athens.indymedia.org / vendredi 17 avril 2020
Déclaration des prisonniers de l’aile D2 de la prison de Domokos
A partir d’aujourd’hui 17 avril, les prisonniers de la taule de Domokos commencent à se mobiliser pour exiger le désengorgement des prisons, comme mesure sanitaire préventive face à la pandémie de coronavirus. Nous commençons par refuser le confinement pendant les heures du déjeuner (12-15h) et à partir de mardi 22 avril il y aura une grève du travail et de la gamelle.
Nous sommes d’accord et nous soutenons les demandes des prisonnières de Korydallos [à Athènes ; NdAtt.] et de la prison pour femmes d’Eleonas [à Thèbes ; NdAtt.], où les déténues se sont révoltés le 9 avril, après la mort de la prisonnière Azize Deniroglu. En réponse aux mobilisations annoncées, le ministère de la Protection du citoyen a procédé hier soir à des perquisitions dans les cellules de l’aile D2 (les cellules de Varelas et de Maziotis), dans le but évident de nous intimider. Dans le même temps, ils ont procédé au transfert punitif de notre codétenu Dimakis, de l’aile D de Korydallos à la prison de Grevena, en réaction aux mobilisations des prisonniers de Korydallos, qui sont en grève depuis le 13 avril.
Il est clair que la répression est la seule réponse du ministère de la Protection du citoyen aux mobilisations des prisonniers des taules de Domokos, Korydallos, Éléonas, Chania et à leur propagation aux prisons de Malandrino et Corfou. La répression a commencé dans la prison pour femmes de Korydallos, où la réponse au refus de confinement du 20 mars a été le transfert de Pola Roupa [membre de Lutte révolutionnaire ; NdAtt.]. Puis il y a eu le transfert préventif de Maziotis [membre de Lutte révolutionnaire ; NdAtt.], le 24 mars, vers la prison de Domokos, suivi par la descente de la police anti-émeute, afin d’étouffer la révolte dans la prison d’Eleonas, suite à la mort de la prisonnière Azize Deniroglu ; elle continue avec les perquisitions de cellules à Domokos et le transfert de Dimakis vers la prison de Grevena. Le ministère, malgré les annonces de la secrétaire à la lutte contre la criminalité, Sofia Nikolaou, qui, lors de rencontres avec les prisonnier.e.s, a promis de procéder à des mesures immédiates de désengorgement, prouve qu’il n’a pas l’intention de poursuivre dans cette voie tant que les prisonniers ne commenceront pas à mourir de coronavirus à l’intérieur des prisons.
Prisonniers de l’aile D2 de la prison de Domokos
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Des nouvelles urgentes de la prison de Domokos
Les prisons, les trous noirs du totalitarisme et de la dictature dans l’univers de la démocratie représentative contemporaine.
Dans l’aile D de la prison de Domokos, les forces spéciales de police et les matons ont fait une descente dans la cellule de Nikos Maziotis, sur ordre du ministère. Ils l’ont menotté pendant qu’ils mettaient en désordre sa cellule, et on a été informé.e.s qu’ ils lui ont dit qu’il allait être transféré au mitard. En ce moment, nous n’avons pas d’autres informations, si ce n’est qu’une autre cellule […] a été perquisitionnée aussi.
De plus, nous savons que les prisonniers de Domokos ont décidé d’entamer des mobilisations à partir d’aujourd’hui, vendredi 17 avril, pour demander que le nombre de détenus soit réduit. La réponse de l’État et de ses appareil à cette demande de désengorgement immédiat est la vengeance et la répression contre tout ce qui va dans la direction de la lutte. Leur but est de terroriser et d’imposer complètement la devise « loi et ordre », un outil fondamental de l’autorité tant à l’intérieur quant à l’extérieur des prisons. […]
Assemblée en solidarité avec les membres de Lutte révolutionnaire
17 avril 2020
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Des nouvelles urgentes de la prison de Malandrino
Hier soir, un groupe de matons a envahi la section où est détenu Giannis Michalidis, dans l’aile Z de la prison de Malandrino. Après avoir mis le bordel dans la section, ils sont partis sans rien trouver. Il faut souligner que la perquisition visait clairement le compagnon, puisque celle-ci est la seule section de toute la prison a avoir été perquisitionnée. Ce n’est pas une coïncidence que cela ait lieu alors que de nombreux prisonniers réclament le désengorgement des prisons, tandis que le ministère ferme les yeux et se moque d’eux.
Aussi, la nuit dernière, des forces spéciales de la police ont fait une descente dans l’aile D de la prison de Korydallos et ont embarqué le prisonnier Vasilis Dimakis. Il s’agit d’un prisonnier qui, depuis de nombreuses années, lutte de toutes ses forces contre les conditions d’incarcération dans les prisons grecques.
De plus, dans la prison de Korydallos ont eu lieu d’autres perquisitions.
Il est évident que la nouvelle direction d’extrême droite du ministère de la Justice, en totale collaboration avec le ministère de la Protection du citoyen, va vers une escalade de vengeance et de répression contre toute forme de résistance qui commence dans les prisons. Ils trompent les prisonniers avec de faux espoirs, à un moment où la situation à l’intérieur des prisons est plus dangereuse que jamais. Faisons-leur savoir que les prisonnier.e.s ne sont pas seul.e.s et que leurs JUSTES demandes ouvrent la voie…
Satisfaction immédiate des demandes des prisonnier.e.s
Désengorgement immédiat des prisons, maintenant.
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Prison de Thèbes : Tabassages brutaux des prisonnières lors de l’intervention de la police antiémeute
athens.indymedia.org / vendredi 17 avril 2020
Dès que les prisonnières de la prison de Thèbes ont annoncé leur décision de poursuivre leur mobilisation, elles ont reçu un traitement spécial de la part d’importantes forces de police, qui avaient été apparemment déplacées après le soulèvement d’hier. Et, comme on le sait, les policiers ont envoyé de nombreuses femmes blessées à l’hôpital.
Cependant, les passages à tabac généralisés et incessants de la nuit dernière, de la part des MAT (la police anti-émeute), qui ont fait une descente dans la prison, ont envahi les cellules en traînant et en tabassant sauvagement les femmes, sont sans précédent. Même une femme épileptique a été violemment frappée à la tête. C’est évident qu’il s’agit là de la réponse du ministère et de la direction de la prison aux justes exigences des prisonnier.e.s. Même des acteurs institutionnels* ont fait des rapports, quelques jours avant ces événements, sur les conditions épouvantables des prisons en Grèce, sur les détentions arbitraires, les terribles conditions d’incarcération, la surpopulation dans les prisons, les commissariats de police et les centres de rétention pour migrants, les services psychiatriques, etc. (*le Comité du Conseil européen pour les droits de l’homme, lors de sa visite de 10 jours en Grèce, le rapport du représentant des Nations Unies, Amnesty International sur la mort d’un.e prisonnier.e).
Ce matin, les femmes qui ont résisté et se sont mobilisées vont être présentée au Procureur. La première de la liste est la prisonnière politique Pola Roupa.
10 avril 2020, prison d’Eleonas, Thèbes
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Prison de Korydallos (Grèce) : Un compte-rendu du troisième jour de grève des prisonniers
Anarchists worldwide / vendredi 17 avril 2020
Aujourd’hui c’est le troisième jour de grève des prisonniers à la prison de Korydallos. En gros, les prisonniers qui travaillent dans la cuisine de la prison et ceux qui travaillent comme personnel de ménage sont en grève.
Les services sociaux ne fournissent aux prisonniers que deux sandwiches par jour. Tout le reste est pareil qu’à l’accoutumée.
La vie à la prison n’a pas beaucoup changé, malgré la grève, du moins pas ici dans la section Alfa. Le problème est que la grève ne s’est pas encore étendue à toutes les prisons de Grèce, seulement au 65% d’entre elles, et qu’il n’y a pas encore de revendications établies. Il est évident que la grève est due aux changements des règlements internes aux prisons en raison du coronavirus, mais il n’a pas été précisé précisément ce que nous voulons.
Ces deux derniers jours, des prisonniers ont protesté symboliquement, en faisant du bruit, contre la fermeture des cellules à 20 heures, heure normale de fermeture des cellules. En gros, ils se limitaient à frapper les portes pour faire du bruit, afin d’emmerder les matons, mais rien ne s’est passé ici, ils nous ont juste enfermés dans nos cellules.
Hier, dans le secteur Delta de Korydallos, des prisonniers ont allumé quelques feux. A la suite des incendies, les MAT (les flics anti-émeute) sont arrivés et ont lourdement agressé un homme, qu’ils ont emmené avec eux. On ne sait pas s’il a été emmené dans une cellule d’isolement ou à l’hôpital de la prison. Espérons qu’ils ne disent pas qu’ « il est mort de Covid-19 »…