Squat!net / lundi 19 avril 2021
Depuis plus de 50 jours, 7 des 8 camarades arrêté-e-s le 27 février 2021 dans le centre de Barcelone sont emprisonné-e-s. Iels ont été arrêté-e-s lors de l’une des dernières manifestations qui a débuté au nom de la liberté d’expression et qui s’est poursuivie pendant 15 jours, devenant de plus en plus la voix de la dissidence générale envers la situation que nous vivons. Une réalité étouffante caractérisée par une violence institutionnelle qui ne cesse d’augmenter chaque jour, qui laisse la majorité de la population sans avenir et qui absout et défend les véritables responsables : la police, les institutions, les politiciens et la famille royale. C’est une inquiétante dérive autoritaire qui s’opère aujourd’hui dans le monde entier et qui se dissimule sous une subsistance strictement formelle du cadre institutionnel démocratique qui sert d’alibi à un gouvernement despotique.
Suite aux arrestations, de violentes perquisitions policières ont eu lieu dans 2 maisons squattées du Maresme, dans le but de démontrer une organisation criminelle supposée inexistante.
Les 8 personnes arrêtées ont été accusées de tentative de meurtre pour les dommages matériels causés à une camionnette de la Guardia Urbana, d’appartenance à un groupe criminel, de trouble de l’ordre public et d’attaque contre l’autorité. Des accusations disproportionnées typiques des montages policiers. Cette décision a été prise afin de mettre un terme à la vague de protestation qui, depuis des semaines, connaît une croissance exponentielle dans toute la Catalogne et de détourner l’attention de la véritable violence perpétrée en toute impunité par la police à l’encontre des manifestants, qui, outre 160 arrestations dans tout l’État, a laissé une jeune fille de 18 ans sans œil.
Y a-t-il quelque chose de plus simple que de tout mettre sur le dos d’anarchistes étrangèr-es?
Ils ne savent pas que l’anarchisme, qui est à nouveau attaqué, n’est synonyme de criminalité ou de terrorisme que pour les ignorants. L’idée anarchiste parle clairement d’individus qui veillent à leur liberté et à celle des autres êtres, toujours contre le pouvoir et ses laquais, elle ne parle jamais d’organisations verticales.
Aujourd’hui, après la libération d’une des détenu-e-s grâce à l’expertise, la vraisemblance du rapport de police est mise en doute, la manipulation commence à se profiler. Auront-ils le courage de continuer à maintenir cette farce et la détention préventive sans caution décrétée au début ? Nous dénonçons toutes les forces de police, impunément violentes et responsables de mutilations dans les jours de manifestations. En particulier la Guardia Urbana de Barcelone, célèbre pour ses tortures et impliquée dans le suicide collectif de Patricia Heras dans l’affaire 4F.
Nous dénonçons les vautours des médias du régime, qui se passent d’un véritable travail d’enquête en prenant le rapport de police des Mossos d’Esquadra comme seule source d’information véridique, en ne diffusant que des images et des contenus sensationnalistes et en violant la présomption d’innocence en publiant les noms et les photos des accusé-e-s. Ce ne sont que des mercenaires de la plume au service du pouvoir !
Nous dénonçons les déclarations de la maire de Barcelone qui se joint à cette campagne de criminalisation en se présentant comme une accusatrice privée des personnes arrêtées et en suivant les intérêts et les demandes du patronat et de la Generalitat de Catalunya qui ont demandé une main de fer pour mettre fin aux troubles.
Face à cette situation, nous exigeons la libération immédiate des camarades arrêté-e-s le 27 février !
Ce mardi 20 avril à l’Audience Provinciale de Barcelone aura lieu l’audience pour décider des appels des sept prisonnièr-es qui restent dans la prison de Brians 1 depuis plus de cinquante jours.
Nous appelons à un rassemblement le mardi 20 à 9h du matin devant la Cour Provinciale de Barcelone (métro Arc de Triomf).