de.indymedia.org / dimanche 19 avril 2020
Des nouvelles procès contre trois compas inculpé.e.s dans l’affaire de la Parkbank.
Dans cette situation actuelle de pandémie, l’État allemand met en place des restrictions radicales de la vie sociale. Ce discours est accompagné par de nombreux pouvoirs de contrôle et de poursuite données aux forces de sécurité, afin de prévenir des possibles violations. Des sanctions pour non-respect de règles de comportements parfois très douteuses et de l’interdiction des lieux publics s’accompagnent d’un renforcement des compétences des autorités en matière de surveillance, afin de pouvoir localiser des personnes grâce au suivi des téléphones portables et de les isoler, pour prévenir l’infection. La plupart de ces mesures, exigées par les politiciens et la police pendant des années et maintenant introduites dans la législation à la suite de la pandémie, menacent d’être appliquées plus largement.
Les personnes en prison sont probablement les plus touchées par la réglementation visant à prévenir la propagation de la pandémie de Covid19. Ces dernières semaines, dans des sections entières de la prison pour détention préventive de Holstenglacis les prisonnier.e.s ont été isolé.e.s. Cela signifie 23 heures d’enfermement, la promenade faite presque seul.e.s et peu de contact avec les autres prisonniers. Mais, même si les prisonnier.e.s ne sont pas isolé.e.s à cause de cas suspects, les conditions de vie en prison, déjà inhumaines, sont encore fortement aggravées. Le nombre de visiteur.euse.s est réduit ou les parloirs sont complètement annulées si, par exemple, la police [qui est en charge des prisons pour personnes mises en cause ou qui purgent des peines de prison pour amendes impayées ; NdAtt.] « n’est pas en mesure » de surveiller les parloirs ou si elle ne trouve pas une salle appropriée. S’il y a des visites, elles sont souvent beaucoup plus courtes que d’habitude et ne sont possibles que derrière une vitre de séparation. On voit ici le harcelant arbitraire des « mesures nécessaires » : alors que les prisonniers et les visiteur.euse.s sont soumis.e.s à des règles strictes, et ils/elles sont sanctionné.e.s si elles/ils ne les respectent pas, parfois les maton.ne.s ne respectant pas les gestes barrières. Les appels téléphoniques sont toujours possibles, mais souvent il n’y a pas assez d’argent pour payer des tarifs absurdes. Le fournisseur de services téléphoniques fait des gros profits, ici. Reste à savoir si ces mesures concernent également le courrier et les envois de livres…
Mais la situation actuelle a également des impacts importants sur les procès que des prisonnier.e.s attendent. Au lieu de réduire le danger de contamination dans les prisons par des libérations – comme cela se produit dans de nombreux endroits du monde – à Hambourg la règle qui s’applique à de nombreux procès est : « Continuez, quoi qu’il arrive ! » Le fondement de cette situation est un amendement à la loi concernant la période d’interruption des audiences principales. Avant, si un procès était déjà en cours, une audience pouvait être interrompue pour une durée maximale de 3 semaines. S’il y avait déjà eu plus de 10 jours d’audiences, la période d’interruption était d’un mois. La nouvelle loi prévoit la possibilité d’interrompre la procédure pour une période allant jusqu’à 3 mois et 10 jours. L’association allemande des avocats, entre autres, a fait remarquer que cela pourrait conduire à une prolongation artificielle des procédures pénales et donc aussi des périodes de détention préventive.
Comment vont les inculpé.e.s de l’affaire des 3 de la Parkbank ?
Compte tenu des circonstances et malgré la situation tendue à cause des restrictions imposées par la pandémie de coronavirus, les inculpé.e.s vont bien ! Les deux compagnons, qui sont toujours en détention préventive, gardent la pêche, malgré les nombreuses restrictions de visites et dans la vie quotidienne en prison. Continuez donc à leur écrire des lettres* et essayez de maintenir la communication avec les prisonnier.e.s, surtout dans les conditions de détention actuelles !
La troisième inculpée, qui est toujours dehors sous contrôle judiciaire, va bien elle aussi !
Qu’en est-il de la procédure en cours contre les 3 de la Parkbank ?
Pour les audiences au tribunal de Hambourg, dans la période à venir il y aura une restriction drastique du nombre de places disponibles pour le public. Lors du procès contre les compas, seules 6 personnes peuvent assister aux audiences, même si, avec la distance de sécurité de 1,5m, il y aurait de la place pour plus de personnes. Tout le monde doit donner son nom à l’entrée et doit suivre les règles de comportement, en constante évolution, du tribunal. Parfois, il n’est pas permis de se tenir debout dans le couloir, parfois il n’est pas permis d’attendre ici ou là. En outre, ces prétendues règles de sécurité ne semblent probablement pas s’appliquer aux flics ou aux employé.e.s du tribunal. Ils/elles se déplacent à plaisir dans le bâtiment du tribunal.
Les avocat.e.s des trois accusé.e.s ont essayé à maintes reprises, au cours des derniers jours de procès, d’obtenir une interruption du procès, car en raison de la distance minimale réglementée, il n’est pas possible de communiquer de manière adéquate avec les clients, ni de garantir le caractère public du procès – à cause des places fortement limitées pour le public. A ce propos, une dizaine de demandes de déclaration de partialité, pour ce qui est de la Cour, ont déjà été déposées. Cependant, celle-ci, de concert avec le Procureur, continue d’insister pour que le procès se poursuive, ce qui entraîné une détérioration constante de l’ambiance au sein du tribunal.
Restez donc attentif.ve.s et soutenez les prisonnier.e.s !
Montrons-leur qu’ils/elle ne sont pas seul.e.s et que nous sommes à leurs côtés, surtout en ce moment !
* PS : Puisque le LIZ n’est pas vraiment utilisable, en raison de la situation liée au coronavirus, pour l’instant nous ne pouvons faire suivre vos lettres que de manière très limitée. La meilleure chose à faire est d’avoir votre propre adresse d’expéditeur si vous voulez envoyer des lettres sous pseudo aux 3 inculpé.e.s.