La Voix du Nord / mercredi 17 juin 2020
Le mur de béton, haut de trois mètres, qui sert d’enceinte à la station Total, fait régulièrement l’objet de messages contre la politique migratoire de la France. Des inscriptions comme « Mur de la honte » ou encore « Wall kills » ont été inscrites depuis sa construction, en mars 2019. Cette fois-ci, les auteurs ont choisi de taguer à l’encre rouge une phrase du chef de l’État : « Je ne crois pas du tout aux gens qui font des murs. »
Phrase qu’il a prononcée mot pour mot en février 2019, lors du grand débat national, sur les migrations, face aux élus et habitants d’Evry-Courcouronnes, dans l’Essonne. Utopia 56, qui aide les migrants à Calais, a relayé ces mots militants sur sa page Facebook sans en revendiquer la paternité. « C’est un message puissant et ironique face aux kilomètres de murs, de grillages qui se construisent ici », dénonce Siloé. Selon la bénévole, ce message prend une tournure d’autant plus forte avec la crise sanitaire. « Il y a eu beaucoup plus d’expulsions et de violences policières envers les réfugiés. »
La municipalité, même si elle n’est pas propriétaire (il s’agit de Total) va porter plainte, comme à chaque fois. Les services municipaux effaceront l’inscription. « Je condamne cette action qui va faire dépenser de l’argent public pour rien. Il faut compter entre 150 et 200 € le nettoyage », déplore Philippe Mignonet, adjoint à l’environnement et à la sécurité.