Europe 1 / samedi 1er juin 2024
Des militants écologistes sont entrés de force, ce samedi, dans une gravière [appartenant au groupe Lafarge ; NdAtt.] . Ils ont aussi commis des dégradations sur des bâtiments et véhicules pour protester contre l’exploitation du site, selon eux dangereuse pour l’environnement.
Quelques centaines de militants écologistes ont forcé samedi les grilles d’une gravière et commis des dégradations sur des bâtiments et véhicules pour protester contre l’exploitation du site, selon eux dangereuse pour l’environnement, a constaté l’AFP. A l’appel de l’organisation Extinction rébellion et de collectifs locaux, l’action s’est déroulée dans l’après-midi sur la commune du Vernet, non loin de Foix, en Ariège. « Des terres nourricières, ni gravière, ni autoroute mortifère« , pouvait-on lire sur une banderole brandie par des manifestants, vêtus de combinaisons blanches, le visage masqué.
Les gravières sont des carrières dans lesquelles les nappes phréatiques sont souvent mises à nu et où sont extraits les petits morceaux de roche utilisés dans les matériaux du secteur du BTP. Les participants à la mobilisation de samedi dénoncent la bétonisation, l’artificialisation des sols au détriment des terres agricoles et s’opposent également à l’autoroute A69 Castres-Toulouse, en cours de construction dans le département du Tarn, un chantier vivement contesté par les écologistes. « Pas de gravier, pas de centrale à bitume. Pas de bitume, pas d’enrobé (goudron). Pas d’enrobé, pas d’autoroute« , mettaient en avant les militants présents samedi au Vernet.
A l’issue de l’action sur le site de la gravière, alors que le cortège de manifestants prenait la direction du village de Bonnac où était prévue une soirée festive, ils ont été stoppés momentanément par les gendarmes, avant de poursuivre leur chemin. Jeudi, la manifestation avait été interdite par la préfecture de l’Ariège, soulignant qu’elle n’avait pas fait l’objet d’une déclaration par les organisateurs et intervenait « dans un contexte régional et national où de multiples rassemblements non-déclarés visant des installations industrielles et privées ont engendré des troubles à l’ordre et à la tranquillité publics ».
Dans l’Ariège, le collectif Stop Gravières et d’autres mouvements écologistes s’opposent au Schéma régional des carrières (SRC), estimant qu’il va intensifier la destruction de terres agricoles, la pollution et affecter les nappes phréatiques du département. Les entreprises du secteur relativisent ce danger. Au cours de l’été 2023, une manifestation avait déjà rassemblé quelques centaines de personnes à la gravière du Vernet. Le week-end prochain (7-9 juin), une autre mobilisation est prévue sur le tracé de l’autoroute A69, à l’appel notamment des Soulèvements de la terre.