Il Rovescio / mardi 17 mai 2022
Le procès en première instance qui a suivi l’opération répressive nommée « Bialystok », déclenchée le 12 juin 2020 par le ROS [Raggruppamento Operativo Speciale, qui s’occupe de criminalité organisée et de terrorisme ; NdAtt.] des Carabinieri, est en train, enfin, d’arriver à sa conclusion.
Le 5 mai, dans les salles du Palais de justice de Rome, il y a eu les plaidoyers des accusateurs, par lequel le procureur et les parties civiles ont exposé leurs conclusions par rapport à ce qui est ressorti des débats et ils ont demandé les condamnations.
Comme preuve du fait que les accusations se fondent sur des éléments qui sont tout sauf solides, le procureur Francesco Dell’Olio lui-même s’est distingué par un plaidoyer final nullement agressif, aux tons clownesques et même complaisants envers les inculpé.e.s, presque comme s’il voulait s’attirer l’approbation du public en fuyant ses responsabilités dans cette affaire répressive, où il n’est qu’une marionnette aux mais du ROS, et s’en est remis au jugement de la cour.
Les condamnations demandées par le parquet tiennent compte des jugements de deux cours de Cassation, auxquelles les inculpé.e.s avaient fait appel de leur détention préventive, qui avaient déclaré inconsistantes les accusations d’association avec finalité de terrorisme et/ou de subversion de l’ordre démocratique (art. 270 bis du Code pénal). Le proc’ a opté pour un déclassement en article 270 (association subversive) et a abandonné l’hypothèse de la finalité de terrorisme. Par conséquent, il a demandé de déclasser aussi l’accusation de « provocation à des actes contre l’État et les institutions » (art. 302) en « provocation aux crimes et délits » (art. 414).
En plus, le proc’ lui-même a demandé l’acquittement pour les personnes inculpées pour résistance, suite à un rassemblement en défense d’une maison squattée, sous expulsion.
La circonstance aggravante de terrorisme a par contre été confirmée pour l’inculpé qui est accusé de l’incendie de quelques voitures du service d’autopartage d’Eni (le géant italien du pétrole et de l’énergie). Selon le parquet, celui-ci aurait agi en toute connaissance de la campagne d’intimidation que des anarchistes mènent contre cette société depuis quelques années. En plus, il a argumenté que des voitures incendiées dans la rue auraient pourraient porter atteinte à des personnes, même s’il n’y a aucun exemple d’une situation de ce genre qui aurait été provoqué par un incendie de voitures.
Le même raisonnement a été fait pour l’inculpé accusé de l’attaque explosive contre la caserne des Carabinieri de San Giovanni, à Rome, pour lequel l’accusation d’attentat avec finalité de terrorisme et/ou de subversion de l’ordre démocratique (art. 280) a été confirmée.
Le condamnations demandées sont : 7 ans pour les trois personnes inculpées d’avoir promu l’association subversive, 5 ans pour une personne accusée d’avoir participé à cette association, 8 ans et 8 mois pour l’inculpé accusé d’avoir participé à cette association et de l’attentat, 7 ans et 4 mois pour l’inculpé accusé de l’incendie des voitures, avec finalité de terrorisme, mais qui n’a pas été considéré comme participant à l’association.
Après que le parquet a demandé les condamnations, les parties civiles, plus précisément Eni et Automotive SpA (l’entreprise qui gérait le servie d’autopartage à l’époque), la Présidence du conseil des ministres et les ministères de l’Intérieur et de la Défense, représentés par leurs avocats respectifs, se sont exprimées en faveur d’une condamnation. Étant donné que dans ce petit spectacle théâtrale ils jouent le rôle de victimes, ils ont donc fait leurs requêtes d’indemnisations : l’avocat de l’État demande 250 000 euros, tandis qu’Eni et Automotive ont demandé 100 000 euros chacun, pour les dommages économiques et d’image.
L’avocate de ces deux sociétés, Scilla Malagodi, a été particulièrement zélée dans ses demandes de condamnations ; elle s’est prodiguée dans une reconstruction des motivations de la condamnation de l’inculpé accusé de l’incendie des voitures, qui a été encore plus détaillée et vibrante que celle du procureur.
Les audience conclusives auront lieu le 12, 15, 20 et 29 septembre ; il y aura les plaidoyers de la défense, d’éventuelles répliques et la sentence.
Par cette occasion, on signale que la caisse destinée à couvrir les frais de défense se trouve en grande difficulté, à cause de l’importance des coûts liés au procès ; du coup on invite à renouveler les efforts pour le soutien économique des inculpé.e.s.
Pour des virements :
Titulaire : Pietro Rosetti
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Nous tenons, en plus, à envoyer une salutation chaleureuse à celles/ceux qui sont enfermé.e.s ou persécuté.e.s pour des gestes et des mots inhérents à notre lutte commune pour la liberté totale, en particulier au prisonnier anarchiste Alfredo Cospito, transféré depuis peu en régime de détention 41 bis, une forme ultérieure de vengeance de la part de l’État face à son attitude indomptable et ses contributions continuelles au débat anarchiste.
QUE VIVE L’ANARCHIE, TOUJOURS !