Barcelone (Espagne) : Espionnage et vidéosurveillance devant la maison de quelques compas anarchistes

imc_barcelona / lundi 1er janvier 2024

Le 22 décembre dernier, la police a installé une caméra de vidéosurveillance en face de la maison de quelques compas anarchistes, dans le quartier de Gracia, à Barcelone. La caméra se trouvait sur le côté du toit d’un restaurant, juste en face de la maison en question. Elle était protégée par un boîtier foncé, en verre, et visait directement la porte de la maison squattée par les compas (comme on peut le voir sur l’une des photos), raison pour laquelle il est impossible de penser qu’il s’agissait d’une forme de « sécurité » du restaurant, qui dispose déjà de son propre système de « sécurité ». Le restaurant a refusé de donner des explications cohérentes à ce propos.

Il faut dire que les compas ont été arrêté.es le 23 août dernier, car accusées d’avoir participé aux actions de la manifestation du 1er mai. C’est une affaire répressive qui est menée par la Brigada de Extremismos Violentos [brigade des extrémismes violents] des Mossos d’Esquadra [la police de la région autonome de Catalogne ; NdAtt.], une brigade de renseignement qui s’est maintenant spécialisée dans la persécution des anarchistes. Après des mois d’enquêtes, les compas ont été arrêtées en bas de chez elles et, depuis, on a aperçu la présence de membres de la police sécrète dans les environs de l’immeuble.

Nous savons que les forces de sécurité de l’État surveillent et espionnent, périodiquement et de différentes manières, les anarchistes et les mouvements révolutionnaires dont ils/elles font partie. La police a à sa disposition touts les moyens pour le faire, comme elle l’a déjà montré par le passé et comme elle fait partout dans le monde. Mais maintenant nous avons non seulement le pressentiment, mais la certitude et la preuve qui l’attestent, grâce aux images et aux informations que l’on fournit.

Par la diffusion de cette information, nous voulons dénoncer publiquement la grave violation de l’intimité et de la vie privée qu’entraîne un espionnage de ce type en face d’une maison squattée, résultat des enquêtes policières contre des compagnonnes anarchistes. Sans tomber dans la paranoïa ni dans la peur, nous voulons lancer un appel à faire attention à la sécurité dans nos espaces et nos milieux, de façon à pouvoir faire face à des faits comme celui-ci, qui pourraient arriver.

Le « progrès » ne s’arrête pas, la société de contrôle devient chaque jour plus forte. L’État et les entreprises privées, dans ce cas Dahua, s’enrichissent aux frais de notre sentiment limité de la liberté, en créant des ennemis communs, alors que ce sont eux qui nous exploitent et nous oppriment tous les jours. Nous refusons toute tentative de contrôle de la part de l’État, d’entreprises privées ou de citoyens, qui en ont tous tellement besoin. Si l’État nous espionne, on lui casse les yeux.

Courage à tou.tes les compas qui agissent contre le système.

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