Indymedia Nantes / lundi 5 octobre 2020
Le 27 mars 2020, une antenne-relais était incendiée au Fort de Brégille à Besançon, dans le Doubs. Le 10 avril, deux autres antennes distantes de plusieurs dizaines de mètres et implantées sur le Mont Poupet au-dessus de Salins-les-Bains, dans le Jura, partaient en fumée.
Ce ne sont pas les premières à connaître une fin chaleureuse, puisque plus d’une centaine de ces structures de la domination ont déjà été sabotées depuis deux ans, dont plus d’une vingtaine rien que pendant le confinement de printemps -soit quasi une tous les deux jours- et une soixantaine au total depuis le début de l’année. Et ce ne sont pas les dernières, puisque la lutte contre les cages technologiques continue de plus belle, sans attendre l’arrivée de la 5G pour s’en prendre aux relais de téléphonie mobile ou à la fibre optique, tant leur nuisance en terme de contrôle, de surveillance, d’aliénation, de dépossession ou de restructuration de l’économie a déjà été identifiée par beaucoup.
Mardi 22 septembre à l’aube, trois personnes ont été arrêtées et perquisitionnées à Besançon pour les attaques au Fort de Brégille et à Salins-les-Bains, par les pandores de la Section de recherches (SR) de la gendarmerie de cette ville et par les flics de la Direction interrégionale de police judiciaire (DIPJ) de Dijon, agissant pour le compte d’une juge d’instruction de Nancy. Si deux d’entre elles ont été relâchées au bout de 24h après avoir donné leur ADN, la troisième personne a par contre été mise en examen pour « destruction par moyen dangereux » puis envoyée à la prison de Nancy-Maxéville.
Cette troisième personne, accusée de destructions d’antennes pendant le confinement, est un compagnon anarchiste de Besançon, B., qui a depuis longtemps l’amour de la liberté et la haine de toute autorité solidement chevillés au corps. Il est désormais incarcéré en préventive sous mandat de dépôt renouvelable de quatre premiers mois. Par ailleurs, dans le cadre de cette instruction, il est au moins certain que la flicaille cherche à faire matcher des ADN, s’intéresse à la taille d’éventuels suspects, et ne s’est pas non plus privée de lâcher plusieurs noms d’autres camarades locaux pour les soumettre aux gardés-à-vue. Elle s’est également penchée sur les cartes IGN ou sur la brochure anarchiste traduite de l’allemand, Brûler les foyers du virus technologique, rencontrées lors des perquisitions. Aux premières nouvelles, le compagnon est toujours aux arrivants de la prison de Nancy, dans le cadre de l’isolement automatique covid-19, il a reçu un premier mandat pour cantiner et garde la pêche.
Que chacun.e, de la manière qu’il estime la plus adéquate, s’oppose au terrorisme d’Etat et au totalitarisme démocratique, dont le meilleur des mondes technologique constitue assurément un des piliers. Et comme il est bien connu que la solidarité c’est l’attaque… à chacun.e son antenne !
Des anarchistes complices et solidaires
4 octobre 2020