reçu par mail / samedi 28 mars 2020
On rappelle que notre compagnon anarchiste Gabriel a été arrêté au Portugal le 25 janvier dernier, après un an et demi de cavale.
Pendant son emprisonnement dans les cellules de la Police judiciaire de Porto, la défense a travaillé afin qu’il soit libéré de suite, comment prévoit le “droit”. Mais, comme on sait, le droit est inversement proportionnel au pouvoir et le Portugal a bien démontré qu’il était soumis au celui de l’État espagnol, qui veut complètement annihiler notre compagnon. Il n’y est pas parvenu après 32 ans de barreaux, d’isolement, de tortures et de harcèlements de tout type, comment peuvent-ils penser y parvenir maintenant ?!?
Madame Mercedes Alcazar Navarro (juge du deuxième tribunal de Gérone), en tout cas, fait tout son possible, et, pour l’instant, grâce à la collaboration soumise de ses collègues portugais.e.s, a réussi à convaincre le tribunal suprême de Lisbonne de lui donner raison.
En effet, aujourd’hui 27 mars, on a appris que ce tribunal lui aussi a donné un avis favorable à l’extradition de Gabriel vers l’État espagnol. Ce qui nous a confirmé que cette sentence définitive a été avant tout le fruit de la collaboration entre les deux pays est le fait qu’elle a été prononcé en seulement trois jours (le recours de la défense a été présenté le 5 mars, accepté le lendemain, arrivé chez les juges compétents pour cette affaire le 23 mars, signature de la sentence le 26 mars !!!).
Toujours convaincu.e.s qu’il s’agit d’une vengeance de l’État à l’encontre de Gabriel, parce qu’il ne s’est jamais plié devant aucune autorité et qu’il a fait face avec dignité et la tête haute une vie entière en prison, en revendiquant son anarchiste et sa cohérence, nous ne perdrons plus de temps à écrire ce que ces « autorités judiciaires » n’ont pas fait, n’ont pas analysé, n’ont pas examiné, n’ont pas pris en compte, etc… nous rappelons en tout cas quelques points fondamentaux, afin que les personnes qui lisent ne perdent pas le fil de la situation :
– La juge du deuxième tribunal de Gérone, Mercedes Alcazar Navarro, prétend que Gabriel doit encore purger 16 ans de prison, en niant le principe de spécialité (grâce auquel Gabriel a été libéré il y a quatre ans), qui n’a pas perdu sa validité juridique, acceptée partout en Europe. Ce même principe est nié aussi par le tribunal régional de Guimaraes (juges Maria Teresa Coimbra, Cándida Martinho, Antonio Teixeira) et par le tribunal suprême de Lisbonne (juges Helena Moniz et Nuno Gomes Da Silva).
– En mai 2016, la juge du dit tribunal de Gérone, Mercedes Alcazar Navarro, cacha l’ordre de libération immédiate de Gabriel (qui a donc été libéré seulement après environs trois semaines) et a donc été accusée d’abus de pouvoir (son envie de vengeance nous semble encore plus claire). Ces deux denier mois, la même Navarro n’a jamais arrêté de faire pression sur le Portugal, afin qu’on lui délivre « cet individu très dangereux ».
– Maintenant, la défense fera appel au tribunal constitutionnel, mais c’est très peu probable que celui-ci modifie la conclusion du tribunal suprême. Gabriel ne sera pas extradé jusqu’à l’émission de la sentence de ce tribunal (dans plus ou moins deux semaines).
Gabriel est en bonne santé et garde son esprit combatif… continuons d’exprimer toute notre solidarité avec lui, sans que celle-ci reste un mot creux.
Nous ne baissons pas la garde et nous attendons toujours le pire, de la part de nos ennemis ; nous ne sommes pas naïf.ve.s et nous savons que nous devons résister et lutter jusqu’au but.
Liberté pour Gabriel !
Liberté pour tou.te.s !
Vive l’anarchie !
Pour lui écrire :
Gabriel Pombo Da Silva
EPPJ Porto
Rua Assis Vaz, 109
4200-096 Porto (Portugal)