Indymedia Nantes / lundi 8 octobre 2018
Cette nuit, nous avons cramé une dizaine de véhicules et d’engins de chantier d’Eiffage, parce que cette entreprise occupe une fonction fondamentale dans notre société carcérale.
Eiffage s’impose implacablement dans la production d’espaces de contraintes et de contrôle. Elle pose sa griffe sur la plupart des dispositifs de notre grande cage invisible. Ecoles, lieux de travail, logements, tribunaux, hôpitaux (psychiatriques et autres), maisons de retraite, casernes, stades, espaces publics sont autant de barreaux qui nous maintiennent en captivité.
Mais si Eiffage est l’objet de notre haine et de notre action vengeresse, c’est aussi et surtout parce qu’elle fournit la structure matérielle nécessaire à l’industrie de la punition : centres de rétention et de détention, établissements pénitentiaires pour mineur·e·s, maisons d’arrêt et centrales.
Le nouveau « plan prison » des gouvernant·e·s ajoutera prochainement 7 000 places dans l’enfer de la survie pénitentiaire.
Fière de s’afficher en spécialiste, Eiffage va encore faire de rentables affaires. Furieusement réfractaires à toutes les prisons, nous lui avons cette nuit déclaré la guerre.
Nous nous réjouissons de toutes les attaques portées contre la mécanique de l’enfermement.
Nous admirons les insoumissions qui éclatent depuis l’intérieur des geôles : refus de rentrer de promenade, grêves de la faim, destructions de cellules, agressions de maton·ne·s, évasions.
Nous saluons les révoltes du « dehors » comme les récents incendies des véhicules de maton·ne·s et du SPIP.
Situé·e·s nous aussi dans cet extérieur relatif -pour combien de temps encore ?- nous tâchons de mener l’offensive contre tout ce et celleux qui programment, produisent et administrent les taules.
A tous les mutins, à toutes les mutines,
Rage et courage pour saccager nos cages !
Renard·e·s
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NdAtt. : A propos d’Eiffage et d’attaques les ciblant, on pourra lire ce texte, un peu daté mais toujours intéressant.
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ce qu’en dit l’ennemi (par le biais de FranceBleu / lundi 8 octobre 2018)
Peu avant 4 heures du matin, ce lundi 8 octobre, cinq poids lourds ont été incendiés volontairement. Le feu, qui a été allumé à plusieurs endroits, s’est rapidement propagé à une partie de l’entrepôt de 2000 mètres carrés. L’incendie a été maîtrisé par les pompiers trois heures plus tard.
Et c’est un spectacle de désolation sur le site d’Eiffage…où traîne encore une odeur de pneus brûlés. Sur le parking sont encore garés sept poids lourds et quatre véhicules utilitaires calcinés [et un chariot élévateur; NdAtt.]. L’entrepôt où étaient entreposés les matériaux de construction pour les chantiers routiers est hors d’usage.
Dans les bureaux, il n’y a plus d’électricité. « Il faut tout reconstruire » nous lâche un responsable, qui attend la venue des experts et qui se dit écoeuré. L’entreprise de travaux publics s’engage à retrouver rapidement du travail à ses 70 salariés en chômage technique forcé.
Eiffage dit ne pas avoir reçu de menaces mais l’entreprise est engagée sur le grand chantier de l’A 480, qui a ses détracteurs, notamment dans la mouvance libertaire.
Le grillage entourant le site a été découpé à plusieurs endroits. La police va exploiter la vidéo surveillance, mais il n’est pas certain que le film soit exploitable, car pour le Procureur de Grenoble, le ou les personnes qui ont mis le feu étaient très organisées et auront sans doute pensé à neutraliser les cameras. Les enquêteurs n’excluent aucune piste même si le modus operandi leur fait penser aux différentes actions de l’extrême-gauche, en 2017. […]