Centre-Presse / vendredi 13 août 2021
Une pelle mécanique de 23 tonnes a été incendiée dans la nuit du 11 au 12 août 2021 sur un chantier de fouilles archéologiques de l’Inrap. Le préjudice est important pour la société de location, environ 60.000€.
Qui a volontairement incendié une pelle mécanique de la société 2 Sévrienne Service (située à Saint-Gelais, Deux-Sèvres) sur un chantier de fouilles archéologiques préventif en face du lieu-dit « les Melles », à Saint-Sauvant, dans la nuit du 11 au au 12 août 2021?
Les gendarmes chargés d’une enquête en flagrance ouverte pour dégradations volontaires s’interrogent. Cette machine Volvo de 23 tonnes, âgée de sept ans, était louée par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) avec la présence d’un chauffeur de la société. Le chantier consistant à faire des sondages avait débuté lundi. Les archéologues intervenaient avant la réalisation d’une retenue d’eau, une bassine agricole dans le langage courant. Faut-il y voir un lien de causalité?
La société 2 Sévrienne Service a déposé plainte. Le préjudice est estimé à 60.000€. Le chantier de fouilles est à l’arrêt.
C’est la première fois que cette société perd une machine sur un chantier. « On redoutait ce genre de choses…, a estimé David Fichet, directeur de 2 Sévrienne Services. On avait d’ailleurs mis sur place une machine d’occasion. Mais c’est la première fois qu’un de nos engins est incendié. C’est un gros préjudice matériel, entre 800 et 1.000€ de perte d’exploitation par jour et c’est un gars qui n’a plus de boulot. Je ne vais pas remettre de pelle mécanique et on ne prendra pas en charge un gardiennage de nuit. On va attendre de voir les décisions prises par l’Inrap. »
Chose rare concernant un acte de malveillance, la préfète de la Vienne a adressé un communiqué de presse à notre rédaction pour « condamner cet acte ». Les gendarmes, dont le général Sylvain Duret, commandant le groupement de gendarmerie de la Vienne, étaient présents encore en fin de journée hier sur place dans le cadre de l’enquête. Christophe Chappet, maire de Saint-Sauvant, s’est rendu également sur les lieux.
La commune n’est concernée que par la construction d’une seule bassine. Mais dans le Poitou, le dossier est explosif depuis plusieurs années.
Une bassine, ou retenue de substitution d’eau, est un ouvrage artificiel permettant de stocker l’eau, lorsque celle-ci est abondante, pour irriguer les cultures en période sèche. En 2012, un projet de créations de 41 bassines (pour le seul département de la Vienne) a été lancé par les irrigants de Res’eau Clain avec pour objectif de stocker 11.091.145 m d’eau. Depuis, les recours juridiques et manifestations non-violentes se multiplient.