Spoleto (Italie) : Rejet de la requête de surveillance spéciale d’un compagnon – MAJ

La Nemesi / lundi 25 septembre 2023

Rejet de la requête de surveillance spéciale d’un compagnon de Spoleto. Des nouvelles sur la mesure de contrôle judiciaire à son encontre

Ce matin (22 septembre 2023), a été communiqué le rejet de la requête de surveillance spéciale présentée par le procureur de Pérouse Manuela Comodi à l’encontre de Michele, un compagnon anarchiste de Spoleto. L’audience pour décider à propos de cette mesure avait eu lieu à Pérouse le 30 juin dernier, après avoir été reportée à deux reprises. Le tribunal avait pris 90 jours pour décider.

Pendant l’audience du 30 juin, le compagnon a lu une déclaration par laquelle, en revendiquant sa militance révolutionnaire (« Je suis un prolétaire, je suis un anarchiste, je suis un insurrectionaliste et je ne ferai jamais un pas en arrière »), il voulait démasquer la nature politique de cette requête et même de l’histoire des mesures de surveillance préventive.

À l’heure actuelle, Michele reste aux arrestation domiciliaires, sans autres restrictions, à la suite de l’opération Scripta Scelera du 8 août, coordonnée par le procureur Federico Manotti, du parquet de Gênes, contre le bimensuel anarchiste internationaliste Bezmotivny. Placé à l’origine sous une mesure d’interdiction de sortir de sa commune de résidence, avec l’interdiction de sortir de chez lui la nuit, le compagnon a vu une aggravation de sa mesure de contrôle judiciaire après une prétendue sortie de la commune et un retard de 10 minutes lors du retour à la maison.
Par rapport à cette dernière circonstance, c’est l’activité de la DIGOS de Pérouse, en collusion avec les dispositions du juge d’instruction de Gênes, qui mérite une mention spéciale. Nous rappelons que le 28 août il y a eu à Gênes l’audience du Tribunal des libertés, qui a annulé, en ce qui concerne le contrôle judiciaire, le chef d’inculpation pour association subversive avec finalité de terrorisme (art. 270 bis du code pénal), mais a confirmé la provocation aux crimes et délits (art. 414) avec la circonstance aggravante de la finalité de terrorisme et, à la suite de cette inculpation, a confirmé toutes les mesures de contrôle judiciaire. Dans le cas de Michele, le Tribunal des liberté de Gênes a décidé de le poursuivre pour le délit d’instigation « simple », sans aucune circonstance aggravante.
Eh bien, la DIGOS de Pérouse a envoyé la veille (le 27 août) une note informative sur ses prétendues violations du contrôle judiciaire : une note qui contient des mensonges évidentes, car on y présente comme preuve principale une photo du compagnon dans un endroit de montagne qui, en réalité, se trouve à l’intérieur du territoire de la commune où il était confiné. De son côté, le juge d’instruction de Gênes a ordonné le arrestations domiciliaires le lendemain (29 août) de l’audience du Tribunal des libertés.
Étant donné que les motivations de la sentence du Tribunal des libertés ne sont pas encore disponibles, nous ne savons pas si cette heureuse coïncidence a influencé de quelque façon ses décisions ; d’un point de vue technique, celui-ci se serait trouvé à décider à propos d’un nouveau mandat d’arrestation, qui, néanmoins, a été ordonné le lendemain, dans une sorte de collision spatio-temporelle. Ce dossier a certainement été évoque par le procureur Manotti pour suggestionner le tribunal.
Dans les semaines suivantes, l’avocat du compagnon a présenté une série d’éléments qui ne laissent pas de place au doute, comme par exemple des cartes géolocalisées du lieu exact de la prétendue violation. Non seulement, il est apparu que la photo présentée par la DIGOS a un cadrage étroit, de façon à laisser en dehors le panneau routier avec le nom du lieu-dit et la mention « Commune de… ». Malgré ces éléments, pour ainsi dire « écrasants », le juge d’instruction de Gênes, « après consultation du Procureur », comme son habitude, a refusé de revenir sur sa décision, pratiquement sans motiver pourquoi.
Le 29 septembre, à 9 heure, au tribunal des libertés de Gênes, il y aura l’audience en appel pour le compagnon, à propos de cette histoire tordue et des mesures de contrôle judiciaire qui s’en suivent.

Ces deux différentes histoires de répression nous démontrant le zèle avec lequel la flicaille et la magistrature poursuivent leur ennemi de classe. Cependant, elles nous disent aussi que la cohérence révolutionnaire paye toujours.
Feu aux tribunaux ! Vive l’anarchie !

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Mise à jour du 2 octobre 2023 (reçu par mail)

Nous apprenons que l’audience de ce matin, 29 septembre, du tribunal des libertés a imposé à nouveau au compagnon l’interdiction de sortir de la commune de résidence, avec l’interdiction de sortir de chez lui de 21h à 6h. De plus, on lui a reconnu le droit de sortir de la commune pour aller travailler, ce qui lui avait été refusé au début.

La situation des anarchistes arrêtés et soumis à des mesures de contrôle judiciaire à la suite de l’opération Scripta Scelera est donc la suivante : quatre arrestations domiciliaires, avec toutes les contraintes, cinq interdictions de sortir de la commune de résidence assorties de l’interdiction de sortir de chez soi la nuit.

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