Saïx (Tarn) : Une dernière tentative d’empêcher la coupe des arbres

franceinfo / dimanche 1er septembre 2024

Des tensions ont éclaté dans la nuit de samedi à dimanche 1er septembre entre les opposants au chantier de l’A69 et les gendarmes, sur le chantier situé sur la commune de Saïx. Dès le début de la reprise du déboisement, à minuit, les gendarmes ont été la cible, « avant même le démarrage des coupes » d’arbres, de tirs de mortiers et de jets de projectiles, lancés « par catapulte », affirme la préfecture du Tarn. Des opposants à l’autoroute entre Toulouse et Castres ont également essayé de s’introduire sur le site des travaux. Quatre personnes ont été interpellées.

Toujours selon la préfecture, les équipes spécialisées de la gendarmerie nationale ont permis de faire descendre plusieurs militants perchés dans les arbres. Mais dimanche matin, quelques arbres restent encore occupés sur le site de La Calarié sur la commune de Saïx. Le trafic des trains entre Toulouse et Castres a été légèrement perturbé dans la matinée « en raison de la présence d’opposants sur la voie ferrée ».

La préfecture et Atosca, la société de concession de l’autoroute, « ont entrepris d’abattre de nombreux arbres » autour des Zad Crem’Arbre et Cal’Arbre à Saïx, dont un « platane bicentenaire classé remarquable », des chênes et des peupliers, ont rapporté les opposants à Radio France. Une centaine de personnes est venue s’opposer aux coupes, selon les activistes qui affirment que « les militaires ont laissé un écureuil [nom des militants perchés dans les arbres] sans vivres et sans sécurité », sur la Zad de la Cal’Arbre.
« Environ 80% des déboisements qui devaient être effectués le sont déjà », a affirmé dimanche à franceinfo, Sébastien Simoes, secrétaire général chargé de l’administration de l’Etat dans le Tarn (en attendant la nomination du prochain préfet du Tarn). « Il y a aujourd’hui quatre individus accrobranchés qui occupent deux ou trois arbres », a ajouté Sébastien Simoes. « Les services spécialisés de la gendarmerie ont réussi à en faire descendre cinq ou six depuis vendredi » et « leur travail se poursuit ».

« Le niveau de violence déployé par l’État et les industriels révèle leur panique face à notre engagement qui les met chaque jour à l’épreuve », commentent les opposants au chantier. Ils appellent à venir soutenir les écureuils de la Cal’Arbre. « La poursuite des occupations et de la résistance est inexorable : Atosca n’a pas fini d’avoir chaud », préviennent-ils. Les opposants dénoncent aussi l’incendie pendant la nuit de la voiture d’une habitante sur la Zad du Verger, à Verfeil en Haute-Garonne, également situé sur le tracé du chantier.

Vendredi, les forces de l’ordre ont commencé à évacuer la Zad de la Cal’Arbre à Saïx au lieu-dit La Calarié, « occupé illégalement par des opposants au chantier de l’autoroute A69. » Au total, les forces de l’ordre ont procédé à 17 interpellations depuis vendredi, selon la préfecture.

La construction de l’autoroute A69 est critiquée par des collectifs et mouvements de défense de l’environnement, qui dénoncent un projet néfaste pour le climat et la destruction de zones humides, de terres agricoles, d’arbres, d’écosystèmes et de nappes phréatiques.

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A la Cal’arbre (ZADA69) : 300 keufs, 8 m de haut, 6 fractures

IAATA / samedi 31 août 2024

Ce 30 août, les gendarmes sont arrivés à la Cal’Arbre, non pour une opération de « maintien de l’ordre », mais pour détruire les corps et les âmes.

Les engins ont failli faire tomber des arbres habités, la CNAMO (unité de gendarmerie specialisee dans le dégagement d’obstacles complexes ») a laissé un.e grimpeur.euse sans baudrier à 15 m de haut et une cabane habitée a été explosée à grands coups de masse.

La violence et l’inconséquence des gendarmes a atteint son sommet dès 8h : un.e de nos camarades a littéralement frôlé la mort.
En effet, dès leur arrivée, alors que notre ami.e était seul.e à Bourg-Palette, les gendarmes l’ont pointé.e au LBD, lui hurlant dessus. Seul.e et innofensif.ve sur la tour de palettes, iel a sommé de ne pas monter au risque de lae mettre en danger.

Ignorant son avertissement, un militaire de la CNAMO s’est élancé à toute vitesse à l’assaut de la tour, alors même que deux nacelles étaient disponibles. Arrivé en haut de la tour, le gendarme enragé a perdu tous ses moyens : il a tambouriné de toutes ses forces sur la trappe sur laquelle était lae militant.e. C’est alors que notre camarade a cherché à se réfugier sur le dernier étage de la tour secouée par l’assaillant.

Son appui céda et iel chuta sous les yeux ébahis du militaire. Huit longs mètres sous les regards de généraux et colonels de la gendarmerie, des officiels de la préfecture et du gratin d’ATOSCA. Une longue seconde avant de s’écraser entre les poutres en bois posées au sol. Par miracle, son pronostic vital n’est pas engagé. En revanche, sa colonne vertébrale est détruite : les médecins dénombrent 6 fractures.

Ces 6 fractures sont la conséquence de la violence policière déployée contre la ZAD et nous rappellent l’importance de la lutte contre le bras armé de l’Etat, premier garant des intérêts bourgeois.

Depuis son lit d’hôpital iel a encore des mots pour ses camarades : « grosses pensées pour celleux dans les arbres et en vrai, les arbres on les préfère debouts et vivants qu’en palettes EPAL dans des tours ».

📍 Rejoignez la ZAD : Bacamp | Pont de la Crémade, 81710 Saïx | 43.592980, 2.14439
💰 Soutenez la ZAD : https://opencollective.com/xr-toulouse-et-alentours/projects/soutiens-a-la-cremarbre



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