La Nouvelle République / jeudi 2 décembre 2021
En juin 2021, des pneus avaient été incendiés au pied d’un mat de mesure ; en septembre, des tags anti-éolien avaient été tracés sur la façade de la mairie et sur une dizaine de maisons. Au cours de la nuit de lundi à mardi, c’est un nouvel équipement de mesure qui a été incendié.
« Après ce qui s’était passé en juin, nous avions décidé d’installer quelque chose de plus discret qui se trouvait sur une remorque. La caméra de détection s’est déclenchée vers 2 h 20 du matin, on voyait un individu seul, encapuchonné, après on a vu des flammes qui entouraient la remorque », explique Juliette Charles, cheffe de projet éolien au sein de la société RES basée à Avignon.
Sur ce site de Jazeneuil, des mesures sont effectuées dans le cadre d’un projet éolien qui pourrait voir le jour d’ici à 2030. L’appareil qui a brûlé est un boîtier coûteux, de type Lidar, un laser qui permet de déduire la vitesse du vent lorsqu’il est renvoyé par les gouttelettes d’eau.
« Il va nous falloir plusieurs mois pour en installer un nouveau, ce qui va nous faire prendre du retard. Ce qui nous surprend, c’est que ces actions ne correspondent pas du tout au ressenti que l’on a localement par rapport à notre projet. »
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Le chantier du parc éolien et ce que ça devrait donner dans leurs plans
même torchon publicitaire, même date
La société RES organise des visites de chantier ouvertes au public à Jazeneuil. La phase de terrassement vient de s’achever pour les trois éoliennes.
Est-ce le froid et la pluie qui ont découragé le public ? Toujours est-il que ce matin-là, la visite de chantier du parc éolien de Berceronne, à Jazeneuil, proposée par la société RES, a fait un flop. Pas de quoi démoraliser les deux encadrants, Juliette Charles, ingénieure territoriale, et Dylan Daumas, chef de projet construction, à pied d’œuvre à la base vie installée sur un terrain communal de la zone artisanale du Pré Sableau. « Il y a eu une bonne acceptation locale du projet », estime Juliette Charles, à l’heure où les éoliennes sont devenues un sujet clivant.
Vingt-six pieux de fondation descendant à 19 mètres de profondeur Dans cette commune du Pays mélusin, la mise en service des trois éoliennes de 165 mètres de hauteur en bout de pale pour une puissance de 10,35 MW est programmée en juin 2022. Elles devraient alors, d’après RES, assurer la consommation électrique de 13.000 personnes, chauffage inclus. Les travaux ont démarré mi-septembre et la première phase de terrassement s’est achevée la semaine dernière.
« En plus des pistes d’accès, des excavations et de la plateforme de grutage, on a réalisé en parallèle le renforcement des sols, les injections et les pieux », détaille Dylan Daumas. À proximité, une impressionnante foreuse est en action. Chaque excavation atteint 22,5 m de diamètre et 3,30 m de profondeur et les vingt-six pieux forés, en attente du béton de propreté, descendent à 19 mètres de profondeur. « Ils ont été creusés pour aller trouver la roche au fond et s’appuyer dessus », précise l’expert.
Concernant l’environnement, « on a procédé à des aménagements temporaires et permanents avec des virages élargis qui le resteront durant la durée de vie du parc », enchaîne Juliette Charles. Ils favoriseront le passage des convois de près 40 mètres de longueur transportant les nacelles, les rotors et les pales de 65 mètres en provenance du port de La Rochelle. « Nous travaillons dans une volonté d’économie circulaire, ajoute la cheffe de projet. On a broyé des végétaux pour fournir des copeaux de bois que les gens peuvent récupérer. » Ces jours-ci a démarré la phase de fondation avec une couche de dix centimètres de béton de propreté dans les excavations pour pouvoir accueillir le ferraillage.
Le maire de Jazeneuil, Bernard Chauvet, fait un passage. Sur les 165.000 € de retombées fiscales annuelles, environ 31.000 € tomberont dans l’escarcelle de sa commune (83.000 € pour Grand Poitiers, 50.000 € pour le Département).
Quand RES aura terminé le chantier, la base vie sera remise en état pour accueillir un producteur de bière. « Cela nous permet de participer à la vie de la commune et à son évolution avec ce nouveau projet », se félicite Juliette Charles.
