Les permanences politiques payent les frais du passage en force de la reforme des retraites (MAJ2 4/03/21))

Caen : La permanence du maire saccagée

France 3 / dimanche 1er mars 2020

La vitrine du local situé rue Demolombe dans le centre-ville a été détruite ce dimanche après-midi en marge de la manifestation contre la réforme des retraites. La veille, la permanence du candidat LR-LREM avait déjà été prise pour cible.
Après les jets d’oeufs samedi en marge d’un défile improvisé, des manifestants contre la réforme des retraites sont allés plus loin ce dimanche vers 18h en saccageant le local de campagne de Joël Bruneau, maire sortant et candidat à sa propre sucession à Caen.
La vitrine du local a été brisée et une trentaine de personnes se seraient introduites pour renverser le matériel de campagne, vider les étagères et détruire le mobilier.

Deux membres de l’équipe de campagne qui se trouvaient à l’intérieur ont pris la fuite quand ils se sont rendus compte que la tension montait en queue de manifestation.
Joël Bruneau, qui brigue un second mandat sous l’étiquette Les Républicains et qui a ouvert sa liste à des personnalistés de La République en marche doit porter plainte demain. […]
Ce dimanche après-midi ce sont environ 300 manifestants contre la réforme des retraites qui ont défilé dans les rues de Caen, regonflés par l’annonce du Premier ministre Edouard Philippe de recourir à l’article 49-3, c’est à dire de faire passer la réforme sans le vote des députés.

…et le député prend une sage décision

Le Bonhomme Libre / lundi 2 mars 2020

Sa décision est irrévocable. Le député La République en Marche (LREM) de la 1er circonscription du Calvados, Fabrice Le Vigoureux, annonce fermer définitivement sa permanence parlementaire située rue Sadi Carnot en centre-ville de Caen, ce lundi 2 mars 2020. Cette fermeture prend un effet immédiat.
Selon le député, cette décision est le résultat « de nombreux actes de vandalisme, de menaces et d’intimidations » envers les personnes qui l’hébergent, envers ses collaboratrices et son voisinage de la rue Sadi Carnot. […]
Dernier acte en date, celui du dimanche 01 mars lors de la manifestation qui s’est déroulée en centre-ville de Caen pour protester contre le 49.3 utilisé par le gouvernement pour la réforme des retraites. Des tags « le 49.3, on n’en veut pas », ont été inscrits sur les volets fermés et la porte de la permanence parlementaire. Le même jour, la permanence de campagne du maire de Caen, Joël Bruneau, a elle aussi subit des actes de vandalisme. […]

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Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) : Tags et vitres brisées à la permanence du député

La Voix du Nord / lundi 2 mars 2020

Plusieurs impacts sur les vitres et des inscriptions à la bombe de peinture noire. La vitrine de la permanence de Jean-Pierre Pont a été vandalisée, visiblement dans la nuit de dimanche à lundi. Ce n’est pas la première fois que son bureau parlementaire, situé rue Faidherbe à Boulogne-sur-Mer, est la cible d’actes de vandalisme. Les derniers remontent à septembre 2019 […]

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Mise à jour du 4 mars : deux personnes interpellées

La Voix du Nord / mardi 3 mars 2020

La permanence du député Jean-Pierre Pont à Boulogne, la Caisse d’allocations familiales, la mairie de Saint-Martin-Boulogne et Pôle emploi : tous ont été ciblés, entre autres, par des inscriptions faisant référence à l’utilisation du 49-3 par le gouvernement, dans le cadre de la réforme des retraites. [article payant ; NdAtt.]

La semaine dans le boulonnais / mardi 3 mars 2020

Les tags ont été découverts au petit matin du lundi 2 mars. La permanence du député Jean-Pierre Pont et la mairie de Saint-Martin-Boulogne ont été dégradées par des deux Gilets Jaunes qui ont reconnu les faits, ce mardi 3 mars. [article payant ; NdAtt.]

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Le Havre (Seine-Maritime) : Directement à la permanence du Premier ministre

Huffington Post / dimanche 1er mars 2020

Le local de campagne d’Édouard Philippe, tête de liste aux municipales au Havre, a été tagué et caillassé samedi 29 février dans la soirée par des manifestants qui ont laissé éclater leur colère après la décision du Premier ministre d’utiliser le 49.3 pour adopter la réforme des retraites, a constaté une correspondante de l’AFP.
Réagissant à la décision de Philippe d’engager la responsabilité du gouvernement pour faire adopter sans vote le texte sur les retraites, 140 personnes selon la police, parties de l’hôtel de ville, avaient commencé à battre le pavé à la nuit tombée dans les rues du Havre.
Arrivés devant sa permanence, des manifestants ont commencé à taguer le local et jeté des pierres sur la vitrine qui a été en partie brisée. Des poubelles ont été déversées et une voiture a également été dégradée.
49.3 Philippe prend la fièvre”, “Mettons-le en quarantaine”, “Déni de démocratie” pouvait-on lire sur des inscriptions fraîchement peintes à la bombe. […]

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Agen : Vitre et plaque cassée à la permanence du député

La Dépêche / dimanche 1er mars 2020

La permanence de Michel Lauzzana, député La République En Marche de la première circonscription de Lot-et-Garonne, a été dégradée dans la nuit de samedi à dimanche à Agen. Cette permanence, situé rue Jeann-d’Arc, non loin de la maison d’arrêt d’Agen, a déjà été visée à plusieurs reprises par des manifestations d’agriculteurs, suite au premier vote à l’Assemblée Nationale sur le CETA, et de différentes corporations protestant contre la réforme des retraites, mais elle n’avait jusqu’alors jamais fait l’objet de casse. Dans la nuit de samedi à dimanche, ce sont une vitre et la plaque de la permanence parlementaire de Michel Lauzzana qui ont été cassées. […]

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Bayonne : tags contre la réforme des retraites et A cerclés

Sud-Ouest / dimanche 1er mars 2020

Graffitis, autocollants, jets de farine, serrure bouchée… A Bayonne, le local de campagne de Jean-René Etchegaray, maire sortant et tête de liste aux élections municipales, a été pris pour cible dans la nuit du samedi 29 février au dimanche 1er mars.
Le A cerclé symbole des anarchistes et plusieurs mentions à la réforme des retraites ont été découverts, au petit matin, par des employés municipaux. La vitrine n’a, cependant, pas été brisée. […]

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Valence : Double coup de tags contre LREM

France Bleu / dimanche 1er mars 2020

La réaction n’aura pas tardé après l’annonce par le premier ministre Edouard Philippe du recours à l’article 49-3 pour faire adopter sans vote la réforme des retraites en première lecture à l’Assemblée nationale. Les deux permanences LREM de Valence ont été taguées dans la nuit. Sur celle de la députée Mireille Clapot, il a été inscrit sur le rideau de fer « La Rem c’est le problème 49-3 dégueulasse ». Sur celle d’Alain Auger, des insultes et une croix gammée ont été inscrites. C’est la quatrième fois que la permanence de campagne d’Alain Auger est visée.

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Ussel (Corrèze) : « 49.3 on en veut pas »

La Montagne / dimanche 1er mars 2020

Des tags contre le 49.3, annoncé samedi par Edouard Philippe, ont été peints en rouge sur la vitrine de la permanence de campagne d’Ussel notre Ville […] conduite par le maire sortant LR Christophe Arfeuillère […]

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L’Isle-sur-Sorgue (Vaucluse) : Des tags sur la permanence électorale

France Bleu / dimanche 1er mars 2020

Une nouvelle permanence électorale a été prise pour cible en Vaucluse. Il s’agit cette fois du local de campagne de Matthieu Moretti candidat à l’Isle-sur-la-Sorgue. Des tags et affiches qualifiés « d’infamants » par l’entourage du candidat ont été retrouvés sur place dimanche matin à l’ouverture de la permanence. Des inscriptions « très politisées et anti-Macron » nous explique un proche collaborateur dans l’incompréhension « alors que le candidat n’a rien à voir avec le parti présidentiel et qu’il mène une liste de large rassemblement. » […]

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Verdun (Meuse) : Peinture et autocollants

L’Est Républicain / dimanche 1er mars 2020

« Des manifestants sont venus et ont réalisé des inscriptions à la peinture et ont collé des autocollants », confie Émilie Cariou, députée LaREM de la Meuse. En effet, les vitrines de sa permanence, située dans le quartier du Faubourg à Verdun, sont constellées d’autocollants jaunes « Oui au RIC », le Référendum d’initiative citoyenne, réclamé avec force par le mouvement des gilets jaunes. De plus, de la peinture jaune a été utilisée pour inscrire sur toutes les vitrines : « 49.3 NON », faisant référence au refus de l’utilisation récente par le Gouvernement de cet article de la Constitution dans le cadre de la réforme des retraites. […]

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Mise à jour de jeudi 4 mars 2021

A Caen, une condamnation 

Liberté, Le Bonhomme Libre / mercredi 3 mars 2021

Traditionnellement calme à Caen (Calvados), la campagne des élections municipales avait été marquée, en 2020, par le saccage de la permanence du maire sortant, Joël Bruneau, dimanche 1er mars 2020.

Une des deux vitrines du local de la rue Demolombe, en plein centre-ville, avait été brisée, l’intérieur avait été vandalisé, et le portrait du maire, sur une affiche de campagne, avait été tagué. La veille, la permanence avait déjà été la cible de jets d’œufs.

Ces événements s’étaient déroulés en marge d’une manifestation contre la politique gouvernementale, notamment le recours à l’article 49.3 pour faire passer la réforme des retraites. Un peu plus tard dans la soirée, les volets de la permanence du député LREM Fabrice Le Vigoureux, rue Sadi-Carnot, avaient été tagués de signes anarchistes et du slogan « Le 49-3, on n’en veut pas ! » Quelques jours auparavant, Joël Bruneau avait annoncé que des membres de la majorité présidentielle et de La République En Marche avaient rejoint sa liste.

Un an plus tard, mercredi 3 mars 2021, trois hommes de 24, 34 et 35 ans ont comparu devant le tribunal correctionnel de Caen, pour répondre de ces faits. Mais le procès a quelque peu fait « pschitt ».

En étudiant une vidéo diffusée sur Snapchat, en la recoupant avec des photos prises par un voisin de la permanence de Fabrice Le Vigoureux, et en la comparant avec les vidéo-surveillances de la ville, les policiers n’ont pu identifier que Jean-Michel*, Christophe* et Tristan*. Les autres personnes présentes ce jour-là, souvent encapuchonnées, n’étant pas reconnaissables.

Le premier, âgé de 35 ans, reconnaît être l’auteur des tags sur les deux façades des permanences. Il a également jeté des pots de confiture vides, qu’il transportait dans son sac à dos, à l’intérieur du local de la rue Demolombe. Au printemps 2020, Jean-Michel participait régulièrement à des manifestations contre la politique du gouvernement : il a été condamné pour avoir mis le feu à des containers poubelles sur la voie de tram, dans une autre mobilisation, deux jours après le saccage des permanences politiques.

Christophe (34 ans) a, lui, été identifié facilement : il sortait du local de Joël Bruneau un drapeau rouge à la main. À la barre du tribunal, il explique posément :
 » Je participe régulièrement à des manifestations, notamment lors de cette mobilisation contre le projet de réforme des retraites. Je suis effectivement rentré dans le local mais je suis ressorti aussitôt, après avoir vu une table renversée et des tracts étalés sur le sol.  »

Tristan (24 ans) a également été reconnu aisément par les policiers de la brigade anticriminalité, sur les vidéos. Ils le connaissent depuis le mouvement des gilets jaunes, au sein duquel il était très actif et parfois violent. Il avait par exemple enflammé des matelas lors de la manifestation du 1er mai 2019. « Je me laisse entraîner par l’ambiance », admet le jeune homme sous curatelle, face aux interrogations de la juge.

Le représentant du parquet, s’étonnant que « les gens ne savent même pas pourquoi ils manifestent », n’a donc requis aucune peine à l’encontre de Christophe et Tristan, considérant qu’ils n’avaient pas commis de dégradations. Ils ont été relaxés.

Seul Jean-Michel, qui a reconnu avoir tagué des affiches, a été condamné à deux mois de prison avec un sursis probatoire de deux ans, durant lesquels il devra suivre des soins psychologiques.

Ni Joël Bruneau ni Fabrice Le Vigoureux ne s’étaient constitués parties civiles.

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