Prison de Liancourt (Oise) : Blocage de la promenade contre les fouilles

Le Parisien / mardi 11 septembre 2018

L’opération de contrôle a viré au fiasco. Alors qu’une cinquantaine de détenus reviennent du sport, ce mardi après-midi au centre pénitentiaire de Liancourt, les surveillants décident de procéder à une fouille. Objectif : trouver des téléphones portables, interdits en prison. « Les premiers se sont fait prendre, les autres, qui étaient sûrement chargés, ont refusé avant de forcer le passage », détaillent les délégués syndicaux Jérôme Lourme (FO) et Dominique Deregnaucourt (UFAP). Le visage masqué par leurs vêtements pour certains, les détenus ont bloqué les portes et refusé de réintégrer leur cellule. Un épisode peu surprenant pour les deux élus syndicaux. « Il y a eu de fortes tensions entre détenus cet été, sans doute des histoires de dettes, soufflent-ils. Tout cela lié au manque d’effectif des surveillants, et on en arrive à de telles situations ».

Sans oublier la météo. « Il fait chaud, ils profitent. En hiver, ce n’aurait pas été la même histoire. » Il aura fallu l’intervention de l’Equipe régionale d’intervention et de sécurité de Lille pour mettre fin à ce début d’émeute. Les deux meneurs ont été placés en quartier disciplinaire, le reste des protagonistes en quartier arrivant. « Car le quartier disciplinaire est plein à craquer », précise Jérôme Lourme. Aucun blessé ne serait à déplorer du côté des surveillants pénitentiaires, aucune information n’a encore filtré concernant les détenus.

Bon plan : téléphone Long-CZ, 99% plastique, à acheter pour une vingtaine d’euros…

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Les matons ont cofisqué plus de 40 000 téléphones et accessoires saisis en 2017

Le Parisien / mardi 21 août 2018 

La Direction de l’administration pénitentiaire (DAP) a dévoilé ce mardi les chiffres des saisies de téléphones portables et autres accessoires dans les prisons françaises.
Les derniers chiffres de la Direction de l’administration pénitentiaire le confirment. Le nombre de téléphones et accessoires (chargeurs, cartes SIM…) saisis dans les prisons françaises est en hausse constante depuis dix ans. En 2017, 40 067 téléphones et accessoires ont ainsi été saisis dans les 180 prisons françaises, pour un total de près de 70 000 détenus.

Les saisies l’an dernier ont marqué une forte hausse par rapport à l’année précédente (33 521 saisies pour environ 68 000 détenus). Alors qu’2007, les agents pénitentiaires n’avaient saisi que 4 977 téléphones et accessoires, la barre des 10 000 saisies a été franchie en 2010. Un seuil déjà atteint sur les trois premiers mois de 2018, avec 10 098 saisies au 31 mars selon les chiffres de l’administration.

Projetés dans les cours de promenade ou transmis au parloir, les appareils entrent facilement en prison, où ils circulent à la faveur de divers trafics. Ils sont « de plus en plus petits », « certains contiennent très peu de métal et sont pratiquement indétectables », déplorent des sources syndicales.

Les images prises ainsi en détention font fureur sur les réseaux sociaux. […] Fin juillet, un surveillant de la maison d’arrêt de Nanterre (Hauts-de-Seine), soupçonné d’avoir introduit dix téléphones portables dans l’établissement, a été mis en examen et suspendu de ses fonctions.

Pour la DAP, cette hausse constante s’explique à la fois parce que le nombre de détenus ne cesse d’augmenter, qu’il y a plus de téléphones en circulation et aussi parce qu’ils sont mieux repérés. Pour lutter contre cette prolifération, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a annoncé en janvier le lancement de deux chantiers : d’une part le déblocage dès cette année d’une enveloppe de 15 millions d’euros pour « garantir un brouillage effectif » des portables, et d’autre part l’installation de 50 000 téléphones fixes en cellule [c’est à dire : sous contrôle de l’AP, NdAtt.], pour ne pas couper les détenus de leurs proches et favoriser la réinsertion.

Actuellement, sur les 804 brouilleurs en service dans les prisons, 10 % seulement sont effectifs, les évolutions technologiques les rendant très vite obsolètes. Le premier établissement équipé simultanément de téléphones fixes et du nouveau système de brouillage sera la prison de la Santé, qui ouvrira ses portes le 7 janvier 2019, après quatre ans de travaux.

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