reçu par mail (en français) / dimanche 20 février 2022
Liens entre une opération anti-anarchiste en Italie et Berlin
Le 12 juin 2020, l’opération Bialystok se déroule en Italie. Une fois de plus, une attaque contre le milieu anarchiste, qui s’inscrit dans la longue tradition des attaques de l’État contre les structures et les individus rebelles. Les grands acteurs de cette « opération » sont deux procureurs et leurs limiers du ROS – le « Regroupement opératif spécial » (ROS), le seul organe d’enquête des carabiniers compétent à la fois pour le crime organisé et le terrorisme. Depuis la publication du livre « Les anarchistes de Bialystok » (qui a été traduit en italien début 2018) et l’incendie volontaire d’une caserne de carabiniers la même année, ils ont tenté – avec une certaine poigne et à grand renfort de détections bâclées – de créer des liens personnels de compagnons et de maintenir les « suspects présumés » sous surveillance pendant des mois. Le résultat était une petite montagne de dossiers d’enquête, pleins de fantaisie. Et pourtant – cela peut paraître absurde – le résultat de ces enquêtes a été que cinq mandats d’arrêt et deux résidences surveillées ont été exécutés le jour de l’opération. En conséquence, les compagnons arrêtés sont restés en détention pendant 9 mois. Le dernier à avoir été libéré récemment, Claudio, a passé 13 mois en détention provisoire, la plupart du temps à l’isolement. Mais si le ROS et les procureurs romains avaient eu gain de cause, l’ampleur de cette opération aurait été bien plus forte et plus vaste. En effet, l’objectif de l’enquête n’est devenu clair que maintenant, grâce à l’évaluation détaillée des dossiers actuellement disponibles.
Revenons un instant en arrière : dans l’opération « Bialystok », le même livre, qui avait été publié peu de temps auparavant, a servi de point de départ aux enquêtes. Ce livre parle des interventions et des expériences des groupes anarchistes au début du XXème siècle dans la ville polonaise de Bialystok. Indépendamment, l’enquête portait également sur des « réunions conspiratrices » présumées, comme la réunion prétendument « clandestine » « Dire e Sedire » (Dire et Conspirer) et, d’autres actions, en solidarité avec les personnes frappées par l’opération «Panico » (2017-2019). Un autre aspect important était la biographie « militante » des suspects concernés, ainsi que les relations personnelles, de solidarité et « politiques/idéologiques » entre les compagnons. La pincée de sel qui manquait pour compléter la soupe des limiers était les actions directes, dont certaines étaient signées avec « FAI/FRI » (la « Federazione Anarchica Informale – Fronte Rivoluzionario Internazionale » / la « Fédération Anarchiste Informelle – Front Révolutionnaire International » sont un groupement anarchiste international). L’approche de l’accusation était fondée sur « le délit idéologique » ou « crime de pensée » qui était imputé de manière générale aux anarchistes. Cela a également servi de condition préalable théorique aux « délits pratiques ». Rapidement, toutes les présumées preuves circonstancielles, relations, événements publics et actions ont été jetées ensemble dans la marmite, pour être ensuite cuites doucement par les agents de l’État. Les procureurs aiment épicer cette soupe avec des informations provenant d’enquêtes plus anciennes ou d’autres enquêtes et les juges d’instruction sont heureux du repas chaud qui leur est servi. En Italie, il s’agit d’une recette bien connue : elle est efficace à court terme, mais à long terme, par rapport à toutes les opérations et détentions de ces dernières années, elle s’est avérée plutôt infructueuse. Pour les anarchistes et les milieux, cela signifie qu’on doit s’occuper des prisonniers et des personnes affectées (par la résidence surveillée, la surveillance spéciale, la surveillance électronique, la « DASPO » / l’interdiction de participer à des événements sportifs, les réprimandes verbales et autres conditions) et qu’on doit faire du travail anti-répression. On peut comprendre que cela fatigue, mais l’idée de la destruction de cette société et le désir de liberté n’en sont en rien brisés. C’est ce que montrent, entre autres, les innombrables actions qui ont lieu encore et encore et les nombreux projets éditoriaux en Italie.
Dans tous les cas, les enquêtes du ROS de ces dernières années se sont concentrées sur les liens entre des individus, des structures, les squats et les suspicions de conspiration. Ils peignent un tableau dans lequel les anarchistes sont divisés entre ceux qui agissent le jour et ceux qui agissent dans l’obscurité la nuit. D’où leur distinction volontaire entre bons et mauvais anarchistes, qui vise à créer des divisions et à isoler encore plus les prisonniers et les accusés. Cette approche se retrouve notamment dans l’opération « Scripta Manent ».
Au cours des dix dernières années, plusieurs squats et bibliothèques en Italie ont été déclarés comme des nids de terroristes présumés et, pour cette raison, ont été observés, mis sur écouté et parfois expulsés. Diverses opérations répressives contre le mouvement anarchiste ont eu lieu en permanence. Les enquêtes actuelles montrent que le mouvement anarchiste national et international est apparemment très bien organisé en réseau et entretient de bonnes relations entre eux. Ceux qui connaissent un peu le « milieu » italien et son histoire ont probablement déjà entendu les dernières phrases sous une forme similaire à plusieurs reprises. Rien de « nouveau » jusqu’ici : d’abord, les ROS enquêtent avec zèle, puis, lorsqu’ils ont rassemblé suffisamment de matériaux, ils envisagent les procédures les plus ambitieuses en matière d’antiterrorisme. La toute nouvelle DNAA est parfaitement faite pour cela. La « Direction nationale de la lutte contre la mafia et le terrorisme » est le parquet national de la lutte contre la mafia et compte 20 procureurs. La DNAA a pour fonction de coordonner les enquêtes menées par les différentes directions régionales anti-mafia (DDA) sur les délits de criminalité organisée. Il faut garder à l’esprit que pour tout procureur, une éventuelle frappe répressive contre des « terroristes » présumés est toujours une occasion bienvenue de faire un bond dans sa carrière. En général, il semble que les unités spéciales du ROS veulent donner le ton, car elles déterminent quelles « preuves » sont suffisantes pour quelles accusations. Les procureurs semblent plus être un moyen de parvenir à une fin. Il ne manque donc que le juge d’instruction compétent qui est censé approuver l’opération, ce qu’il fait généralement sans grande hésitation. Au cours de ces procédures, l’ensemble de l’environnement (solidaire) est souvent accusé également, puisqu’il est également suspecté et considéré comme faisant partie d’un « réseau terroriste ». Comme dit le proverbe : « les chiens ne font pas de chats ».
Un précédent décisif a été l’opération « Scripta Manent » en 2016 (« Verba volant, scripta manent » signifie quelque chose comme : Les mots s’évaporent, les écrits restent). Parmi ces enquêtes figurent le groupe anarchiste romain de la Anarchist-Black-Cross et les réunions solidaire « A testa alta » (« La tête haute »). Ces dernières étaient des réunions annoncées publiquement sur la situation de Nicola et Alfredo (qui avaient avoué les coups de feu au genou du directeur de l’industrie nucléaire Adinolfi et avaient reçu de lourdes peines de prison pour cela). Les derniers verdicts du procès ont été rendus en deuxième instance. Anna Beniamino a été condamnée à 16 ans et 6 mois. Alfredo Cospito à 20 ans. Nicola Gai à 1 an et 1 mois. Alessandro Mercogliano a été acquitté de toutes les charges. Marco Bisesti a été condamné à 1 an et 9 mois pour « incitation au crime ». Les peines pour « association subversive à but terroriste et atteinte à l’ordre démocratique » ont été confirmées à plusieurs reprises pour Anna, Alfredo et Nicola. Elles concernaient les publications de « Croce Nera Anarchica », un magazine et un site web, et la gestion de certains autres sites web qui avaient été inculpés dans le procès. Voilà pour le précurseur répressif qui a été déterminant dans la poursuite de l’enquête sur le mouvement anarchiste. Dans l’ensemble, les autorités répressives italiennes considèrent qu’il s’agit d’un procès réussi. Cela devrait alors constituer une sorte de base pour de nombreuses autres enquêtes.
Revenons au présent et au procès « Bialystok ». Une fois de plus, les procureurs et surtout les ROS ont été ambitieux et inventifs comme d’habitude. Selon l’acronyme FAI/FRI = Informal Anarchist Federation/Revolutionary International Front, le suspect des flics était évident qu’il pouvait y avoir un réseau international. Mais par où doivent-ils commencer ? Au cours de l’enquête en Italie, une tentative a été faite pour étendre l’affaire à la France. Mais là, il n’y avait pas de personnes de référence résidentes qui auraient été appropriées sur le plan « idéologique » et « pratique » du point de vue des enquêteurs italiens. Bien qu’il y ait eu quelques actions de solidarité en France avec les personnes touchées par l’opération « Scripta Manent », notamment après l’appel « Per un giugno pericoloso » (Pour un mois de juin dangereux) à l’été 2017, les indices étaient probablement trop peu nombreux pour continuer à renifler en direction de la France. C’est donc l’Amérique du Sud qui a été visée, car de temps à autre, des anarchistes se rendent de là-bas à la capitale italienne. La Grèce était moins à l’honneur cette fois-ci, bien que certains voyages d’anarchistes italiens aient été notés et mis en évidence dans les dossiers. Mais voilà que le gros coup de filet est apparu pour les autorités italiennes ! Une personne connue des flics – qui était sous surveillance à l’époque (début septembre 2018) et qui faisait déjà l’objet d’une enquête dans le cadre du procès « Scripta Manent » – a été invitée à un événement d’information sur « la répression en Italie » à Berlin. Cet événement a eu lieu à la mi-septembre 2018 et a ensuite été le catalyseur de toute une série de manœuvres répressives de la part des flics italiens. Une personne située à Berlin a été localisée et était en contact téléphonique avec la personne italienne sous surveillance. Après quelques recherches effectuées par les limiers, il leur a semblé évident que cette personne de contact pouvait être intéressante pour eux. Il correspondait au modèle parce qu’il avait vécu en Italie pendant de nombreuses années, qu’il parlait couramment l’italien et l’allemand, qu’il fréquentait des anarchistes dans les deux pays et que, de toute façon, il semblait parfaite pour le château de cartes de la police italienne en raison de sa biographie « militante ». Le moment clé qui a permis de lancer de nouvelles enquêtes a été une action de la « cellule FAI Amad Ahmed » à Wedding (Berlin), un mois après l’événement d’information avec les compagnons italiens à Berlin. La connexion filée entre l’appel téléphonique intercepté, l’info-discussion et l’attaque à Wedding, a renforcé le soupçon des enquêteurs que le suspect à Berlin doit parler un dialecte italien similaire (!) à celui d’Alfredo Cospito (qui est considéré par l’État comme le « leader idéologique » des FAI/FRI). Cette hypothèse était fondée sur une phrase de la lettre de revendication de la « cellule Amad Ahmed FAI/FRI ». Là, on s’adresse directement à Alfredo et la phrase suspecte est la suivante : « Même si nous ne parlons pas le même dialecte, Alfredo, nous nous comprenons quand même… ». Selon le ROS, cela suggère que les auteurs parlent couramment l’italien et qu’il(s) vien(nen)t d’une région italienne proche, mais pas la même, qu’Alfredo. Ils en arrivent à la conclusion que l’auteur de la revendication doit forcement être la personne qui habite Berlin, qui, avant de déménager en Allemagne, a vécu longtemps dans une ville proche de la ville d’Alfredo. Et donc les unités anti-terroristes italiennes continuent de bricoler leur récit.
Par la suite, les ROS ont demandé à plusieurs reprises aux procureurs romains d’envoyer à Berlin des « décisions d’enquête européennes » (DEE) : Le premier DEE – novembre 2018 – était une demande du dossier d’enquête sur un incendie volontaire à Berlin en octobre 2018, pour lequel une cellule FAI/FRI avait revendiqué la responsabilité. La deuxième DEE – début février 2019 – devait valider la certitude de la résidence réelle de la personne de contact présumée allemande et elle a demandé le casier judiciaire et d’autres enregistrements. La manœuvre suivante – à la mi-février 2019 – a été l’émission d’un mandat d’arrêt européen à l’encontre de la personne de contact pour une peine de prison en cours en Italie. L’objectif était de transférer la personne condamnée d’Allemagne en Italie. Dans les dossiers d’enquête, il y avait une note du ROS, qui espérait que l’extradition ou la soi-disant « internationalisation » du mandat d’arrêt leur fournirait plus d’informations sur le lien entre la FAI/FRI italienne et sa prétendue cellule berlinoise. La manœuvre suivante – à la mi-février 2019 – a été l’émission d’un mandat d’arrêt européen à l’encontre de la personne de contact pour une peine de prison en cours en Italie. L’objectif était de transférer la personne condamnée d’Allemagne en Italie. Leur stratégie n’a pas fonctionné. La personne de contact, devenue suspecte (en vertu de l’article 270bis – association subversive à des fins de terrorisme et d’atteinte à l’ordre démocratique), a la nationalité allemande et pouvait donc s’opposer à l’extradition. Pour l’instant, l’extradition vers l’Italie n’est pas possible tant que le suspect se trouve en Allemagne. Après ce contretemps, le troisième DEE – juin 2019 – devait être envoyé au parquet de Berlin. Cette fois, une « fouille corporelle » et une perquisition de la personne désormais soupçonnée, ainsi que de ses colocataires, ont été exigées. Une fois de plus, les rêves humides de l’Inquisition romaine étaient sur le point d’éclater. Le parquet de Berlin ne s’est pas conformé à la DEE et a justifié son refus par le fait que les FAI/FRI ne sont pas classées comme « terroristes » et qu’il n’existe aucune accusation concrète contre le suspect concernant l’incendie volontaire. Les fantasmes des ROS semblent si ridicules ou « aventureux » que même leurs collègues allemands n’ont pu être convaincus. Il est intéressant de noter qu’en raison de ce désaccord entre les inquisiteurs, leurs poursuites s’arrêtent brièvement. Néanmoins, on peut trouver dans les dossiers que le « suspect de Berlin » a été mis sur écoute et géolocalisé par le ROS dans la période comprise entre décembre 2018 et février 2019. On se demande qui leur a donné l’autorité de faire ça ?
Selon les autorités italiennes, tous ces plans de répression auraient dû avoir lieu un an avant l’exécution effective de l’opération « Bialystok ». Si l’arrestation du suspect à Berlin avait été couronnée de succès ou si des preuves suspectes avaient été trouvées lors d’une perquisition, cela aurait probablement conduit à une opération indépendante au niveau international. Or, le procès contre les accusés dans l’affaire « Bialystok » a commencé le 14.12.2020. Les enquêtes contre les précédents accusés sont terminées. Et rien ne s’est passé à Berlin à cet égard jusqu’à présent. Cela ne signifie pas pour autant que les porcs ne continuent pas à mettre des téléphones sur écoute et/ou à observer les gens dans le cadre des enquêtes précédentes. En tout cas, l’un des grands porcs du ROS, le commandant lieutenant-colonel « Luigi Imperatore », sera certainement déçu de ne pas avoir été autorisé à étendre son champ de bataille pour le moment. On peut même se demander s’il y aura une condamnation dans le procès actuel contre les compagnons, car jusqu’à présent les preuves – oh merveille – n’ont pas tenu et elles ont été réfutées par endroits. L’avant-dernier jour du procès, le juge a convoqué le témoin « Imperatore ». Entre autres choses, il est censé témoigner de la prétendue connexion allemande, car cela est considéré comme une hypothèse d’enquête.
Il ne serait guère surprenant que Berlin et/ou d’autres pays soient visés par les autorités chargées de l’enquête lors de la prochaine vague de répression. C’est probablement le cas et doit être attendu. L’avantage est que maintenant, avec cette annonce, le mouvement, ainsi que toutes les personnes qui correspondent au profil, peuvent se préparer à d’éventuelles attaques de l’État. Lors de la perquisition non autorisée du suspect à Berlin, des téléphones portables, des ordinateurs, des clés USB, des disques durs, des publications sur « l’anarcho-insurrectionnalisme » (plus précisément le texte « L’autisme des insurgés ») et la correspondance avec des prisonniers italiens devaient être fouillés. Toutefois, cela ne doit pas conduire à brûler en panique certains pamphlets, ni à mettre fin à la correspondance avec les compagnons en prison. Par la ruse et l’astuce, nous devons tous essayer de rendre aussi difficile que possible la découverte de nos communications et de nos relations par les autorités.
Enfin, la question se pose de savoir ce que les autorités allemandes pensent de tout cela. On peut imaginer que certaines policières du LKA sont furieuses que les autorités italiennes laissent fuire des dossiers d’enquête sensibles (ne vous inquiétez pas, certains passages du texte ont également été occultés par la censure ! ;) ). Ils sont peut-être aussi énervés que les ROS se contentent d’écouter les téléphones portables et enquêtent sur le territoire allemand. D’un autre côté, les Italiens seront ennuyés que toutes ces informations soient arrivées à Berlin. Et si ces quelques lignes doivent provoquer un différend entre les autorités, cela ne peut que faire plaisir. Il serait également possible que les Allemands et les Italiens frappent dès maintenant, si des enquêtes sont toujours en cours à Berlin et contre cette ou ces personnes. Ce qui est clair, c’est que les personnes qui vivent à Berlin et qui correspondent potentiellement à cette grille concoctée par les flics sont désormais prévenues.
Enfin, ce qu’il faut mentionner explicitement, c’est que ce texte n’est pas une distanciation des méthodes et des formes d’organisation d’une perspective anarchiste, et qu’il ne se soucie pas non plus des catégories juridiques de « coupable »/ « innocent ». Non ! Ce texte vise à montrer comme fonctionne la répression actuelle et comme l’État peut exercer et exerce des représailles stratégiques contre ses ennemis. Même si les « conditions italiennes » (répression massive et large contre le mouvement anarchiste) n’ont pas (encore) été atteintes en Allemagne, l’Inquisition romaine pourrait être interprétée comme un présage de la direction dans laquelle la répression peut se développer… Ces dernières années et ces derniers mois, on a assisté à Berlin et en Allemagne à toute une série de raids de l’État, de perquisitions et de procès §129, dans lesquels les fouineurs de l’État ont tenté de dessiner des réseaux pour agir contre tout un mouvement ou un milieu.
L’évaluation des dossiers et des jours de procès précédents publiée ici n’a qu’une approche analytique jusqu’ici et veut se placer à côté du texte publié fin janvier 2022 par certains accusés «Des nouvelles des mesures de contrôle et du procès pour l’opération Bialystok». Pour conclure ce texte presque sans perspective, il convient ici de citer les mots écrits un jour par un compagnon : «Attaquer, c’est frapper, détruire, incendier, faire exploser, tuer, déraciner, balayer de la face de la terre, ne serait-ce que la petite réalité que nous pouvons saisir sous nos yeux».
Coup par coup contre les autorités !
Pour l’anarchie !