Act for freedom now! / samedi 7 septembre 2019
Au cœur d’Easton [quartier populaire de Bristol, ville portuaire du sud-ouest de l’Angleterre; NdAtt.], à côté d’une école, dans un secteur résidentiel animé, entre une ligne de chemin de fer très utilisée et une autoroute, il y a suffisamment de carburant pour avions pour provoquer une explosion majeure. Le carburant pour avions contient plus de 2 000 produits chimiques. Une fois allumé, il a une capacité thermique beaucoup plus élevé que l’essence et peut brûler beaucoup plus longtemps. À Easton, il y en a 6 citernes blanches, chacune de 18 mètres de long.
On nous qualifie souvent de « terroristes », mais si nous l’étions, alors… boum ! Bye, bye ! Au contraire, nous avons décidé d’attaquer ces conteneurs avec de la peinture bleu foncé. Avec ce petit acte de défi, nous espérons souligner leur existence et le danger qu’elles représentent. Cette blague a également été faite comme contribution au débat et aux campagnes en cours sur l’expansion de l’aéroport de Bristol.
Cette énorme quantité de carburant pour avions est stockée au cas où il y aurait un jour une pénurie à l’aéroport. La réalité est que l’existence de ces dépôts pétroliers met en danger la vie des gens, chaque jour, dans le seul but que les entreprises puissent à tout prix poursuivre leur “business as usual”. S’il devait arriver quelque chose à l’aéroport de Bristol, ce carburant serait transporté à l’aérodrome de Filton. L’aérodrome de Filton est actuellement utilisé par le Service de l’air de la Police nationale, pour faire voler les hélicoptères des flics (les habitant.e.s de Bristol sont bien trop familier.e.s avec leur présence oppressante). Filton abrite également une grande usine Airbus, occupée en 2018. Airbus fournit des missiles, des composants d’avions de combat et d’autres technologies au régime turc.
Le Bristol Cable [revue et site internet d’information participative, basés à Bristol ; NdAtt.] a enquêté par le passé sur ces liens.
Le port et les docks de Bristol profitent depuis longtemps de l’esclavage, de l’armée et, plus récemment, de la distribution de carburant. Q8 Aviation a récemment célébré les 10 millions de tonnes de carburant pour avions qui ont transité par les quais de Bristol. Il y a un énorme réseau d’oléoducs qui partent de Bristol et qui ont été utilisés pendant la Seconde Guerre mondiale pour la distribution de carburant. Le comédien Mark Thomas a commenté la volatilité et la précarité de tout cela. Les oléoducs forment un réseau sur toute cette île. Thomas a souligné l’utilisation de panneaux d’indication sur les terres agricoles dans le Sud-Ouest pour interdire de creuser (à cause des oléoducs). Ces panneaux sont encore visibles près d’Avonmouth et de l’estuaire de la Severn [là où il y a le port de Bristol ; NdAtt.] et les gazoducs sont provoqueront tôt ou tard un accident.
L’aéroport de Bristol a publié des plans d’expansion et veut doubler sa capacité (jusqu’à 12 millions de passager.e.s par an). Pour légitimer cette démarche, ils/elles ont utilisé une démarche de green washing, publiant une « Carbon Roadmap » qui prétend que l’aéroport deviendra « neutre en carbone » d’ici 2025.
L’Amazonie est en feu et nous sommes en train de marcher comme des somnambules vers un désastre écologique sans précédent. Les prétentions de n’importe quelle entreprise d’être « neutre en carbone » sont une mauvaise plaisanterie au détriment de la planète. Ce n’est pas le moment de compenser les émissions de carbone.
Nous ne sommes pas Extinction Rebellion. Nous ne demandons rien et ne faisons aucune requête. Nous n’avons de comptes à rendre qu’à nous-mêmes. Nous ne pensons pas que notre action changera grand-chose, mais nous espérons qu’elle fera réfléchir les gens.
Solidarité avec la population indigène Mura à Canutama, au Brésil, qui lutte contre la destruction de l’Amazonie. Aussi, solidarité, tardive, avec les prisonniers anarchistes (pour la semaine d’action du 23 au 30 août), en particulier le trois de la Parkbank.