joie.
La manifestation en direction du palais du gouvernement va jusqu’à ses environs, mais personne ne peut l’atteindre. « La Moneda » [le palais présidentiel ; NdAtt.] est strictement entourée par la police militarisée et ses véhicules blindés.
Les expropriations collectives, les incendies de multinationales et de grandes entreprises se poursuivent.
Les groupes de gauche tentent d’orienter la révolte vers la demande d’une assemblée constituante, en essayant dans de nombreux cas d’instrumentaliser les conseils et les assemblées de quartier.
Le gouvernement appelle à l’isolement des rebelles, en faisant appel à la citoyenneté pacifiste. Une grande partie du cabinet présidentiel est tombé, dont le détesté ministre de l’Intérieur Andrés Chadwick. La nouvelle ministre, à la télévision, menace ouvertement les « 6500-7000 violentes » de persécutions et d’emprisonnements.
Le mardi 29 octobre, on essayera à nouveau d’atteindre le palais du gouvernement.
Que le feu anticapitaliste et anti-étatique ne s’éteigne pas ! Le capitalisme c’est la mort, la Révolte c’est la vie !

près de La Moneda, 28 novembre 2019

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30 octobre 2019
13ème jour de la Révolte Sociale

LES COUPS DE FEU NE TUENT PAS LA RAGE!
Les manifestations deviennent moins massives et la police a changé de tactique ; au moment du début de la manif, les keufs ont chargé la foule avec beaucoup de force, tirant sans discernement. Après qu’ils ont réussi à repousser les rebelles, on n’a pas eu le temps de se regrouper et la majorité a choisi de rester à quelques pâtés de maisons de « Ground Zero » [Plaza Italia, centre symbolique de la révolte et point de départ de la plupart des manifestations à Santiago ; NdAtt.]. La police militarisée et ses véhicules blindés se sont emparés de l’emblématique Plaza Italia.
Les anarchistes lancent à nouveau l’appel à l’auto-soin, pour se protéger en portant des casques, des lunettes de protection, des boucliers et en « tapissant » ses membres. Selon des chiffres non officielles, il y aurait un millier de blessé.e.s par les coups de chevrotine, des blessures qui rendent très difficile le retour en première ligne. L’appel est aussi à la multiplication des actions de propagande anarchiste, avec affiches, pamphlets, drapeaux, slogans et chansons.
Des personnes cagoulées s’introduisent par effraction dans la bibliothèque du Parc de Bustamante, pour briser les écrans d’ordinateurs et sortir les meubles pour en faire des barricades. Mais les livres sont laissés à leur place, intacts.
Dans différentes villes, des statues des colonisateurs espagnols et d’autres personalités détestées par la population ont été abattues. Il reste de belles cartes postales de l’histoire vindicative des peuples originaires.
Dans le nord du pays, deux camions sont bloqués et obligés de décharger leur cargaison sur la route, ce qui entraîne une barricade faite de tonnes de sel. Completement surréaliste. A Quilpue, là où, il y a quelques mois , le maire avait proposé le couvre-feu pour les mineur.e.s, on a mis le feu à la mairie.
Le Président du Chili annonce l’annulation du Sommet des dirigeants des pays de l’APEC et de la COP25. Un grand triomphe pour celles/ceux qui se sont organisé.e.s pour protester contre la présence de Trump, Poutine et leurs amis. Un coup porté à l’ego du président chilien, qui cherchait depuis longtemps à devenir une référence internationale. Même le TPP11 [Acuerdo Transpacífico de Cooperación Económica, Accord de partenariat transpacifique – traité multilatérale de libre échange ; NdAtt.] est dans le collimateur des insurgé.e.s.
Chose sans précédents, le symbole de la consommation à Santiago, le Costanera Center [complexe de bureaux de standing, qui comprend le gratte-ciel le plus haut du Chili, et grand centre commercial de luxe ; NdAtt.], ferme pendant le week-end, par crainte d’expropriations collectives.
Au parlement, les politiciens se querellent à propos d’une inculpation pour action anti-constitutionnelle contre Piñera et Chadwick ; les partisans du gouvernement de droite et les journalistes de la télévision disent que « ce n’est pas le bon moment ». Ils cherchant comme toujours l’impunité totale pour les autorités.
Dans les tribunaux, le premier procès pour la destruction des tourniquets de la station de métro de San Joaquin fait l’objet d’une vaste couverture médiatique. L’inculpé a été placé en détention provisoire à la Prison de haute sécurité, pour dégradations aggravées et en vertu de la loi sur la sécurité intérieure de l’État. Certaines informations font état d’environ un millier d’arrestations pendant ces deux derniers jours de conflit.
L’avenir de la Révolte est incertain, c’est à nous de continuer avec audace et de manière autonome, pour que ce rêve continue.
Jeunesse combative, insurrection permanente !
La Révolte Sociale est toujours vivante !

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31 octobre 2019
14ème jour de la révolte sociale

DEUX SEMAINES DE FEU !
Dès les premières heures du matin, les manifestant.e.s investissent Plaza Italia, et comme le temps passe, l’endroit se remplit. C’est un mélange bizarre de personnes déguisées, d’autres cagoulé.e.s, de manifestant.e.s et de vendeur.euses.s de toutes sortes avec leurs stands. Certain.e.s marchent jusqu’à La Moneda et sont dispersé.e.s à l’aide de blindés munis de canons à eau. De violents affrontements entre manifestants cagoulé.e.s et les keufs se poursuivent pendant plusieurs heures.
Grâce au soutien mutuel et à l’auto-organisation, les manifestant.e.s forment une pyramide humaine et éteignent collectivement l’incendie qu’une grenade lacrymogène a provoqué sur un palmier chilien sur le terre-plein de l’avenue Alameda. Un.e autre manifestant abat un drone de police à Paseo Bulnes, attaquant un point clé de la répression : la surveillance.
A Iquique, on incendie un péage routier. A Chiloe, on attaque le bureau du gouverneur et la maison du maire d’Angol. A Valparaiso, une personne cagoulée est montée sur le toit d’un blindé, pendant qu’il était en mouvement, et elle a désactivé le canon à eau.
Des inconnu.e.s incendient l’arène de Copiapó, un lieu de maltraitance animale utilisé pour les rodéos.
Il y a quelques jours, était attendue l’arrivée d’observateurs internationaux des droits de l’homme de l’ONU, d’Amnesty International, etc. Des nombreuses personnes espéraient naïvement qu’avec leur arrivée la brutalité policière cesserait, mais la police les a ramenées à la dure réalité, avec un coup de chevrotine contre un observateur de l’INDH (Institut National des Droits de l’Homme). Et la réalité, ce sont les tirs indiscriminés contre des enfants, des grands-parents, des manifestants pacifiques ainsi que des personnes cagoulées. Ce sont des personnes battues à mort, violées, abusées sexuellement, torturées, faites disparaître et assassinées par des agents de l’État.
Le ministère de l’Éducation annonce l’annulation du test SIMCE [les preuves de fin d’année, pour l’ensemble des écoles ; NdAtt.] par crainte d’un appel au boycott de la part des élèves, des mandataires et l’Ordre des enseignants.
Les bureaux diplomatiques du Chili sont attaqués à Bruxelles et en Italie.
Le structures d’organisation horizontale et autonome de quartier continuent de se multiplier.
Honneur à tou.te.s nos mort.e.s et disparu.e.s dans la Révolte ! Nous ne sommes pas tou.te.s là, ils manquent les prisonnier.e.s !
MORT À L’ASSEMBLÉE CONSTITUANTE [une des demandes de la gauche; NdAtt.] ET VIVE L’ANARCHIE !

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1er novembre 2019
15ème jour de la Révolte Sociale

CONTINUONS AVEC UN ELAN INÉBRANLABLE ! Sans chefs, ni partis, ni patriotes fascistes !
Dans la matinée, la marche des « Femmes en deuil » est arrivée au palais du gouvernement, dans une protestation silencieuse et saisissante. Vêtues de noir et portant des pansements sur les yeux, elles dénoncent la brutalité de l’État, du capitalisme et du patriarcat.
Dans l’après-midi, des masses de gens sont retournées dans le centre de la capitale, des milliers de personnes ont rempli « Ground Zero ». Des manifestant.e.s cagoulé.e.s attaquent l’ambassade d’Argentine et une église catholique à quelques mètres de la Plaza Italia. Selon « Cambio 21 » [un hebdomadaire chilien ; NdAtt.], sept églises évangéliques ont été incendiées au cours de ces deux dernières semaines.
Au milieu des affrontements, des anarchistes, depuis un poste mobile, distribuent de la nourriture aux manifestant.e.s cagoulé.e.s. Les manifestant.e.s utilisent des pointeurs laser comme arme pour aveugler les flics et leur blindés. Au même temps, d’autres font tomber la statue d’un militaire, sentinelle dans le monument au général Baquedano.
Des membres du Mouvement social patriotique (MSP), fasciste, sont découverts au sein de la manifestations et pris à partie, la plupart s’enfuient, tandis que d’autres sont mis à terre et frappés par des antifascistes et des anarchistes, qui leur arrachent un drapeau.
L’eau de la plupart des piscines est teinte en rouge, en allusion au sang versé par la répression dl’État.
A Arica, le buste de Christophe Colomb est brisé et à Cañete on brûle le siège du parti d’extrême droite UDI. De Limache arrive un groupe qui a marché 98km pour livrer une pétition à La Moneda ; elles/ils ont été reçu.e.s violemment, par un canon à eau.
Les tarifs des péages autoroutiers (TAG) sont gelés et le réajustement annuel de 3,5% est annulé, échangé contre une augmentation annuelle équivalente à l’Index des prix à la consommation. Cela ne satisfait pas les organisations contre le TAG, qui appellent au boycott le mercredi 6 novembre. Les partis politiques commencent à promettre l’annulation des dettes d’études (CAE) des étudiant.e.s universitaires, des millions de pesos .
La stratégie de communication du gouvernement est de retirer le président des écrans de télévision et d’y mettre le nouveau ministre de l’Intérieur, Blumel, présenté comme un négociateur actif, qui encourage les conseils des citoyens. Ils veulent éteindre la révolte sociale à la manière française. Aujourd’hui, le pouvoir cherche pathétiquement le dialogue, après des décennies passées sans écouter les demandes de la population.
A Athènes, un groupe de solidaires a ouvert des tourniquets du métro, comme soutien à la Révolte. A New York, une douzaine d’individus ont fraudé le métro de manière coordonnée, après une manifestation contre le racisme et la répression policière. Ils/elles ont fait des tags et collé des autocollants en référence à la Révolte ici.
Ce week-end il y a de nombreuses activités autogérées et autonomes pour l’autofinancement des compas blessé.e.s et des prisonnier.e.s.
Il y a un appel pour une grève totale et une manifestation, lundi 4 novembre à 17h, sur Plaza Italia.
Continuons à ANARCHISER LA REVOLTE SOCIALE ! Rien n’est terminé…

Arica, la statue de Christophe Colomb

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4 novembre 2019
18ème jour de la Révolte Sociale

LA VENGEANCE SERA TERRIBLE !
Certain.e.s d’entre nous craignaient que le début de la semaine ne diminue la force de la révolte, mais notre crainte était sans fondement. Le « Super Lundi » a commencé par des barricades et des barrages routiers à plusieurs endroit, ainsi que des fraudes massives, principalement à la station de métro Vicente Valdés.
Au crépuscule, la Plaza Italia était pleine, avec de multiples points de confrontations avec les keufs. Deux motards de la police ont été frappés par une foule et leurs véhicules détruits. Dans le « Ground zéro », un.e cagoulé.e à la touche magique a lancé une bombe incendiaire qui a explosé en plein visage de deux policiers des forces spéciales ; une ovation hallucinante a été immédiatement entendue. La vidéo impressionnante ferait le tour du monde ; le gouvernement tente de faire passer pour des victimes le bras armé du Capital.
Des milliers de tracts avec de propagande anarchiste volant dans les airs pendant les affrontements.
Des membres de l’organisation de la jeunesse du Parti communiste sont chahautés par des personnes cagoulées, qui lancent des bombes de peinture sur leur local.
Les manifestants entrent dans le bâtiment centrale de l’Université catholique et en sortent des meubles, pour les utiliser comme barricades. Sur le campus San Joaquín de la même université, des manifestant.e.s cagoulé.e.s affrontent la police.
Le soir, il y a une douzaine de veillées pour nos compas assassiné.e.s, torturé.e.s et disparu.e.s au cours de la Révolte.
La Mairie de Santiago clôture l’année scolaire de deux lycées emblématiques, l’ « Instituto Nacional » et l’ « Internado Nacional Barros Arana ». Il est évident qu’ils craignent la continuation de la résistance offensive que les lycéen.ne.s ont menée tout au long de l’année. Dans d’autres écoles secondaires, il y a des fugues massives, et des nombreux.euses élèves décident d’occuper leurs leurs lieux d’études, dans tout le pays.
Un colis suspect est retrouvé, entraînant l’évacuation de la station de métro Usach.
Une manifestation nocturne d’une cinquantaine de manifestant.e.s près du Costanera Center provoque la panique des puissants, avec un déploiement policier impressionnant pour garder le palais de la consommation capitaliste. Il y a des appels à protester au même endroit le mercredi 6 et le jeudi 7, à 17h.
Des chauffeurs de taxi font une opération escargot, exigeant la démission du ministre des Transports.
Dans d’autres régions, des personnes cagoulées attaquent le centre commercial Marina Arauco à Viña del Mar, incendiant l’arène à Rio Bueno et brûlent le péage autoroutier de San Pedro à Quillota. Le nord du pays est également en flammes et à Antofagasta on met le feu à un temple maçonnique, tandis qu’à Arica on décapite plusieurs statues de militaires.
Anonimous a piraté la page de l’INDH [l’Institut National des Droits de l’Homme ; NdAtt.], qui a caché la vérité et amoindri la gravité des atrocités des institutions répressives de l’État.
Le groupe de solidarité grec « Rouvikonas » manifeste devant la maison de l’ambassadeur du Chili à Athènes.
Continuons à encourager l’organisation horizontale, autonome et autogérée de la Révolte sociale ! Multiplions les groupes d’affinité dans la résistance ! Continuons à être dans la rue….
Au guerrier de l’ALF Barry Horne [mort des suites d’une grève de la faim en taule, le 5 novembre 2001 ; NdAtt.]… cela est aussi pour toi.

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6 novembre
20e jour de la Révolte Sociale

NOUS VOULONS FESTOYER SUR LES RUINES DU CAPITALISME !
La stratégie de la décentralisation et d’amener le conflit dans les quartiers riches a mieux fonctionné que prévu : des milliers de personnes ont répondu à l’appel à manifester devant le Costanera Center. Après l’intervention répressive, elles se sont dispersées en plusieurs groupes, générant des nombreux foyers de conflit. Les banques, les pharmacies, les chaînes de restauration rapide […] sont expropriées collectivement et détruites par des manifestant.e.s cagoulé.e.s.
Tout l’axe de Providencia, de Manquehue à Plaza Italia, a été bloqué. L’appel est à se réunir de nouveau, le jeudi 7 et le vendredi 8, dans le quartier symbole de la consommation capitaliste.
Quelques inconnu.e.s ont vécu des moments mémorables, en attaquant le siège du parti d’extrême droite UDI, en brisant la clôture pour entrer y foutre le bordel et en sortir des meubles pour construire une barricade. Parmi les tags et comme un sceau infaillible de la Révolte, il y avait le A cerclé. L’ensemble de l’échiquier politique s’est pressé de condamner l’action, la qualifiant d’attaque contre la démocratie.
A quelques rues de là, un autre groupe a détruit le monument de l’idéologue de la dictature civile-militaire Jaime Guzmán.
Une chaîne humaine solidaire et auto-organisée a construit une impressionnante barricade avec des pavés, elles/ils se sont passé de main en main les pierres avec lesquelles ont édifié une œuvre remarquable d’ingénierie rebelle. Il était impossible pour les véhicules blindés d’éviter l’imposante barricade.
Aujourd’hui à Providencia et dans la ville de Puerto Montt s’est répandue la belle habitude que des personnes cagoulées montent sur les blindés avec canons à eau et sabotent le canon, en le rendant inutilisable.
Sur les places de Puente Alto et Renca, les étudiant.e.s s’affrontent pendant des heures avec les policiers ; dans cette dernière commune elles/ils attaquent un commissariat avec des pierres et des cocktails Molotov. Cinq Carabineros sont blessés.
Des milliers de personnes continuent de se rassembler sur la Plaza Italia et il y a des fréquents affrontements avec la police.
La veille du jour où la police est entrée dans un lycée après que l’assemblée a décidé de l’occuper, un major de Carabineros avait tiré à bout portant, à la chevrotine, sur deux élèves, dans l’établissement scolaire. Les mineurs ont été blessés aux membres.
Pendant toute la journée, le mouvement « No+TAG » a bloqué des autoroutes urbaines. Ils/elles demandent une « amnistie » des amendes faites par les entreprises concessionnaires des autoroutes.
Face aux menaces de sabotage de la part des ultras, la finale de la Copa Libertadores à Santiago est annulée, le championnat national est toujours suspendu et le syndicat des footballeurs refuse de jouer sur les cadavres de la Révolte.
La nuit, dans les quartiers de Villa Francia et La Victoria, des personnes cagoulées attaquent la police avec des bombes incendiaires.
Après vingt jours, la Révolte Sociale est toujours vivante et l’une des raisons en est qu’elle n’a ni dirigeants ni leaders. Ne nous laissons pas manipuler par les partis politiques et leurs pétitions, continuons à anarchiser tous les espaces possibles.
Aujourd’hui c’est le vingtième jour de la joyeuse résistance collective, mais nous avons mené toute une vie sans aucun respect pour l’autorité.
Liberté pour les prisonnier.e.s de la Révolte !
ON SE VOIT SUR LES BARRICADES !

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8 novembre
22ème journée de la Révolte Sociale

PAS D’AGRESSION SANS RÉPONSE !
Tout le monde s’attendait à des « annonces de réformes sociales », de la part du gouvernement, sur une télé nationale, mais rien de cela. De la bouche du Président de la nation sont sorties des menaces de durcissement et de promulgation de lois anti-casseur.euse.s. La réaction de la « première ligne » a été retentissante, ça a été l’un des jours les plus violents depuis le début de la révolte.
Les émeutier.e.s se sont heurté.e.s avec détermination et courage aux keufs, Plaza Italia, en utilisant beaucoup de feux d’artifice et de cocktails Molotov.
On a vécu une scène inoubliable lorsqu’un groupe d’anarchistes a partagé une caisse contenant un grand nombre de frondes avec d’autres manifestant.e.s, qui, étonné.e.s, n’arrivaient pas à croire qu’elles étaient « gratuites ». Une action de fraternité dans la guerre et une propagande digne d’être imitée.
Au milieu des émeutes, des inconnu.e.s ont fait irruption dans une église catholique et en ont sorti ce qu’il y avait, tout est allé pour les barricades. « Sans dieu ni maître ! » était l’une des phrases que l’on pouvait voir taguée à l’intérieur du temple.
A quelques mètres de là, on a attaqué à nouveau l’ambassade d’Argentine, avec pierres et bombes incendiaires. Et en traversant la rue une fumée impressionnante sortait de l’Université Pedro de Valdivia : le bâtiment était en ruines.
Un hélicoptère de Carabineros qui survolait le « Ground zero » a dû se retirer lorsqu’il a été ébloui par des pointeurs laser.
A Puente Alto, au sud de la capitale, il y a eu une expropriation collective massive dans un centre commercial, ainsi qu’une attaque contre un poste de police. A San Bernardo, une banque a été incendiée et les bureaux de l’état civil de La Florida et Providencia ont été détruits.
Dans la ville de Concepción, le bureau parlementaire du sénateur et président du parti d’extrême droite UDI, Jacqueline van Rysselberghe, est en feu. À Viña del Mar, un monument à l’idéologue de la dictature civile-militaire Jaime Guzmán est détruit, tout comme, à Linares, un monument au dictateur Augusto Pinochet.
Les menaces d’explosions de bombes se sont répandues, provoquant la fermeture et l’évacuation de différents endroits. Le GOPE [Groupe des opérations spéciales des Carabineros ; NdAtt.] doit affecter ses effectifs à la désactivation d’éventuels engins explosifs.
Chez les rebelles, les sentiments de tristesse, d’impuissance et de rage sont récurrents et ils se mélangent : le nombre officiel des mutilations oculaires par coups de feu est passé à plus de 200. La police, sadique, tire dans les yeux de n’importe qui ; Nicolas, un garçon de 12 ans à peine a reçu un tir dans un œil, qu’il a perdu. Un coup de chevrotine en pleine figure a laissé Gustavo, 21 ans, désespérément aveugle. Beaucoup d’entre nous sommes blessé.e.s et nous sommes de plus en plus inquiet.e.s de voir qu’il y a des manifestant.e.s qui n’utilisent toujours pas de lunettes de protection. L’association médicale qualifie de « catastrophe sanitaire » la pratique qui consiste à viser systématiquement la partie supérieure du corps.
Une vidéo montre un policier utilisant un garçon de 13 ans comme bouclier humain alors qu’il tire sur des manifestants. C’est difficile de décrire avec des mots ce qui se passe, sans qu’un nœud dans la gorge ne nous arrête.
Le nombre de blessé.e.s est incertain, les chiffres sont d’environ 3000 personnes. Il est courant de voir des manifestant.e.s, parmi celles/ceux qui font face aux flics, avec des blessures, des bleus ou des saignements.
Malgré la répression, nous allons continuer à nous battre et nous allons avoir d’autres victoires.
Il y a un appel à la grève, pour mardi 12 et, le 14 novembre, à la commémoration de l’assassinat du waichafe [militant mapuche ; NdAtt.] Kamilo Katrillanka.
Amour pour tou.te.s ceux/celles qui sont frappé.e.s par la violence de l’État.
Haine éternelle à l’encontre du capitalisme et de ceux qui le soutiennent.
Force à tou.te.s les irréductibles de la révolte sociale.
PARCE QUE NOUS AVONS DU SANG DANS LES VEINES…. ICI PERSONNE NE SE REND !

J’ai plus de rage que de thune pour m’acheter du pain

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