Dark Nights / vendredi 6 mai 2022
Sous les acclamations déchaînées du public, le juge a rejeté la demande d’Ordonnance de prévention du crime (SCPO – Serious Crime Prevention Order) contre le compagnon anarchiste Toby Shone, en déclarant qu’il n’y avait aucune raison de l’appliquer, dans les circonstances actuelles. Aux cris de « Pas un pas en arrière ! » Toby a répondu en criant « La Révolution est inévitable ! ».
Le verdict du tribunal signifie que le compagnon Toby sera libéré au plus tôt en août de cette année, si sa demande de bracelet électronique est acceptée. Il est fort probable qu’elle soit refusée. En cas de refus, il sera libéré le 28 décembre 2022, avec la libération automatique une fois la moitié de la peine purgée. Cela, sans les conditions de surveillance et de contrôle extrême qui l’auraient conduit non seulement à être coupé de ses compas, mais aussi de sa famille, de ses amis et de sa compagne. Cela aurait limité sa façon de vivre, sa possibilité d’agir en tant qu’anarchiste, avec de nombreuses restrictions qui ont déjà été énumérées, qui auraient concerné par exemple son utilisation d’appareils électroniques ou l’auraient obligé à déclarer les personnes qui lui rendent visite chez lui. Cela aurait duré 5 ans et aurait pu être reconduit. Si Toby n’avait pas respecté ces conditions, il aurait purgé 5 ans dans l’enfer du système carcéral britannique.
Le SCPO était une attaque directe contre Toby en tant qu’anarchiste, contre son mode de vie alternatif et ses liens avec ses proches. Cela était clairement en lien avec la tentative des flics de l’antiterrorisme de mettre en place des mesures répressives à son encontre, après que les accusations de terrorisme sont tombées, lors de son premier procès.
Le coup des flics de l’antiterrorisme instaure une nouvelle atmosphère répressive sur cette île-prison, où désormais les anarchistes sont considéré.e.s par l’État comme des terroristes, comme cela arrive dans d’autres pays européens (nous l’avons vu avec les nombreuses opérations répressives contre des compas en Italie et en Grèce) et où quiconque ose contre-attaquer face à l’autorité sera soumi.e.s à une telle répression. Il est également clair que l’État britannique veut s’attaquer aux liens, aux affinités, aux amitiés, voire à l’amour de ceux/celles qu’il veut punir. Cela est une tactique de vengeance similaire à celle que nous avons vu utiliser aussi dans d’autres pays, comme le fait de prendre pour cible les partenaires et des membres des familles des compas de l’organisation révolutionnaire Conspiration des cellules de feu, en Grèce.
L’opération Adream, l’attaque répressive contre Toby, et contre 325, est aussi une attaque contre les milieux anarchistes et les modes de vie alternatifs dans leur ensemble. Les années de prison s’accumulent, pour ceux/celles qui ont osé se rebeller lors de la manifestation Kill The Bill de l’année dernière, qui a été attaquée par les flics et a tourné en émeute. Celles/ceux qui vivent « en autonomie », des roms/gitans/voyageurs irlandais aux habitant.e.s de camions, de caravanes ou de bateaux, en passant par les squatter.euse.s, ressentent eux/elles aussi toute la force de l’État britannique, des Tories, de Boris Johnson et de Priti Patel [politicienne du Parti Conservateur (les Tories), comme Johnson, elle est actuellement ministre de l’Intérieur du Royaume-Uni ; NdAtt.], qui façonnent un Royaume-Uni raciste et de droite, selon la formule Build Back Better [« reconstruire en mieux » ; NdAtt.].
Il y a effectivement « des tempête qui se rassemblent à l’horizon », comme l’a mentionné notre compagnon Toby ; il est temps pour nous tou.te.s qui nous en apercevons de contrer cela, de nous révolter contre la destruction de nos vies, de notre existence même.
Ce n’est que le début, « rien n’est fini, le conflit continue ! »
Quelques anarchistes solidaires du compagnon anarchiste Toby Shone