Col de Montgenèvre (Hautes-Alpes) : Échauffourées avec les gendarmes, saccage du terrain de golf et du télésiège [MAJ du 26/09]

Communiqué de Chez Jesus

Pour un monde sans frontières ni autoritarismes

mars-infos.org / dimanche 23 septembre 2018

Ici c’est une zone frontière.
Une frontière qui sépare, sélectionne, tue.

Les marchandises se déplacent librement sur les routes, rails, bateaux et avions, en traversant les frontières, les états et les barrières. Les personnes non.
Ces vallées sont traversées chaque jour par des dizaines de personnes qui veulent simplement pouvoir choisir où continuer leur vie, souvent après avoir vécu et s’être échappées de situations insoutenables, comme la guerre, la pauvreté et l’exploitation. Chaque jour, la police, bras armé de l’état, acte une “chasse au migrant” sur les trains, les bus, les routes et les sentiers qui vont jusqu’en France pour empêcher ces personnes de faire librement leur propres choix.

Cette vallée depuis des dizaines d’années subit physiquement la dévastation amenée par la construction de grandes infrastructures de transport et la connexion entre la France et l’Italie. Le TAV, la ligne ferroviaire à grande vitesse qui devrait servir à amener les marchandises et les personnes (sélectionnées) depuis Turin jusqu’à Lyon en est un exemple édifiant.
Le projet du TAV est inutile, un ouvrage projeté seulement pour les intérêts économiques de ses promoteurs, au détriment de tous les autres, de celleux qui habitent ici, et d’un territoire qui est massacré.
Il semblerait que ces jours-ci les travaux d’agrandissement du chantier, ouvert pour la réalisation du TAV, soient en train de recommencer. Encore une fois, ce sont les intérêts économiques et politiques qui dictent la ligne.

Salvini ferme les ports aux migrants et s’amuse à faire de la politique sur le dos de celleux qui ont le moins de possibilités de se défendre.
Les différents politiciens européens, mis en difficulté par la crise généralisée économique, politique et sociale, ont trouvé dans le “migrant” le bouc émissaire parfait pour justifier leur propres politiques sécuritaires et de contrôle.
Pendant que les marchandises courent librement, les politiciens continuent leur jeu électoral et ici comme partout la frontière continue à tuer et à séparer.

La frontière tue sur ces montagnes comme à Vintimille, à Côme et au Brennero. A chaque frontière qui sépare l’Italie des pays limitrophes il se trouve des personnes qui risquent leur vie quotidiennement pour fuir la police et ses systèmes de contrôle.
La frontière tue en Libye et dans la Méditerranée grâce au système de détention et de contrôle financé par les gouvernements européens.
Elle tue à l’intérieur des centres de détention et du système d’accueil, mis sur pied avec l’objectif de contrôler le “migrant” en l’infantilisant et en le rendant dépendant du système qui le gère dans chaque aspect de sa vie.
Elle tue dans les CPR, les prisons pour sans documents, qui jouent un rôle clé dans le mécanisme de déportation vers les pays de départ.
Elle tue avec l’exploitation dans les champ agricoles du nord au sud de l’Italie.

La frontière est un dispositif de sélection et de contrôle qui ouvre et ferme ses mailles en fonction des intérêts économiques et politiques du moment.
Ce dispositif pour celleux qui sont aujourd’hui dans la rue ne doit pas exister et doit être attaqué.

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extrait du fil d’infos de la journée de samedi 22 septembre (toujours via mars-infos) :

Journée sportive à Clavière

Levée du camp à Mézélet ce matin vers 10h. Nous sommes parti.es en caravane d’une cinquantaine de voitures en direction de Clavière. Petit blocage d’autoroute pour cause de pneu crevé, petite AG à l’arrivée. Et direction le club de golf privé entre Clavière et Montgenèvre. Au programme : football-golf-rugby-tags et chicanes sur la pelouse si verte du terrain de golf, et jeu de ping-pong lacrymo-cailloux avec les flics français sur la frontière. Tout le monde est rentré tranquillement au campement. Ce soir on enchaîne par un concert.

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Mise-à-jour du mercredi 26 septembre : Deux garde-à-vous

(encore via mars-infos)

Dimanche matin un large bouquet de keufs français de plusieurs espèces dont certaines rares bloquaient tous les postes frontières du coin : col de l’Échelle, col de Montgenèvre, col de Montcenis… Au programme des réjouissances : contrôles poussés de tous les passagers, fouilles des véhicules, et prises de photo et d’empreintes pour les premiers servis de la matinée. La suite du menu ne fût pas plus réjouissante puisqu’ils ont ré-arrêté l’un des inculpé de Briançon ainsi qu’une autre personne. Toutes deux ont été placées en GAV pour des motifs que nous ignorons encore actuellement.

 

 

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Alpes 1 Alpes du Sud / Lundi 24 septembre 2018

« Chez Jésus »a revendiqué (sic! NdAtt.) les actions violentes contre les forces de l’ordre, ce week-end, au Col de Montgenèvre. Le collectif qui occupe l’église de Clavière depuis le printemps dernier participait à l’opération « Passamontagna ». Une opération anti-frontière organisée dans le secteur et qui a rassemblé près de 300 militants pro-migrants. Armés de lance-pierres, notamment, une centaine d’entre eux s’en est pris aux forces de l’ordre français et italiens mobilisés pour sécuriser le site. Des violences que la préfète des Hautes-Alpes a sévèrement condamné dans un communiqué. Cécile Bigot-Dekeyzer a également dénoncé les dégradations sur le terrain de golf et le télésiège de La Coche à Clavière.

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Le Parisien / Dimanche 23 septembre 2018

Des échauffourées entre gendarmes et une centaine d’activistes de l’ultragauche ont éclaté samedi après-midi sans faire de blessé à la frontière franco-italienne, au col de Montgenèvre (Hautes-Alpes), où des militants antifascistes avaient permis en avril le passage en France d’une vingtaine de migrants. Ces affrontements se sont déroulés durant « deux heures », au-dessus du terrain de golf de la commune, en marge d’un rassemblement pro-migrants de cinq jours en Italie. Baptisé «Passamontagna » (passe-montagne), l’événement a regroupé près de 500 personnes parmi lesquelles une majorité d’Italiens, mais aussi des Français, des Espagnols, des Allemands, des Hollandais et des Autrichiens, selon une source proche des autorités. Environ 100 à 150 manifestants, « visage masqué pour la plupart d’entre eux », se sont alors livrés à « des violences inacceptables » contre les forces de l’ordre, avec des jets de « pierre tendus avec des frondes », « des fioles d’acide » et l’utilisation d’« explosifs agricoles et artisanaux », a précisé la préfète des Hautes-Alpes dans un communiqué, en condamnant les faits « avec la plus grande fermeté ».

Les militaires ont alors répliqué avec des grenades lacrymogènes et assourdissantes mais « aucune interpellation n’a eu lieu ». Le campement de «passe-montagne», situé à Clavier en Italie, s’est vidé progressivement dimanche matin. Dimanche en fin d’après-midi, aucun débordement n’a été constaté à la frontière franco-italienne, toujours surveillé par un important dispositif des forces de l’ordre.

Le 22 avril, quatre militants antifascistes, une femme et trois hommes âgés entre 22 et 51 ans avaient été arrêtés pour avoir franchi la frontière franco-italienne par les pistes de ski du col de Montgenèvre avec une vingtaine de migrants africains, lors d’une marche de soutien. Ils seront jugés le 8 novembre devant le tribunal correctionnel de Gap.

Cette manifestation répondait à une action menée la veille par une centaine de militants d’extrême droite de Génération identitaire, agissant sous la bannière du mouvement « Défend Europe ». Ces derniers avaient bloqué symboliquement le col frontalier voisin de l’Echelle pour marquer leur hostilité à l’entrée de migrants.

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