Lyon : La gendarmerie utilise la reconnaissance faciale pour identifier les suspects

Rebellyon.info / mardi 24 septembre 2019

C’est une audience du 17 septembre dernier au tribunal de Lyon, passée un peu inaperçue [1], qui met en lumière cette nouvelle technique policière. Une personne passait en procès pour un vol de camion le 5 septembre. Comment a-t-elle été reconnue et arrêtée ? Par reconnaissance faciale !
La gendarmerie, en charge de l’affaire, a récupéré les images de vidéosurveillance. Une fois rentré dans le logiciel de la gendarmerie, celui-ci a associé automatiquement le visage à une identification dans les fichiers policiers [2]. C’est donc la « machine » qui a identifié l’individu et provoqué son arrestation, une première.

Les questions relatives à la fiabilité du système – et non aux aspects éthiques que celui-ci ne manque pas de soulever – ont provoqué le renvoi du procès à fin octobre. À cette date, si la gendarmerie apporte, comme le demande le juge, des preuves de la fiabilité du système, et si la personne est condamnée, on pourra s’attendre à une généralisation de cet outil policier pour l’identification des individus accusés.

La mise en place d’une telle machine à reconnaitre les individus, notamment pour ce qui est des manifestations ou des actions politiques, pourrait s’appuyer sur l’abondance d’images produites lors de tels évènements : vidéosurveillance, couverture médiatique, réseaux sociaux, pour trouver des images exploitables. La machine n’aurait plus qu’à faire le travail. Là où l’effet de masse, la dispersion des images, l’absence de moyen policier, empêchait le recoupement systématique des sources, et donc l’identification des manifestant.e.s, la machine ne prendra qu’un instant pour vous/nous retrouver.

Masquons-vous, floutons les photos et vidéos, multiplions les techniques empêchant une identification qui risque fort de devenir systématique…

 

Notes :

[1] Seul un mince article sur le site de RTL [voir ci-dessous; NdAtt.] s’en fait l’écho.

[2] Mais les données d’identification existent par ailleurs… il suffirait de coupler un tel système aux photos disponibles sur les réseaux sociaux pour obtenir une identification d’un individu inconnu des fichiers de police

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RTL / mercredi 18 septembre 2019

A Lyon, l’audience du mardi 17 septembre a tourné court. Un homme était jugé pour le vol d’un camion le 5 septembre dernier à Corbas. Il avait été interpellé sur la foi des images de vidéosurveillance. Sa photo avait été rentrée dans un logiciel de reconnaissance faciale utilisée par la gendarmerie, les images sont d’ailleurs plutôt nettes. Son nom est sorti et c’est donc sur la base de cet élément et uniquement de cet élément qu’il s’est retrouvé devant le tribunal.
« Vous avez un robot accusateur » se moque l’avocat du suspect. « C’est-à-dire qu’ils ont tiré la photo issue de la vidéosurveillance sur l’ordinateur. Sur quels critères va décider que c’est Monsieur H et non Monsieur Y l’auteur des faits ? », réplique-t-il au micro de RTL.
Après avoir demandé au procureur de la République s’il disposait d’une expertise et sur quels critères fonctionne cette machine, « pour le moment je n’ai aucune réponse », déplore la défense.

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