Act for freedom now! / samedi 21 août 2021
Depuis octobre 2019, après que j’ai été blessé lors de l’expropriation d’une boutique de l’agence étatique des paris, à Cholargós (Athènes), j’ai fui le réseau du contrôle répressif, préventif et judiciaire. Un effet secondaire de ma blessure a été la découverte, de la part de la police, d’un ensemble d’outils illégaux de résistance et la révélation de ma relation avec le groupe de guérilla Organisation d’Autodéfense Révolutionnaire [Οργάνωσης Επαναστατική Αυτοάμυνα ; NdAtt.]. Étant hors-la-loi, j’ai déclaré publiquement ma responsabilité politique dans le projet de reconstruction de la guérilla, en commençant par l’exemple d’Organisation d’Autodéfense Révolutionnaire. En renversant la condition d’isolement politique de celui/celle qui échappe au chantage que l’État recherche et qui le sert (d’où que cela vienne), j’ai participé au maximum aux débats publics du mouvement, en tenant en compte l’évolution de la lutte de classe révolutionnaire. Ma période de cavale a été une tentative transitoire de me repositionner dans l’espace socio-politique global de la résistance, dans le but d’aller de l’avant. Dans la première année, la rupture de barrières profondément ancrées n’a pas été atteinte. Je suis resté enfermé dans un isolement lié aux impasses collectives du mouvement grec.
Lundi 9 août, j’ai essayé d’exproprier une banque, dans le quartier de Pefka, à Thessalonique. Pendant que je quittais le quartier en voiture, après avoir utilisé une moto, j’ai été bloqué et fait prisonnier par les mercenaires en uniforme de l’État, qui s’étaient mobilisés pour localiser et piéger l’auteur du braquage. Ma capture n’a aucun rapport avec le fait que, déjà avant, les mécanismes spéciaux anti-guérilla et, plus largement, la surveillance policière et numérique étaient à ma recherche. Ils ne savaient pas qui ils avaient arrêté, avant que je ne dise mon nom.
Au début, j’ai été détenu au siège de la police de Thessalonique (AMET), dans le centre de détention ordinaire, avec les autres prisonniers sociaux. A l’heure actuelle, je suis dans l’aile souterraine de la prison pour femmes de Korydallos, qui a été construite il y a vingt ans spécialement pour les prisonniers politiques arrêtés lors des opérations répressives contre les organisations 17 Novembre et Lutte Populaire Révolutionnaire et par laquelle sont passés les guérilleros capturés de l’organisation Lutte Révolutionnaire et les autres prisonniers politiques des procès les plus importants. Les prisonniers politiques Dinos Giagtzoglou, Christodoulos Xiros et Savvas Xiros se trouvent actuellement dans la même aile. L’exécution de ma sentence (à 16 ans), prononcée par le tribunal pour l’expropriation de Cholargós et de l’affaire de l’Organisation d’Autodéfense Révolutionnaire a commencé.
Jusqu’à présent, la nouvelle affaire ne concerne que l’expropriation de la banque et, à l’exception d’un point douteux (l’accusation d’« utilisation d’armes »), on m’attribue des accusations qui, selon les codes idéologiques du droit bourgeois, correspondent d’abord à des actes que j’ai effectué pour exproprier la banque, comme l’exhibition d’une arme, l’appropriation temporaire et potentiellement compensée de deux véhicules privés, en tant que moyens nécessaires pour l’expropriation de la banque, et deuxièmement le refus d’être photographié pendant la phase de pré-enquête, en tant que refus de donner mon consentement à ma persécution. Même si ni les défaites tactiques, avec leurs graves conséquences personnelles, ni leur cadre collectif et personnel ne puissent être cachés, et bien que je considère qu’un procès public pour cette expropriation de banque précise serait peu important en tant que champ de bataille politique, je ne reconnais pas la loi et ce qu’elle est historiquement : une norme de soumission à une domination de classe idéalisée. Pour la défense politique de chacune de mes actions et d’elles toutes en des termes de classe et de culture, les compas peuvent se référer aux centaines de pages que j’ai écrites depuis un an et demi. J’espère pouvoir publier bientôt un compte rendu politique des derniers développements.
Avec le soulèvement prolétarien dans le cœur, l’anarchie dans l’esprit, le communisme libertaire dans la pratique et l’autogestion socialiste universelle comme programme, je confirme ma présence là où l’on conçoit un nouveau monde de liberté.
Dimitris Chatzivasileiadis
16 août 2021